Le pédophile Michel disposait d’une collection de 30 000 éléments de pornographie, mais ne regardait que les vidéos où les fillettes de 7 ou 8 ans « avaient l’air d’avoir du plaisir ». Vous pouvez sacrer ici, oui, c’est permis.

De son côté, Roger préférait les scènes où les adolescents de 14 ou 15 ans, garçons comme filles, s’amusaient entre eux, sans la présence d’un adulte. Vous pouvez blasphémer ici, oui, c’est libérateur.

Ni Michel ni Roger ne réalisent que derrière les images et vidéos dégradantes et illégales qu’ils consomment, des enfants subissent des agressions sexuelles. Mais eux n’ont rien fait, se défendent-ils, ils n’ont touché à personne, ils n’ont regardé que des extraits, le mal avait déjà été fait.

Les témoignages des pervers et des victimes contenus dans la percutante série documentaire Les collectionneurs d’enfants de Paul Arcand nous donnent des envies de castration chimique, vraiment.

Cette incursion dans la « sextorsion » et la cyberpédophilie est très difficile à voir, soyez-en avertis. C’est très bien fait, mais allez-y à petites doses plutôt qu’en rafale.

Le premier épisode d’une série de trois, en ligne ce mardi sur la plateforme Vrai de Vidéotron, raconte la descente aux enfers d’une adolescente de 13 ans de Saint-Eustache, qui a été violée par trois jeunes hommes de 16, 17 et 19 ans. Les actes ont été filmés à la demande d’un cyberpédophile de Laval qui, insatisfait de la qualité des images, a exigé que les trois gars retournent agresser la pauvre adolescente. Ce viol a ensuite été mis en ligne sur de nombreux sites web.

Au deuxième épisode, la vidéo d’une adolescente faisant une fellation à un homme est transmise par AirDrop — sans son consentement — à toute sa classe. L’adolescente de Pointe-aux-Trembles a refusé de porter plainte à la police et est tombée en dépression, en plus de se mutiler. C’est sa mère, en arrêt de travail, qui relate cette histoire horrible.

Vous entendrez également dans Les collectionneurs d’enfants la confession de la conjointe d’un grand consommateur de pornographie juvénile, qui est restée auprès de son mari même après son inscription au registre des délinquants sexuels. On écoute cette femme et on se demande ce qu’elle fabrique encore dans cette relation pas du tout saine.

Maintenant, comment Paul Arcand a-t-il fait pour ne pas enguirlander les pédophiles rencontrés pour son projet de documentaire ? « Je m’étais fait une carapace avant d’y aller. Je voulais montrer à quel point ces gens-là peuvent être manipulateurs et narcissiques. Je voulais les challenger et les mettre devant leurs contradictions. Je me suis conditionné mentalement », m’explique Paul Arcand en entrevue.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le journaliste et animateur Paul Arcand

Le Québec serait le champion canadien en consommation de pédopornographie. Ce type de contenu pullule dorénavant à l’extérieur du web clandestin (dark web), d’où l’importance d’en discuter publiquement, insiste Paul Arcand. « Il faut en parler, il faut nommer les choses. Dans le documentaire, deux jeunes victimes ont pu compter sur l’aide de leurs parents pour faire arrêter leurs agresseurs », indique l’animateur de Puisqu’il faut se lever au 98,5 FM.

Pour les abonnés Hélix et illico, la plateforme Vrai coûte 5 $ par mois. Pour les non-clients de Vidéotron, le tarif mensuel grimpe à 15 $ et il faut y souscrire en passant par l’application Qub, qui n’est pas la plus simple à utiliser, disons-le.

L’entrevue malaisante de l’année

Lisa Ray était-elle en mission à Tout le monde en parle pour passer un message codé aux gens qui attaquent actuellement des membres de sa famille ?

C’est la question qui se pose après l’entretien confus et décousu de la fille de l’entrepreneur déchu Tony Accurso sur le plateau de Guy A. Lepage dimanche soir. En fait, personne n’a compris les propos de Lisa Ray qui se contredisait toutes les deux secondes. Elle a coupé les ponts avec son père, non elle soupe encore avec lui ! Elle se doute des motifs derrière l’incendie criminel de sa maison de Deux-Montagnes, non elle n’en sait rien !

C’est l’entourage de Lisa Ray qui a contacté Tout le monde en parle, en début de semaine dernière, pour organiser son passage à la télévision. En préentrevue, Lisa Ray, qui a longtemps porté le nom de Lisa Accurso, a été cohérente, pertinente et claire. Elle a répété ne plus avoir de contact avec son paternel et voulait dire, en ondes, qu’elle en avait assez de l’intimidation visant des gens autour d’elle.

Une fois dans le studio, ça s’est gâché pour Lisa Ray, qui était accompagnée, en coulisse, de son conjoint Karol Fortin. Elle ne finissait pas ses phrases. Elle s’éparpillait dans toutes les directions, parlant d’ésotérisme, de passion en entreprise et de son MBA.

« Tout le monde était perdu et nous aussi. Ça arrive à l’occasion. Nous sommes en direct. Ça fait partie des risques et de l’expérience de la télé en direct. On assume tout ça. On prend des risques. Ça serait très facile de ne recevoir que des artistes qui viennent parler de leurs shows. Ce qui est le fun avec Tout le monde en parle, c’est de créer des moments et des échanges. Et oui, il y a déjà eu des entrevues pires que celle de Lisa Ray », me confie le coproducteur de Tout le monde en parle, Guillaume Lespérance.

Nous avons été 968 000 téléspectateurs à assister à cet évènement télévisuel aussi bizarre que fascinant. À TVA, l’audience du dernier épisode de Chanteurs masqués est montée à 1 687 000 personnes, tandis que Révolution a captivé 1 041 000 amateurs de danse. Chez Noovo, 467 000 fans ont été témoin de l’élimination de Tommy le DJ d’Occupation double, bonsoir big, salut gros.