Quelles forces obscures lient une médecin légiste parisienne au peintre espagnol Francisco de Goya ?

Ce cinquième titre de la psychanalyste française (qui a été dans la sélection du prix Femina et parmi les finalistes du Grand Prix du roman de l’Académie française) nous projette dès ses premiers mots dans une atmosphère glauque et sinistre.

Sarah Chiche manie la plume comme un scalpel tranchant pour décrire l’horreur la plus crue : « des brancards mouillés de sang sur lesquels repose une cohue de corps » ; « ils boivent, ils fument, ils font mijoter des os dans de l’eau de Javel ».

Dans le sillage de l’affaire du charnier de l’Université Paris-Descartes, qui a secoué le milieu universitaire et médical parisien il y a quelques années, la médecin légiste Camille Cambon vit une crise existentielle. « Je ne sais plus s’il faut être fou pour devenir médecin ou si c’est bien l’exercice de la médecine qui finit par détruire notre raison », se dit-elle.

Un message mystérieux sur Goya la pousse à partir pour Bordeaux, où une vieille amie de ses parents et de son parrain, tous les trois morts, lui racontera l’histoire derrière leur obsession du célèbre peintre – qui occupe toute la deuxième partie du roman.

Incursion dans les excès tragiques et les expérimentations de jeunes étudiants en médecine, jusque dans la noirceur des catacombes où sera créée une société secrète de médecins, ce roman sombre et audacieux explore les pulsions destructrices qui se cachent derrière le grand génie et le démon de la connaissance.

Les alchimies

Les alchimies

Seuil

240 pages

7/10