La grande enquête de la troisième saison de Doute raisonnable, la plus HBO de nos séries criminelles québécoises, tournera autour d’un maniaque « sportif » qui attaque des joggeuses dans des parcs publics.

Ce psychopathe opère tard le soir, à l’abri des caméras de surveillance et des témoins, ce qui compliquera le travail des membres du Groupe d’investigation sur les crimes à caractère sexuel, le fameux GICCS, chapeauté par le commandant Alex Dorcely (Benz Antoine).

Maintenant, pour les retardataires qui n’ont pas visionné la saisissante finale de Doute raisonnable lundi soir, l’alerte au divulgâcheur s’active ici comme la policière infiltrée Charline (Gabrielle Poulin B.) devant un motel miteux.

C’est bon ? Alors, le sergent-détective Frédéric Masson (Marc-André Grondin) a enfin percé le mystère sexy – et la double vie de « cam girl » – de sa collègue Alice Martin-Sommer (Julie Perreault). L’action de Doute raisonnable 3, prévue à l'hiver 2024 à Radio-Canada, reprendra précisément au moment où les regards ahuris de Fred et d'Alice se sont croisés par écran interposé.

« Ce problème-là va être vite abordé et il aura de grosses répercussions sur le fonctionnement du GICCS », me glisse le scénariste de Doute raisonnable, Pierre-Marc Drouin.

Sans brûler de punch, Alice héritera d’un mandat spécial du type Mindhunter. « Alice va s’entretenir avec des agresseurs sexuels pour les étudier, pour entrer dans leur tête, pour savoir comment ils pensent, comment ils fonctionnent », explique Pierre-Marc Drouin.

J’ai quasiment honte de l’écrire, mais depuis le premier épisode de Doute raisonnable, je me demande en quoi c’est si grave qu’Alice s’exhibe sur des sites web pour adultes consentants. Personne ne la reconnaît avec ses costumes, son masque ou ses lentilles cornéennes, elle allume sa caméra après son quart de travail et ne commet pas de crime, non ?

IMAGE TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE DOUTE RAISONNABLE

Julie Perreault incarne Alice Martin-Sommer.

Oui, ce travail coquin est problématique, répond l’auteur. Message reçu. Par exemple, dans l’enquête sur le prof pédophile Denis Dubreuil (Jean L’Italien), Alice a recueilli des preuves de manière illégale. « Elle pourrait être suspendue ou congédiée pour ça », indique le scénariste Pierre-Marc Drouin.

Voilà pourquoi Fred se méfie encore d’Alice, une vraie bombe à retardement. Doute raisonnable 3 explorera davantage l’intimité d’Alice et fournira des clés pour décoder sa froideur et son détachement. Alice, qui sourit rarement, entretient un rapport complexe avec la sexualité. Elle s’implique peu émotivement avec les gens qui l’entourent. Un évènement dans la vie privée d’Alice la bouleversera, me dit-on.

La deuxième saison de Doute raisonnable a été nettement supérieure à la première, moins rythmée et haletante. Meurtre de Lucie (Kathleen Fortin) par son fils en crise, viol conjugal, agression chez les drag queens, bijoux insérés dans les parties intimes de femmes, films « snuff » révoltants, d’où sortent toutes ces idées glauques ?

« J’ai beaucoup lu sur les déviances. Personnellement, je fais partie des gens que le mouvement #moiaussi a bouleversés. Je viens d’un milieu ouvrier très macho. À 16 ans, je me suis même fait tatouer un tribal sur l’épaule, que je regrette aujourd’hui. J’avais une conception de la sexualité qui était erronée et phallocentriste », note Pierre-Marc Drouin, qui planche sur Doute raisonnable 3 seul. Sa conjointe et coauteure du deuxième chapitre, Annabelle Poisson, concocte actuellement la deuxième saison de Bête noire pour Séries Plus.

Après la fusillade à la Columbine, Bête noire 2 explorera un autre drame épouvantable, celui d’une femme de 35 ans qui empoisonne ses deux enfants de 6 et 4 ans et qui tente de les accompagner dans la mort.

La mère survivra, de même que l’aînée. Pas le plus jeune. La psychiatre coroner Éliane Sirois (Sophie Cadieux) et le sergent-détective Jasmin Boisvert (Martin Dubreuil), qui apparaissaient dans la première saison de Bête noire, essaieront de faire déclarer non criminellement responsable la maman infanticide.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Normand Daneau, Yanic Truesdale, Christian Bégin et Alexis Martin sur le tournage de la série Les mecs

Adieu, Les mecs !

La décision de débrancher Les mecs (bouh !) après trois saisons vient du créateur de cette charmante comédie radio-canadienne, Jacques Davidts. « Je ne voulais plus m’engager dans des séries qui durent et qui durent et qui durent », me dit-il.

C’est ce qui explique la grande finale bouclée de façon très serrée, que Radio-Canada relaie ce mercredi à 21 h 30. Cet ultime épisode, qui attache toutes les ficelles pendantes, est déjà offert sur l’Extra de Tou.tv. Et il fait du bien à regarder, car chacun des quatre mecs y trouve son petit bonheur.

« Crisse qu’on est bien », est d’ailleurs la dernière réplique que vous entendrez dans cette émission, qui a été peuplée de personnages hilarants au fil des ans, dont le coach de tennis taponneux (c’est sa façon d’enseigner !).

La satisfaisante finale des Mecs ramène à peu près tous les personnages principaux, dont l’ex-femme de Christian, jouée par Pascale Bussières, ainsi que l’ex-femme de Simon (Alexis Martin), campée par Lynda Johnson. Même le bon docteur Dan (Guillaume Lambert), qui buvait comme un trou, de même que la cinglante préposée au triage (Maude Bouchard) viennent faire un dernier coucou.

Il n’y avait aucune autre façon que de laisser partir nos quinquagénaires préférés. Et oui, vous saurez ce qu’il adviendra entre Christian (Christian Bégin) et la barmaid Natalie (Julie Ménard), qui se sont tournés autour pendant trois ans.

Y aura-t-il du « poupousse la moi dans la quiquine » à long terme ? Ça va prendre une bonne bouteille de blanc pour absorber toutes ces nouvelles réalités.