Arrivée au mitan de sa vie, l’autrice et chroniqueuse Marilyse Hamelin replonge dans les souvenirs de son enfance mouvementée, de son adolescence rebelle et de l’histoire de sa famille pour aller à la rencontre des différentes femmes en elle.

À l’image de sa famille, c’est un ouvrage à la fois conventionnel et hors normes dans la forme qu’elle propose. Née en Abitibi-Témiscamingue de parents qui tiraient le diable par la queue, Marilyse a vu son enfance basculer après leur divorce. Ce fut le début d’une série d’allers-retours, entre sa région natale et la banlieue sud de Montréal, et de changements d’écoles marqués par son désir de s’intégrer et la peur d’être rejetée. Avec les années, écrit-elle, elle a muté en « une sorte de créature mésadaptée », dévorée par un « immense sentiment de culpabilité et d’adéquation ».

Pour comprendre la femme qu’elle est devenue, elle plonge avec courage et aplomb dans son passé et celui de sa famille, remontant jusqu’à la génération de ses grands-parents. Après avoir dirigé des ouvrages collectifs et participé à d’autres, publié un essai sur la maternité et un récit illustré en prose poétique, Marilyse Hamelin signe un récit autobiographique qui oscille entre la poésie et le genre narratif.

Passé l’exercice de style un brin déroutant des premières pages, l’écriture devient simple, peut-être trop. Les thèmes abordés sont d’une si grande richesse – instabilité géographique, précarité matérielle et émotive, transmission des violences intergénérationnelles – qu’on aurait, par moments, aimé en voir certains davantage explorés, dans un récit moins morcelé.

Une détresse contrôlée

Une détresse contrôlée

Hamac

216 pages

5,5/10