Elle décapite ses poupées. Elle porte du noir du bout des tresses aux chaussures. Elle tape son roman sur une vieille machine à écrire en métal.

Elle refuse de pianoter sur un téléphone cellulaire. Elle libère de voraces piranhas dans la piscine de son école secondaire pour terroriser les cons de l’équipe de water-polo.

Et même si elle ne sourit jamais, l’adolescente Wednesday Addams (parfaite Jenna Ortega) s’avère attachante et hyper cool dans la minisérie Wednesday du grand Tim Burton, le titre le plus populaire de la plateforme Netflix depuis deux semaines. En français, vous la retrouverez sous l’onglet Mercredi.

J’ai été charmé par ce dérivé macabre de La famille Addams, qui se concentre sur Wednesday, une élève gothique, nihiliste, sarcastique, pâle, solitaire, limite sociopathe et bien baveuse. Cette série dite pour ados — et pour toute la famille — constitue un solide alliage de Riverdale, Gossip Girl et Harry Potter, avec un soupçon de The Vampire Diaries.

C’est intelligent, plein d’esprit, drôlement étrange, rempli d’épouvante et enveloppé d’une esthétique à la Edward aux mains d’argent. L’interprète de Wednesday, Jenna Ortega, 20 ans, a d’ailleurs été sélectionnée en prévision du gala des Golden Globes du 10 janvier 2023. Elle crève le petit écran, vraiment. Attendez-vous à voir plein de miniclones de Wednesday le soir de la prochaine Halloween.

L’histoire ? Similaire à celle de Mean Girls. Expulsée d’une huitième polyvalente en cinq ans, la ténébreuse Wednesday atterrit, contre son gré, à l’Académie Nevermore, un lugubre établissement privé pour vampires, sirènes, loups-garous, gorgones et autres marginaux non identifiés.

Avant même d’y intégrer son dortoir, Wednesday hait ce pensionnat bizarre, que ses parents Morticia et Gomez (campés par Catherine Zeta-Jones et Luis Guzman) ont fréquenté, il y a quelques lunes.

Manque de bol : la colocataire de Wednesday, une louve-garou blonde, adore tout ce qu’elle déteste : les couleurs vives, la musique pop et les réseaux sociaux.

Rapidement, des trucs supernaturels, une tentative d’assassinat à la gargouille et l’apparition d’un monstre meurtrier dans la forêt capteront l’attention de Wednesday, qui commencera à se plaire à Nevermore, un collège à la Poudlard hébergeant aussi une société secrète ainsi qu’une immense bibliothèque cachée de sorcellerie.

La directrice de l’école, Larissa Weems, incarnée par Gwendoline Christie, alias Brienne de Torth dans Game of Thrones, possède aussi des pouvoirs spéciaux, dont celui de changer de forme comme Sam Merlotte dans True Blood. De plus, la mystérieuse et raffinée Larissa Weems a été la cochambreuse de Morticia Addams à Nevermore. Intrigant, tout ça.

L’actrice américaine Christina Ricci (Yellowjackets), qui a campé Wednesday dans les films La famille Addams et Les valeurs de la famille Addams, sortis respectivement en 1991 et en 1993, apparaît également dans la série de Netflix. Elle se glisse dans la peau de la prof de botanique Mme Thornhill, la seule membre du personnel de Nevermore à être une « normie ». Une normie, comme un moldu dans le monde d’Harry Potter, c’est une personne normale, dénuée de pouvoirs magiques.

Si vous connaissez l’univers glauque de la famille Addams, vous connaissez sûrement « la Chose », cette main coupée et balafrée qui sert d’animal domestique à ce clan inquiétant. La Chose accompagne Wednesday à Nevermore et l’aidera à résoudre ses enquêtes. Les effets spéciaux qui animent la Chose sont saisissants.

Bien sûr, Wednesday comporte un côté Clueless avec ses cliques de jeunes qui s’affrontent et ses complots pour détrôner la reine des abeilles du lycée, soit la sirène Bianca Barclay (Joy Sunday).

Dans le créneau humour noir d’ado anormal, Wednesday est franchement mieux réussi qu’une production similaire de Netflix, Les nouvelles aventures de Sabrina.

Le conte du pain de viande

Oui, nous râlons souvent contre des publicités moches qui nous assomment de banalité et de clichés. Il faut cependant reconnaître la qualité et l’efficacité de certaines de ces réclames, dont la dernière campagne de Noël de l’épicier IGA, à la fois mignonne et touchante.

Il s’agit en fait d’un joli film d’animation de 90 secondes mettant en vedette la charmante matante Loulou, qui apporte depuis des années — et avec un enthousiasme renouvelé — son pain de viande au réveillon.

Le hic ? Personne autour de la table n’aime ce plat pourtant mitonné avec amour. De Noël en Noël, les convives rivalisent d’astuces pour refiler le pain de viande au chien Léon sans que Loulou s’en aperçoive.

Le jour où matante Loulou disparaît, on voyait venir sa mort, sa famille lui rend hommage en recréant sa célèbre recette de pain de viande, qui n’est pas plus comestible, évidemment. Mais peu importe, c’est la tradition qui compte, et l’esprit de Loulou revit dans ces précieux moments de partage et de réunion. Sous la table, c’est le gentil chien Léon qui frétille parce que lui, il raffole du pain de viande de Loulou depuis toutes ces années.

Impossible de zapper quand ces petits bonshommes colorés s’agitent dans notre télé. Une publicité agréablement bien exécutée.