L’environnement est au cœur de deux projets documentaires qui seront diffusés à l’approche du Jour de la terre, le 22 avril. La série Climat d’urgence documente les ravages des changements climatiques, alors que le film Virage vert : les règles du jeu met l’accent sur les idées novatrices qui se butent trop souvent au manque de financement et à une bureaucratie à courte vue.

Puisqu’il est plus simple, plus rapide et plus économique de reconstruire à neuf que de démonter et rebâtir, nos sites d’enfouissement sont remplis de déchets de construction. Entre autres de briques parfaitement réutilisables. « C’est une catastrophe », dit Tommy Bouillon, président de Maçonnerie Gratton, dans le documentaire Virage vert : les règles du jeu animé par Catherine Perrin.

L’empreinte environnementale de la fabrication de briques neuves étant énorme, il trouvait ridicule qu’une brique retirée d’un mur ne soit pas réutilisée. Il a inventé une machine dotée d’une lame guidée au laser qui permet de retirer le mortier résiduel, de nettoyer les briques et de les réinstaller. Directement sur le chantier.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Catherine Perrin anime Virage vert : les règles du jeu.

Recycler un pan de mur de briques de 1000 pieds carrés évite l’émission de près de 6 tonnes de gaz à effet de serre, « environ mon empreinte annuelle », illustre Catherine Perrin. Or, en raison de barrages bureaucratiques, Tommy Bouillon a dû remonter jusqu’au ministre du Travail pour que sa technologie Brique recycle puisse être utilisée sur les chantiers de construction au Québec.

Cet exemple n’est qu’un des obstacles parmi d’autres auxquels se butent des entreprises d’ici qui mettent au point des matériaux moins dommageables pour l’environnement ou des technologies novatrices pour décontaminer l’eau. En moins d’une heure, Virage vert montre que les bonnes idées se butent souvent à un manque d’investissement financier, à la frilosité des rares institutions qui osent financer l’innovation et à des réglementations à courte vue qui préfèrent le statu quo à une idée qui ne « rentre pas dans les petites cases ».

Pas de temps à perdre

Pendant ce temps, à l’autre bout du monde, au Bangladesh, l’heure n’est plus à se demander si telle ou telle idée correspond aux critères d’un appel d’offres, il faut agir. Des millions de personnes vivent dans des zones menacées par la crue des eaux et trouver des solutions innovatrices pour la pêche, l’habitation et l’agriculture est une question de vie ou de mort.

Vincent Graton, animateur de la série Climat d’urgence, est abasourdi lorsqu’il rencontre des villageois qui lui racontent qu’année après année, ils ont de l’eau jusqu’à la poitrine dans leur maison.

Il accuse aussi durement le coup lorsque des femmes lui racontent que la fréquence grandissante des cyclones dans ce pays bordé par le golfe du Bengale pousse des familles à marier leurs filles de 12 ou 13 ans dans l’espoir qu’elles aient une vie meilleure loin des zones inondables.

Ces drames ne sont qu’un aperçu des constats inquiétants qu’il fera dans la série Climat d’urgence, pour laquelle il est allé dans différents coins du monde pour voir et montrer les impacts déjà concrets des changements climatiques. Il rappelle de manière très directe les atteintes à l’environnement et leurs conséquences sur des populations qui, au Bangladesh, sont réduites à s’entasser dans des bidonvilles misérables ou, au Sénégal, voient l’océan gruger le littoral et menacer des villages entiers.

Le sous-texte de Virage vert et de Climat d’urgence est le même : l’humanité n’a plus de temps à perdre si elle veut limiter les dégâts causés par l’industrialisation et la consommation de masse. L’entrepreneur Francis Allard, PDG de RAMO que l’on voit dans Virage vert, le résume autrement : les investissements audacieux qu’on refuse de faire aujourd’hui, nos enfants en paieront le prix – et bien davantage – dans le futur.

Virage vert : les règles du jeu, sur ICI RDI, jeudi, à 20 h

Climat d’urgence, sur TV5Unis.ca dès le 22 avril, puis les mardis à 19 h à compter du 23 avril