Le théâtre Duceppe a dévoilé sa programmation pour la saison 2023-2024. Au menu : cinq pièces principales dans la grande salle, deux courtes formes dans les coulisses en formule 5 à 7… et des productions en rappel qui ne seront révélées que plus tard cette année.

La saison prochaine, trois textes d’origine anglo-saxonne se frayeront un chemin jusqu’aux planches de la salle principale chez Duceppe. « C’est un peu un retour à notre essence après notre 50saison composée à 100 % de créations québécoises, dit le codirecteur artistique, David Laurin. Les pièces choisies sont une série de coups de cœur. Et toutes vont provoquer des discussions enflammées après les représentations, car les sujets abordés sont loin d’être consensuels. »

Jean-Simon Traversy, l’autre moitié de cette direction artistique bicéphale, ajoute : « C’est une saison où toutes les pièces sont à grand déploiement. Les distributions sont imposantes. Il y a une ambition pour toutes les équipes de création dans chacune des productions. Même si on ne sait pas encore où elles vont atterrir, toutes visent une étoile. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

David Laurin et Jean-Simon Traversy, codirecteurs artistiques chez Duceppe

Malgré ce désir d’offrir au public des productions spectaculaires, le duo n’a pas pour autant renié l’une de ses missions, qui est d’ouvrir la scène à de nouveaux visages. Ainsi, la pièce Chimerica, qui aborde les relations complexes entre l’Amérique et la Chine, rassemble douze interprètes, dont six sont d’origine chinoise et parlent le mandarin.

À la fin de la saison, la pièce Royale, tirée du roman de Jean-Philippe Baril Guérard, réunit quant à elle 10 finissants des écoles de théâtre, choisis parmi les 278 rencontrés par Jean-Simon Traversy pour composer la distribution !

Je suis fier que la compagnie continue d’aller vers l’inconnu.

David Laurin

La saison s’ouvre toutefois avec Salle de nouvelles, adaptation par Lee Hall du film Network. Ici, Denis Bernard incarne le présentateur vedette Howard Beale, un homme qui carbure à la rage et à la provocation. Cette pièce a été présentée à Québec en 2021 et arrive à Montréal une pandémie plus tard. « Ce personnage m’a hanté beaucoup, explique Denis Bernard. Déjà, il m’avait marqué quand j’ai vu le film dans les années 1970. Cette pièce est une satire formidable qui soulève des questions sur le droit de parole qui est concédé à certains. Elle résonne de façon extrêmement pertinente aujourd’hui. »

Suivra la pièce Docteure, un thriller moral dont la partition principale est portée par Pascale Montpetit. Le texte du Britannique Robert Icke (traduit par Fanny Britt et mis en scène par Marie-Ève Milot) aborde des thèmes qui divisent la société comme l’éthique, les préjugés racistes ou la place de la religion.

Pascale Montpetit sera aussi de la distribution de Moi, dans les ruines rouges du siècle, signée Olivier Kemeid et présentée tout le mois de mars. Ce spectacle, qui a fait beaucoup de bruit lors de sa création en 2012, raconte le parcours hors du commun du comédien québécois d’origine ukrainienne Sasha Samar.

Des nouveautés

Outre ces cinq productions présentées dans la salle principale, le théâtre Duceppe présentera dans ses coulisses les courtes pièces Lau et La suspension consentie de l’incrédulité. Whitehorse, tirée de la bande dessinée du même nom, s’installera de son côté à la Cinquième Salle.

Autre grande nouveauté de la saison à venir : les codirecteurs artistiques ont décidé d’ouvrir leur scène à des productions venues d’autres théâtres à Montréal ou à Québec. Dans la plupart des cas, ces pièces auront fait salle comble dans leur théâtre d’origine et leur diffusion ne pourrait être prolongée, faute de place au calendrier.

Avec cette nouvelle série intitulée En rappel, ces productions pourront être vues par un plus grand nombre de personnes, idéalement quelques mois, voire quelques semaines, après leur création.

En novembre, c’est donc la pièce documentaire Run de lait, de Justin Laramée, qui s’installera chez Duceppe. « Mais quatre autres pièces vont suivre, dit David Laurin. On a décidé de ne rien programmer dans notre grande salle en décembre et en juin pour pouvoir accueillir des spectacles d’ailleurs et ainsi répondre à un besoin exprimé par le milieu depuis longtemps. »

Les titres de ces spectacles seront dévoilés au fur et à mesure de la saison.

Notons finalement que Duceppe proposera en juin une représentation de la grande fresque La traversée du siècle, consacrée à l’œuvre de Michel Tremblay.

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