Bienvenue dans la cuisine de MasterChef. Ce soir, vous devrez cuisiner le meilleur (poulet, canard ou taco) de votre vie. Trois, deux, un, c’est parti, il vous reste 60 minutes !

Sonia, parle-moi de ta recette, les pâtes à l’amour. Il vous reste 30 minutes !

Vincent, que prépares-tu pour accompagner ta morue ? Il vous reste 15 minutes !

Pierre-Yves, penses-tu avoir assez de temps pour cuire les pétoncles ? Il reste une minute !

Mélanie, ton tartare de saumon, on peut s’attendre à quoi ? Mains dans les airs, c’est terminé !

La première semaine de MasterChef Québec à TVA, découpée en tranches quotidiennes de 30 minutes, n’a pas été bourrative ni satisfaisante. Ce type de production, comme Les chefs !, se consomme mieux en format d’une heure, qui permet de s’attacher aux candidats et d’admirer leurs talents de cuistots.

Les quatre premiers épisodes de MasterChef Québec, hachés menu, menu, menu, ont présenté hyper rapidement les concurrents, avant de les renvoyer à la maison ou de leur accrocher un tablier blanc autour du cou, ce qui signale leur entrée officielle dans la « compétition culinaire télévisée la plus importante au monde », selon le juge et animateur Stefano Faita.

C’est allé tellement vite qu’on n’a pratiquement pas vu les participants popoter, ce qui devrait pourtant être au cœur de cette émission de bouffe. Croûtons carbonisés, cordes oubliées sur un tournedos ou tortilla ratée, c’est ça qui donne de la bonne téléréalité. On veut assister à des triomphes d’étoilés Michelin ou à des catastrophes alimentaires.

Donnez-nous du jus (de cuisson) ! C’est allé tellement vite que personne n’a expliqué comment se déroulerait le tournoi dans les semaines à venir.

Aux fourneaux de MasterChef Québec, on retrouve Martin Picard et Stefano Faita, deux chefs médiatiques pourtant volubiles et chaleureux dans leurs émissions respectives à Télé-Québec et à Zeste. Greffés à ce concept britannique, les deux complices québécois ont l’air froids et coincés dans un moule étroit, qui les étouffe et freine leur spontanéité. Le format de MasterChef est rigide et ça paraît dans le visage des coanimateurs, qui multiplient les regards sévères à la caméra.

Et quand ils commentent les plats déposés devant eux, Martin Picard et Stefano Faita s’expriment de façon saccadée et détachée, limite robotique. Ils se tiennent droits comme des piquets. Mettons qu’une bonne dose d’assouplisseur ne nuirait pas ici. Ça manque de naturel.

Le montage des épisodes de MasterChef Québec a été fait à la manière d’une série de fiction comme Indéfendable ou STAT, pour conclure sur un punch et nous inciter à revenir le lendemain. Méthode efficace, qui est toutefois devenue redondante et prévisible.

Précipitée, cette formule quotidienne de MasterChef ne cuit qu’en surface, du lundi au jeudi à 19 h 30, sur les ondes de TVA. Avez-vous repéré votre préféré parmi les 16 personnes qui ont été recrutées pendant cette semaine d’« auditions » ? Pas moi. C’est pourtant un enjeu majeur pour fidéliser les fans.

Maintenant, trouvez-vous Stefano et Martin trop durs ou exigeants dans leurs remarques ? Ma réponse : non. MasterChef, comme son nom l’indique, c’est un concours haut de gamme, il n’y a pas de place ici pour des amateurs qui oublient des grumeaux dans leur purée de courge butternut, OK ?

Bye bye, Bastos

Du coup, il est reparti sur Paris ! Le mannequin et youtubeur français Bastos, Bastien Grimal de son vrai nom, a été le Jérémy Demay/Geneviève Borne/Sébastien Plante de 2024, soit le premier colocataire à être éliminé de sa saison de Big Brother Célébrités.

L’émission de Noovo ne perd pas un grand stratège ou un joueur redoutable. Bastos, spécialiste autoproclamé des téléréalités en France, ne connaissait pas les règles de Big Brother Célébrités et n’avait pas pris la peine de visionner les anciennes éditions pour se familiariser avec les défis. Ordinaire, comme attitude.

Au moins, Bastos (ou Boustan, selon Daniel Savoie) a mené une campagne pour sauver ses fesses, peu de temps avant le vote final. Tout le contraire de l’humoriste Mélanie Ghanimé, qui n’a pas levé le petit doigt pour convaincre ses camarades de la garder. Trop confiante ? Pas assez investie ?

Cette passivité a révélé un trait de caractère de Mélanie Ghanimé qui lui nuira sûrement dans les prochaines semaines : personne n’aime les gens au-dessus de leurs affaires, à Big Brother.

Cette première semaine, comme celles des saisons précédentes, a été tranquille. Les joueurs s’apprivoisent et forment des alliances tellement grosses qu’on ne sait plus qui a rejoint quel camp. Les Bad Monkeys, la Star Alliance, honnêtement, c’est quasiment du pareil au même. Les sous-groupes sont plus intéressants, comme les Zoolander (Ève Salvail, Pat Côté et Jean Airoldi), de même que les Bimbos (Pascale de Blois et Gabrielle Marion).

L’alliance du cœur, qui réunissait Patsy Gallant, Bastos et peut-être Barbada, a été brisée et a semé des points d’interrogation dans les yeux des téléspectateurs. Quand Barbada a pu choisir qui combattrait avec elle au veto, elle a opté pour l’athlète paralympique Frédérique Turgeon et non pour Bastos, son soi-disant allié. Étrange. Était-ce un bête oubli, comme Barbada l’a plaidé, ou une stratégie pour se débarrasser du concurrent français ?

Barbada a ensuite voté pour sortir Mélanie Ghanimé (donc pour conserver Bastos), en disant qu’elle ne voulait pas que le vote contre Bastos soit unanime. Hein ? Le jeu de Barbada est désordonné et confus, comme son maquillage après le défi des tartes à la crème, qu’elle a remporté.

Peut-être que sa nouvelle position de patronne permettra à Barbada d’afficher ses couleurs clairement. Pour l’instant, notre Barbada est bien barbouillée.