Hadi Hassin a causé la surprise, en juin dernier, lorsqu’il a annoncé qu’il quittait Radio-Canada, où il a grandi professionnellement pendant cinq ans, pour se joindre à l’équipe de TVA, d’abord à titre de reporter. Deux semaines plus tard, il était promu chef d’antenne du TVA Nouvelles le week-end.

Québecor avait procédé, quatre mois auparavant, à l’élimination de 240 postes, dont 140 au Groupe TVA. Le journaliste de 29 ans s’est évidemment beaucoup fait répéter que sa décision était risquée.

« Mes patrons à Radio-Can, mes collègues, ma famille me l’ont dit. Moi, ça n’a même pas fait partie de ma réflexion. Je me disais que je connaissais mon potentiel et que j’allais voir autre chose. Je n’ai pas d’enfant, ma situation financière est stabilisée. Je n’avais pratiquement rien à perdre », affirme Hadi, qui est « sur un nuage » depuis son grand saut.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Hadi Hassin a quitté Radio-Canada en juin dernier pour se joindre à l’équipe de TVA.

Parti en bons termes avec la société d’État, le jeune homme n’en était apparemment pas à son premier flirt avec l’antenne privée. Pas étonnant, quand on constate à quel point la communication semble lui couler dans les veines.

L’ancien féru d’improvisation rétorque qu’il est plutôt un grand travaillant, qui s’exerce à n’en plus finir. Il s’est mis beaucoup de pression sur les épaules en abordant son nouveau mandat d’animateur d’un des bulletins les plus regardés de la province.

J’ai lu tous les télésouffleurs des journalistes pendant un mois. J’ai regardé comment Pierre-Olivier Zappa place ses mains, comment Julie Marcoux bouge, la position des épaules de Sophie Thibault… Je regardais tout !

Hadi Hassin

Gérer la haine

Né au Québec d’un père irakien et d’une mère libanaise, benjamin d’une famille de quatre enfants, Hadi Hassin a coulé une enfance tranquille à Montréal-Nord. Son intérêt marqué pour l’information a éclos pendant la crise du Printemps érable, en 2012. Il se branchait alors à ICI RDI et à LCN, et suivait attentivement le mot-clic #Manifencours sur Twitter (maintenant X).

Ce réseau social qui entretient son lien avec le public, Hadi ne l’a jamais quitté. Il l’a abondamment utilisé pendant ses deux années au pupitre au défunt HuffPost Québec, où il devait miser sur un contenu viral pour attirer les clics, et lors de son stage au 98,5, comme chroniqueur à l’émission Vlog. Pendant ses années à Radio-Canada Québec, puis Montréal, il relayait les grandes manchettes de l’actualité. Ses patrons de l’époque lui avaient même reproché ses gazouillis fréquents.

Encore aujourd’hui, il s’oblige, une journée par semaine, à répondre à tous les messages qu’il reçoit, par courriel ou sur les réseaux. « Pour moi, tweeter, ce n’est pas une tâche », insiste-t-il.

Mais avec l’omniprésence sur les plateformes virtuelles vient désormais un sombre revers de médaille : la haine propagée à tout vent. Devant laquelle il demeure toutefois philosophe.

« Ça ne m’atteint jamais. Me faire critiquer par Guy Mongrain, ça m’atteindrait ; mais je me fais attaquer par des gens dont toute la vie repose sur un compte Twitter anonyme. Ce sont toujours les mêmes personnes ! J’ai l’impression qu’en tweetant, je donne un sens à leur vie, à ces gens-là. »

Animateur des bulletins TVA Nouvelles de 18 h, 20 h et 22 h, à TVA et à LCN, le samedi et le dimanche, et reporter sur le terrain. Auparavant journaliste à Radio-Canada. Il est aussi responsable du segment interactif On vous répond, présenté sporadiquement en semaine au TVA 18 h.