Mes espions, sûrement assommés par le mauvais fentanyl de fantaisie vendu dans STAT, dormaient au gaz, comme le volubile Julien de Si on s’aimait après une couple de coupes de vin albertain.

Heureusement, la torpeur de novembre ne les a pas complètement anesthésiés et ces fidèles collaborateurs m’ont rapporté de précieuses pépites du Panamá, où a été tournée cet été la deuxième saison de la téléréalité Sortez-moi d’ici ! de TVA.

Pour ceux qui vivent dans une grotte comme celle visitée par Simon et Mia dans OD, cette populaire émission, qui dérive du concept britannique I’m a Celebrity… Get Me Out of Here !, parachute 10 vedettes locales au cœur de la jungle, sans accès aux commodités du glamping, mettons. Les campeurs dorment à la belle étoile sur des lits de camp rudimentaires, se nourrissent de riz blanc et de fèves noires et subissent des épreuves dégoûtantes à mi-chemin entre Fort Boyard et Survivor.

Fin août, TVA a confirmé que l’humoriste Rosalie Vaillancourt, l’animateur Dave Morissette et le planchiste Sébastien Toutant, dit Seb Toots, avaient pris part au deuxième chapitre de Sortez-moi d’ici !

Selon mes taupes, l’animateur et humoriste Alex Perron, la chroniqueuse Sophie Durocher, l’animatrice Patricia Paquin, l’humoriste Philippe Laprise, la comédienne Audrey Roger et l’ex-animatrice Clodine Desrochers ont aussi rejoint les coanimateurs de l’émission, Jean-Philippe Dion et Alexandre Barrette, en Amérique centrale.

La production de Sortez-moi d’ici ! interdit aux concurrents de parler publiquement de leur expérience avant la diffusion des épisodes, prévue cet hiver à TVA. Et la ligne du parti – ou la loi du silence ? – a été respectée.

Joint mercredi, Alex Perron a nié avoir participé à Sortez-moi d’ici ! 2, mais admis « qu’il aurait bien aimé en faire partie ». Clodine Desrochers m’a affirmé qu’il s’agissait d’une « fausse information ». L’agence représentant Philippe Laprise n’a pas pu confirmer ou infirmer mes renseignements. Sophie Durocher n’a pas répondu à une demande d’entrevue, tandis que les agents de Patricia Paquin et d’Audrey Roger (Flavie dans Les bracelets rouges) n’ont pas donné signe de vie.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

La présence de Rosalie Vaillancourt a été confirmée en août par la production de l’émission.

Pour ceux qui se posent la question : Clodine Desrochers, qui a été la reine des matins de TVA avec Les saisons de Clodine, travaille maintenant comme gestionnaire de comptes et de développement commercial pour le groupe Biron, qui se spécialise, entre autres, dans les tests de laboratoire.

La première saison de Sortez-moi d’ici !, vue par 1,6 million de personnes, a réuni le DFrançois Marquis de De garde 24/7, la comédienne Livia Martin, le chef Jean Michel Leblond, l’acteur Deano Clavet, le danseur Rahmane Belkebiche, l’olympienne Marianne St-Gelais, l’humoriste Jean-François Mercier, la chanteuse Nathalie Simard, la présentatrice Colette Provencher ainsi que la chanteuse Andréanne A. Malette, couronnée reine de la jungle au dernier épisode. L’équipe avait alors planté ses tentes au Costa Rica.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION

Andréanne A. Malette, gagnante de la première saison

La deuxième cuvée de Sortez-moi d’ici ! réunit davantage de personnalités fortes, je trouve. Comment ces gens – déjà très expressifs – réagiront-ils lorsqu’ils seront affamés, épuisés et effrayés par les serpents et autres bestioles répugnantes ? Ça risque de provoquer des flammèches, ce qui s’avère pratique quand il faut faire un feu sous la pluie tropicale, sans allumettes ni briquet.

Autre avantage de la distribution de Sortez-moi d’ici ! 2 : les noms sont assez connus pour éviter que des candidats (bonjour, Rahmane !) ne reconnaissent pas leurs camarades au premier épisode. Malaise. C’est qui lui, déjà ? Pourquoi son visage ne me revient pas ? Ça ne se produira pas cette année.

On me rapporte également que le niveau des épreuves de Sortez-moi d’ici ! aurait été rehaussé, une excellente décision. Certains défis du premier chapitre, du genre évaluer la longueur d’une liane ou mesurer la quantité d’eau dans un aquarium, étaient vraiment trop simples et faciles. Surtout en les comparant aux casse-têtes compliqués et aux modules géants de Survivor Québec chez Noovo.

À l’instar de Tout le monde en parle, Chanteurs masqués, Révolution, Big Brother Célébrités, La voix ou En direct de l’univers, Sortez-moi d’ici fait partie des émissions incontournables qui échappent – jusqu’à présent – à l’érosion des cotes d’écoute et à l’éparpillement sur les plateformes numériques. Et contrairement aux séries dramatiques qui se rattrapent en rafale, Sortez-moi d’ici ! se regarde en direct, de peur qu’un site web ou une page Facebook ne divulgâche le nom de l’exclu du jour.

On ne se tape pas un marathon de Sortez-moi d’ici ! pendant le temps des Fêtes. On s’installe devant notre télé tous les dimanches soirs pour suivre les aventures de nos joyeux naufragés. À la petite semaine, comme dans le bon vieux temps.

Il y a quelque chose de rassurant à voir que notre télé, qui traverse actuellement une crise majeure, crée encore d’importants rassemblements. On communie à la grand-messe de Guy A. Lepage, on conjecture sur l’identité des mascottes avec Guillaume Lemay-Thivierge et on vit un moment de groupe, tous ensemble, chacun dans son salon.

Ces émissions événementielles ravivent les discussions autour de la machine à café, qui se perdent avec les séries de fiction, car personne n’est rendu au même endroit dans sa consommation des épisodes.

Tant que la télévision traditionnelle produira ce type de feu de camp fédérateur, elle survivra, foi de Nostradumas.