C’est un fait divers de 2013 qui a inspiré le dernier roman d’Émilie Frèche.

Cette année-là, un couple d’octogénaires – Georgette et Bernard Cazes – se donnent la mort dans une chambre du chic hôtel Lutetia, dans le 6e arrondissement de Paris. La professeure de lettres et l’économiste réputé ont laissé une lettre dans laquelle ils expliquent ne pas vouloir vivre la déchéance physique qui les attend probablement, et revendiquent plutôt le droit de mourir dignement. Voilà un sujet on ne peut plus d’actualité alors que la France est en réflexion sur l’aide médicale à mourir.

À partir de cette histoire qui avait frappé l’imaginaire des Français à l’époque, Frèche a imaginé un couple de publicitaires baby-boomers qui incarnent à merveille leur époque : carriéristes, égoïstes, mégalos sur les bords, ils sont les auteurs de grandes campagnes publicitaires qui ont marqué leur époque. Sauf que leur vie est racontée du point de vue de leur fille Éléonore, la narratrice, qui a un regard pas mal moins admiratif sur le couple de créatifs. Elle raconte plutôt l’absence de ses parents, son sentiment d’abandon, cette impression de toujours se sentir de trop dans ce couple à la fois fusionnel et dysfonctionnel.

Tous les ingrédients sont réunis pour raconter une très bonne histoire, mais malheureusement on s’est un peu ennuyé en lisant ce roman. L’écriture est plate, sans relief, et l’émotion passe plus ou moins. Dommage car le point de départ était vraiment prometteur.

Les amants du Lutetia

Les amants du Lutetia

Albin Michel

368 pages

5/10