Un homme, interné dans un « institut », évoque des bribes de son enfance dans la ferme laitière de sa famille. Dans cet établissement où l’on tarde peut-être un peu trop à comprendre quel mal il soigne, il raconte la vie à la campagne, dans un petit village du Québec, telle que l’ont connue de nombreuses générations avant la sienne.

« Une vie sans vacances et sans excuses, à se vider à vider des vaches. » Une existence « comptée en litres de lait », faite de hauts et de bas, de moments tantôt drôles, tantôt sombres, marqués par le suicide d’une tante ou d’un cousin, l’excentricité d’une grand-mère dont le parfum s’apparente « à l’odeur fruitée du rhum », la pêche à la truite avec le grand-père ou encore la visite du curé qui signifie sans détour à la mère « qu’il est temps d’ajouter un nouveau petit fermier au tableau ».

Avec une touche d’humour noir, ce premier roman évoque le terroir de ces enfants des années 1980 qui n’ont pas été forcés d’abandonner l’école pour aider à la ferme, bien qu’elle ait été au cœur de leur quotidien. Jonglant avec les fabulations de son esprit, le narrateur perd parfois le lecteur, mais réussit rapidement à nous ramener dans son univers d’enfant rêveur qui a grandi sans filet. Et ne serait-ce que pour ces images de la vie rurale qu’il réussit si bien à évoquer, on voudra s’immerger dans ce roman qui s’inscrit dans la nouvelle vague de littérature du terroir.

Lait cru

Lait cru

Alto

264 pages

6,5/10