Du portrait gouvernemental actuel, Sébastien Desrosiers remarque deux choses, sourire amusé aux lèvres : le « feu au derrière » du premier ministre François Legault depuis l’élection partielle dans Jean-Talon, ravie par le Parti québécois, et la pluralité des partis représentés à l’échelle provinciale. « Plus on est de fous, plus on rit », badine le nouveau correspondant de Radio-Canada à l’Assemblée nationale.

Établi dans la Vieille Capitale depuis mars dernier – il a hérité, à 32 ans, d’un des deux postes laissés vacants entre autres par le départ de Martine Biron, passée du côté des élus, désormais ministre des Relations internationales et de la Francophonie –, Sébastien Desrosiers se lance le défi quotidien d’accessibiliser projets de loi à l’étude et autres questions débattues en commission parlementaire.

« Tout ce qui se décide ici a un impact dans la vraie vie des gens », constate-t-il.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Sébastien Desrosiers est établi à Québec depuis mars dernier.

Les semaines de Sébastien Desrosiers se moulent au rythme très rodé et protocolaire du Salon bleu. Ses principales activités sont concentrées du mardi au jeudi, jours de siège pour les députés à l’Assemblée nationale. Points de presse des partis de l’opposition en matinée, mêlées de presse avec les ministres du gouvernement dans les corridors du parlement, période de questions en Chambre : la matière à condenser dans des reportages de quelques minutes, destinés aux radiojournaux et téléjournaux, est souvent costaude.

On a l’avantage d’être souvent en contact avec les ministres. On les croise avant et après la période de questions. Des collègues d’Ottawa venus à quelques reprises à l’Assemblée nationale étaient surpris de voir la proximité que les journalistes ont avec les ministres.

Sébastien Desrosiers

L’appétit vient en mangeant

Jeune adulte, sa candidature refusée dans les programmes d’études qu’il convoitait, Sébastien Desrosiers a dû écarter son projet de devenir physiothérapeute. Il s’est inscrit au baccalauréat en communication publique à l’Université Laval. Voyant des camarades de classe se faire embaucher à la télévision, il s’est mis lui aussi à fantasmer sur les caméras et les micros.

À la fin de sa formation, en 2015, il aurait voulu emprunter les chemins contingentés du journalisme sportif à RDS ou à TVA Sports. C’est plutôt Radio-Canada qui l’a repéré et envoyé à Rimouski, puis à Matane. Il a été lecteur de nouvelles à l’émission matinale Bon pied, bonne heure ! à ICI Première en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. À l’été 2017, il bouclait ses valises pour Montréal, et pour travailler comme reporter généraliste.

En 2021 et en 2022, ses expériences dans les autocars des récentes campagnes électorales fédérale et provinciale en ont fait un mordu de la politique, lui qui n’avait pourtant jamais rêvé de travailler sur les collines. Au printemps, il a donc emménagé à Québec avec sa conjointe et leur fillette de 2 ans.

« L’appétit est venu en mangeant, image Sébastien. J’ai réalisé, humblement, que j’avais un don pour créer un contact avec les gens. Je suis ambitieux, je me suis fixé des objectifs. La couverture de campagnes électorales m’a fait comprendre que l’étape suivante, pour moi, était de travailler sur une colline parlementaire. »

Correspondant parlementaire de Radio-Canada à l’Assemblée nationale, il intervient dans les différents téléjournaux d’ICI Télé et radiojournaux d’ICI Première, notamment à l’émission Ça nous regarde, animée par Madeleine Blais-Morin.