(Paris) L’écrivain Dany Laferrière, l’ancien footballeur Lilian Thuram ou encore le chanteur Laurent Voulzy ont assisté aux obsèques de l’écrivaine française Maryse Condé, exploratrice des identités antillaise et noires, vendredi à l’église Saint-Germain-des-Prés à Paris.

Lilian Thuram, champion du monde 1998 avec les Bleus, est né à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, comme Maryse Condé, disparue à l’âge de 90 ans au début du mois à l’hôpital d’Apt, dans le sud-est de la France.

L’« Éducation contre le racisme » est au cœur de la fondation de l’ex-sportif, mission qui renvoie aux thèmes traversant l’œuvre de l’auteure, qui a abordé dans une trentaine de livres l’Afrique, l’esclavage et les multiples identités noires.

PHOTO BERTRAND GUAY, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le chanteur Laurent Voulzy

Laurent Voulzy n’a découvert qu’une fois adulte la Guadeloupe, d’où sa mère était partie pour travailler en métropole, son père restant sur l’île. Sa chanson Amélie Colbert, qui repose sur une biguine, évoque ces peaux, noire et blanche, qui donnent une autre couleur à la vie quand elles se mélangent, thème humaniste et antiraciste qu’on retrouve dans son titre Le soleil donne.

L’œuvre de l’écrivain d’origine haïtienne Dany Laferrière, membre de l’Académie française, résonne par endroits avec celle de Maryse Condé. Dans le cadre du festival international de littérature Étonnants voyageurs, organisé en 2007 à Port-au-Prince à Haïti, Maryse Condé et Dany Laferrière avaient évoqué l’écriture et l’indispensable liberté de l’écrivain devant des écoliers.

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Maryse Condé est disparue à l’âge de 90 ans au début du mois à l’hôpital d’Apt, dans le sud-est de la France.

« Géante des lettres, Maryse Condé a su peindre les chagrins et les espoirs, de la Guadeloupe à l’Afrique, de la Caraïbe à la Provence. Dans une langue de lutte et de splendeur, unique, universelle », avait réagi à son décès sur X le président français Emmanuel Macron.

La ministre de la Culture, Rachida Dati, avait salué « la puissance de son écriture, l’acuité de son regard sur notre histoire commune, sa capacité à décortiquer les plaies restées vives de l’histoire coloniale ».