On ne rit plus beaucoup dans les téléséries québécoises, à part quand les personnages de L’échappée parlent de pivots, de tributs et du dernier trapèze à compléter. Ça, c’est vraiment hilarant.

Sinon, la grande majorité des séries de fiction à notre antenne se roulent dans le gros drame bien juteux comme Une affaire criminelle, Alertes, Cerebrum, Chouchou, Hôtel, 5Rang, Anna et Arnaud et Pour toi Flora. Des productions où la légèreté se fait aussi rare qu’un flic efficace à Valmont.

Bref, ça fait tellement du bien de tomber sur la deuxième saison de Sans rendez-vous, dont les cinq premiers épisodes débarquent vendredi sur l’Extra de Tou.tv. Les cinq autres suivront le 21 octobre et cette comédie signée Marie-Andrée Labbé (STAT) atterrira sur les ondes traditionnelles de Radio-Canada en janvier.

En comparaison avec le premier chapitre, Sans rendez-vous 2 s’annonce plus rigolo, plus punché, plus efficace et mieux maîtrisé par la scénariste.

Les personnages de la clinique de santé sexuelle Lafontaine, toujours immergés dans des situations cocasses, gagnent en profondeur tout en s’envoyant des répliques finement aiguisées. C’est de la télé pur-bonheur, qui s’apparente à ce que fabrique la toujours excellente auteure Isabelle Langlois (Lâcher prise).

Sans rendez-vous 2 reprend peu de temps après la finale de l’an dernier, où l’infirmière-sexologue Sarah (Magalie Lépine-Blondeau), en quête d’identité et de stabilité, brûlait l’enveloppe contenant le nom de son père biologique. Divulgâcheur : la lettre n’a pas passé au feu au complet, évidemment. Et Sarah la décachettera en compagnie de son coloc Lou (Mikhaïl Ahooja), réceptionniste non binaire de la clinique du Centre-Sud de Montréal, clinique qui occupe de nouveaux bureaux.

Toujours affectée par sa rupture d’avec Maude (Mylène Mackay), Sarah s’enfilera une série de rancards semi-humiliants avec des filles étranges, qui tripent sur Google Drive ou qui « twerkent » dans les bars. Portée par Magalie Lépine-Blondeau, Sarah est un beau personnage féminin complexe, qui a beaucoup de drip, diraient les préados sur TikTok. Avoir du drip, c’est avoir du style ou avoir du swag, si vous préférez. Et Sarah en a du drip avec ses grosses lunettes vintage, ses bas blancs et ses flâneurs en cuir.

Le cœur de Sarah guérira et battra très fort pour la mystérieuse photographe Odile (Violette Chauveau), une amie de sa mère Marianne, campée par Diane Lavallée. Le personnage de la maman de Sarah, une sexagénaire distante qui a abandonné sa fille pour des raisons nébuleuses, est arrivé en fin de parcours de la première saison de Sans rendez-vous. Nous la verrons davantage dans les dix nouveaux épisodes.

IMAGE TIRÉE DE L’ÉMISSION SANS RENDEZ-VOUS

Isabelle Vincent

L’infirmière Dominique (Isabelle Vincent) est probablement celle que la scénariste Marie-Andrée Labbé a le plus améliorée entre les deux chapitres. Elle est plus drôle, plus affirmée et moins nounoune, je dirais. En préménopause, Dominique a perdu son filtre et sa libido, ce qui cause des frictions avec son conjoint Dominic, un nouveau personnage joué par Paul Ahmarani.

Toujours à la clinique, l’infirmière Yasmine (Fabiola Nyrva Aladin), celle qui était encore vierge l’an passé, reçoit une lettre érotique et amorce une enquête maison pour en trouver l’auteur.

Au deuxième épisode, un couple mère-fille, interprété par Dorothée Berryman et Marie-Joanne Boucher, se dépose dans le bureau de la sexologue Sarah pour un problème d’intimité multigénérationnel, disons. Dorothée Berryman vole carrément la vedette dans cette demi-heure de télé fort comique et osée.

Aussi, le psychologue Richard (Stéphane Rousseau) s’emmerde dans Charlevoix et le mini-flirt qu’il a expérimenté avec sa cliente Sarah pourrait-il le ramener en ville ?

Avant même de catapulter Sans rendez-vous 2, Radio-Canada a commandé une troisième saison de la sitcom, que Marie-Andrée Labbé pondra quelque part entre ses 120 demi-heures de STAT.

Selon le coproducteur Michel Trudeau d’Aetios, le studio Warner Bros a récemment acquis les droits d’adaptation de Sans rendez-vous dans le but d’en faire une version américaine. À la base, Sans rendez-vous dérive des capsules australiennes Sexy Herpes.

Et oui, à la fin du premier épisode de Sans rendez-vous 2, c’est bien la chanson Million Reasons de Lady Gaga qui se couche sur les dernières images. Comme dirait un tiktokeur trop expressif : ça drip, drip, drip !

Gérald Fillion va bien !

IMAGE TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK ZONE ÉCONOMIE

Gérald Fillion

Depuis trois semaines, les courriels ne cessent de s’accumuler dans ma boîte de réception à propos de Gérald Fillion, le chef d’antenne de Zone Économie à RDI. Mais où est passé Gérald ? On ne le voit plus à la télé ! Est-ce que Gérald est malade ? Est-ce qu’il a démissionné ? Qui signe ses chèques de paie ?

Le spécialiste de l’économie de Radio-Canada va très bien, rassurez-vous. Gérald Fillion profite actuellement d’un congé de paternité avec son bébé. Il en a fait l’annonce sur les ondes de RDI à la mi-septembre, ce que plusieurs d’entre nous avions raté, faut croire. Gérald Fillion reprendra le collier le lundi 24 octobre. Voilà, vous savez tout (sauf le nom du bébé !).