Geneviève Garon franchit les portes tournantes de la Maison de Radio-Canada autour de 3 h, au petit matin, pour être en ondes à 6 h, lorsqu’elle anime D’abord l’info week-end, à ICI RDI. Le samedi 7 octobre dernier, déjà en fin de nuit, l’animatrice et son équipe pressentaient qu’il faudrait suivre une actualité internationale de dernière minute : les tirs de roquettes lancées sur Israël à partir de la bande de Gaza.

Or, vers 5 h, lorsque le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a décrété que son pays était en guerre contre le Hamas, lorsque se sont mis à débouler, à cadence régulière, les bilans des otages et des morts, Geneviève Garon et ses troupes ont compris que la fin de semaine entière, et possiblement même les suivantes, serait consacrée à ces évènements qui ont bousculé toute la planète.

« Tout ce qu’on avait préparé, à 90 %, a été mis de côté. De cinq minutes en cinq minutes, ça évoluait super rapidement. Tout le monde s’est mobilisé », se remémore la journaliste de 35 ans, encore épatée par les ressources allouées par son employeur pour dénicher les meilleurs experts en géopolitique capables d’expliquer le conflit sur le vif.

« C’était très intense. Il fallait garder en tête que, dans pareil contexte, si les téléspectateurs ont le réflexe d’ouvrir la télé, c’est parce qu’ils veulent comprendre, pas pour entendre un charabia de gens qui se parlent entre eux. Une phrase me revient souvent, dans ces moments-là : on le vit ensemble. »

Moi aussi, j’avais besoin des experts pour comprendre ce que tout ça signifiait. Ensemble, on se le fait expliquer, et moi, telle une courroie, je pose les questions que vous ne pouvez pas poser…

Geneviève Garon

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Geneviève Garon à la Maison de Radio-Canada

Bâtir sa confiance

Si, au moment de prendre la barre de D’abord l’info week-end, en remplacement de Caroline Lacroix, à la mi-septembre, Geneviève Garon avait dressé une liste des imprévus les plus stressants susceptibles de survenir pendant son émission, une résurgence du conflit israélo-palestinien aurait certainement figuré dans son top 3.

Mais la communicatrice n’a pas paniqué. Mieux encore, elle qualifie cette trépidante matinée de « belle expérience ». « Un coup que tu l’as fait, ça te permet de bâtir ta confiance, et la fois d’après, tu es plus solide et mieux préparée », analyse celle qui a entamé son parcours à Radio-Canada en 2011 en Saskatchewan, puis à Ottawa.

En 2016, ce diffuseur public qu’elle a tatoué sur le cœur l’a rappelée à Montréal pour l’affecter à la couverture des affaires judiciaires. Le « palais » (de justice), dit-elle, a été son bureau pendant sept ans. Ses abonnés, sur Twitter, l’ont vue gazouiller plus vite que son ombre, entre autres, les procès de Tony Accurso, Gilbert Rozon, Éric Salvail, ainsi que ceux de Harvey Weinstein et Ghislaine Maxwell à New York, avant qu’on ne lui offre de conduire D’abord l’info week-end.

« J’adore encore le judiciaire, qui donne accès à des histoires humaines incroyables, représentatives de problèmes sociaux. Ça amène une humanité, une compréhension de l’humain », relève Geneviève Garon à propos de ses premières amours.

Animatrice de D’abord l’info week-end, le samedi et le dimanche, de 6 h à 10 h, et de L’info maintenant, le samedi à 10 h et à 11 h, et le dimanche à 10 h, à ICI RDI, et auparavant affectée à la couverture des affaires judiciaires à Radio-Canada.