Cet été, on vous parle de romans qu’il fait bon lire en vacances, chez soi ou ailleurs. Cette semaine : J’aimerais tant que tu sois là, de Jodi Picoult.

L’histoire

On est en mars 2020. À la veille de ses 30 ans, Diana est sur la bonne voie pour réaliser son plan de vie. Avec son amoureux, Finn, elle a déjà tracé les grandes lignes de leur parcours à deux et mène une carrière florissante dans le marché de l’art, à New York. Ils s’apprêtent à s’envoler pour les Galápagos lorsque les premiers cas de coronavirus se déclarent dans la métropole. Finn, qui est interne dans un hôpital de Manhattan, ne peut plus partir, mais il encourage Diana à profiter du voyage. La jeune femme se retrouve ainsi seule, sur l’île Isabela, lorsque les frontières ferment. De nature peu aventureuse, elle apprend à surmonter ses peurs et part à la découverte de l’île fantôme, confinée et désertée par les touristes. Elle se lie d’amitié avec une adolescente et son père qui y habitent, alors que des nouvelles sporadiques de son amoureux et de la tourmente new-yorkaise lui parviennent par courriel. Loin de Finn, elle commence cependant à ressentir les premiers doutes face à leur relation et leur projet de vie. Puis on apprend quelque chose qui marque un tournant dans le roman. On ne révélera évidemment pas le nœud de l’intrigue, mais ce revirement tout à fait inattendu entraîne un changement radical dans le ton du roman et déclenche une profonde réflexion existentielle en lien avec la pandémie.

Pourquoi le lire ?

Il y a quelque chose de surréaliste dans le fait de revivre la pandémie à distance, sur une île paradisiaque des Galápagos dont on découvre la beauté en même temps que Diana – ses plages, ses lagons, sa faune pittoresque, ses volcans, ses tunnels de lave… Le rythme du roman est envoûtant et on se laisse facilement transporter par la plume délicate de Jodi Picoult. La romancière américaine réussit à exprimer avec finesse le déchirement de Diana et ses doutes alors que, loin de tout ce qui la définit, elle est habitée par le sentiment d’être « dépossédée » et d’avoir perdu de vue ce qui était vraiment important pour elle. Et parmi les questions qu’elle se pose – Sommes-nous les architectes de notre propre destin ? Peut-on toujours tirer des leçons des épreuves qu’on traverse ? Et si le bonheur était ailleurs que dans les projets de vie qu’on a ébauchés ? – se profilent des réflexions intéressantes sur les choix qu’on fait pour trouver sa place en ce monde.

On aimera aussi…

Si l’on apprécie les romans qui explorent les thèmes de l’identité et de la recherche de soi, on aimera sûrement De l’espoir et autres créatures ailées, le plus récent roman de Lydia Millet (paru aux Escales le printemps dernier). Le personnage principal, Gil, est un homme dans la quarantaine qui a quitté New York pour s’établir en Arizona après une déception amoureuse. Souffrant d’anxiété sociale, il sort peu à peu de sa coquille grâce à ses nouveaux voisins et leur jeune fils. Tout en ressassant le passé, il se construit un nouveau quotidien dans ce qu’il appelle « le contraire de Manhattan », découvre la beauté étrangère du désert, les oiseaux qui nichent parmi les cactus et la perspective d’un nouvel avenir. Un roman aérien qui fait du bien.

J’aimerais tant que tu sois là

J’aimerais tant que tu sois là

Actes Sud

400 pages