Ah ben, ah ben. Les fans de STAT (holà !) savent depuis quelques jours que le psychiatre François Éthier (Daniel Parent) n’a pas plongé volontairement dans le vide pour mettre fin à ses jours.

Ils savent maintenant qui a passé les dernières minutes avec lui et qui l’a peut-être poussé vers sa mort.

Avant de décortiquer la finale saisissante du populaire téléroman médical de Radio-Canada, l’alerte au divulgâcheur tinte ici comme les clochettes des machines de loterie vidéo que le préposé Éric (Stéphane Rousseau) a nourries toute l’année.

C’est bon ? Go ! C’est donc le cool et mystérieux urgentologue Jacob Faubert (Lou-Pascal Tremblay) qui a confronté François, le conjoint d’Emmanuelle St-Cyr (Suzanne Clément), quelques minutes avant sa chute fatale.

L’épisode de jeudi soir a montré Jacob en pleurs et en détresse chez François, tandis qu’Emmanuelle pratiquait des manœuvres de réanimation sur le corps, étendu sur le trottoir. Mais Jacob a-t-il vraiment tué François en le projetant du balcon ?

C’est impossible à confirmer, car aucune image ne le prouve. Y avait-il une troisième personne dans le condo en même temps que Jacob et François ? Mystère.

Chose certaine, Jacob connaissait François et lui en voulait, pour une raison encore obscure. On se rappellera que Jacob a abandonné un poste dans un centre universitaire prestigieux pour se faufiler en douce à l’hôpital Saint-Vincent, sans doute pour garder un œil (le droit) sur Emmanuelle et l’autre (le gauche) sur l’enquête policière à propos de la mort suspecte de François, qui l’implique.

Souvenez-vous : Emmanuelle St-Cyr, la cheffe des urgences, était absente le jour où Jacob s’est pointé devant le comité de sélection de Saint-Vincent. C’est Isabelle Granger (Geneviève Schmidt) qui avait passé Jacob en entrevue. Voilà une piste intéressante à explorer.

Depuis la mise à feu de STAT en septembre, une théorie veut que François soit en fait le père biologique de Jacob. Cette hypothèse ne se rattache pas aux ficelles habilement tendues par l’auteure Marie-Andrée Labbé.

Vrai, François a été très proche de la psychiatre fuyante Julie Faubert (Isabelle Brouillette), la mère de Jacob. Ils auraient pu avoir une relation extraconjugale ou même juste coucher ensemble pendant un de leurs nombreux congrès.

Reste que Jacob n’aurait jamais investi autant d’énergie à chercher des infos sur la disparition de son père biologique en Thaïlande s’il savait que François était son véritable géniteur. Il faut fouiller ailleurs pour identifier la source de la colère de Jacob.

Peut-être du côté du mystérieux Vincent Dalpé (Luc Bourgeois), qui s’est tiré une balle devant Julie et François ? Rappel : Vincent a été le patient, puis l’amant de Julie, qui l’a ensuite refilé à son collègue François. Ce triangle amoureux et professionnel camoufle des trucs nébuleux.

Ce qui ressort de cet ultime épisode de la première saison de STAT, c’est qu’il faut se méfier de la famille Faubert. Julie a caché des infos cruciales à la police, en plus de louvoyer et de mentir à répétition. Et Jacob le plus que parfait a révélé son côté psychopathe dans la toute dernière scène relayée jeudi soir. C’était spectaculaire.

Après l’intervention dans l’autobus de la ville, Jacob a même dit à Emmanuelle : « d’après moi, on ne sera pas capables de se débarrasser l’un de l’autre », ce qui laissait sous-entendre qu’un lien les unissait pour la vie.

À la liste des personnages louches, j’ajoute le troisième psychiatre de la série, Philippe (Patrick Labbé), qui s’est abstenu de révéler à Emmanuelle des détails importants sur ce que vivait François avant de mourir. Ce n’est pas net, tout ça.

Dans le deuxième chapitre de STAT, prévu à Radio-Canada en septembre, c’est évident que nous reverrons Rémy Girard, que le personnage d’Éric (Stéphane Rousseau) a brièvement croisé dans une rencontre de joueurs compulsifs anonymes. Il pourrait s’agir du père d’Éric, qui lui aurait transmis le vice des jeux de hasard.

IMAGE FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Stéphane Rousseau dans une scène de STAT

Comateux depuis son agression sauvage et non expliquée, Gabriel Lemaire (Jean-Nicolas Verreault) s’est réveillé de façon miraculeuse. On verra s’il a des explications à fournir aux flics à propos des bandits qui l’ont violemment battu. Autre dossier à éclaircir l’automne prochain.

Et peut-être qu’Isabelle poursuivra son flirt avec le frère de Gabriel, Justin (Alexandre St-Martin), car le courant passait vraiment bien entre ces deux-là.

Cette première saison de STAT a été remplie de revirements inattendus, de cas médicaux spectaculaires et de mini enquêtes que nous avons pris un malin plaisir à résoudre, du lundi au jeudi.

La scénariste Marie-Andrée Labbé a créé des personnages attachants et complexes, qui se sont aussi bien intégrés dans notre quotidien que ceux de District 31.

J’adore la pugnacité de Pascal St-Cyr (Normand D’Amour), les maladresses d’Isabelle, l’arrogance de Jacob et l’insécurité de Marc-Olivier (Anglesh Major).

Mais c’est Emmanuelle, ma préférée. Quel personnage fascinant. Une urgentologue brillante, téméraire, intense et 100 % dévouée. Manu navigue entre la force et la vulnérabilité, l’agressivité et la douceur, ainsi que la compassion et l’impatience.

Et non, Manu n’est pas une sainte. Ses imperfections et ses zones d’ombre la rendent encore plus sympathique. Avec elle, c’est tout sauf manu militari. Insérez ici un coup de caisse claire et un bruit de cymbale, merci Montréal, bonne soirée !