C’était jour de rentrée au secteur de l’information de Radio-Canada, mardi. Les chefs d’antenne Patrice Roy, Céline Galipeau et Anne-Marie Dussault ont ouvert les portes de leurs studios flambant neufs de la nouvelle Maison de Radio-Canada, inondée de lumière naturelle et tapissée d’écrans géants.

C’est superbe. Vraiment. Qui s’ennuiera de la vieille tour brune sans fenêtres ? Tiens, voilà Sébastien Bovet, toujours ébranlé par le départ de sa collègue Martine Biron, qui a été recrutée par la Coalition avenir Québec (CAQ) en prévision des élections du 3 octobre. « Je suis presque encore sur le derrière, souffle-t-il. Je ne l’avais pas vue venir. Je ne me sens pas trahi et je comprends l’envie du service public. Disons qu’elle m’a surpris. »

Sébastien Bovet et Martine Biron formaient un « couple professionnel » depuis 15 ans. En plus de l’émission quotidienne Mordus de politique (RDI à 12 h 30), Sébastien Bovet hérite de Mordus de campagne, qui réunira tous les jours de semaine (RDI à 16 h 30) des députés sortants de l’Assemblée nationale, dont, tenez bien votre verre de vin rouge, Claire Samson, du Parti conservateur du Québec (PCQ), ainsi que Christine St-Pierre (Parti libéral), Émilie Foster (Coalition avenir Québec) et Martin Ouellet (Parti québécois).

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Sébastien Bovet hérite de Mordus de campagne, qui réunira tous les jours de semaine des députés sortants de l’Assemblée nationale.

Maintenant, pourquoi recruter Claire Samson ? N’a-t-elle pas récemment déclaré que les députés « plantes vertes » comme elle ne se tuaient pas à l’ouvrage ? « C’est la première députée du Parti conservateur du Québec. Et le Parti conservateur du Québec est en montée dans les sondages. C’était important pour nous d’avoir cette voix-là », explique l’animateur Sébastien Bovet.

Jointe mardi après-midi, Claire Samson, 67 ans, m’a révélé qu’elle n’empocherait pas un seul dollar pour sa contribution aux Mordus de campagne de RDI. C’est un job bénévole, insiste-t-elle. « On est député et on n’a pas le droit de recevoir de l’argent. Radio-Canada ne peut pas nous payer. C’est pas grave. »

Radio-Canada voulait avoir un député sortant de chaque parti et ils n’avaient pas vraiment le choix que de m’avoir. Moi, je ne courais pas après ça. Je vais le faire parce que ça reste une bonne expérience.

Claire Samson, députée du Parti conservateur du Québec dans Iberville

Je précise ici que les normes de Radio-Canada ne permettent effectivement pas la rémunération de « politiciens, leurs représentants ou les titulaires de charges publiques pour leur participation » aux émissions de la chaîne. Fin de la parenthèse.

Et comment Claire Samson envisage-t-elle son nouveau rôle d’analyste politique ? Elle nuance : « Analyste politique, on virera pas fou avec ça. Ça m’intéresse, sauf que je réalise qu’il va falloir que je suive toute l’actualité de la semaine. » Comprendre : c’est beaucoup de boulot pour une paie à zéro.

Claire Samson n’apparaîtra que dans l’édition du vendredi des Mordus de campagne, qui durera une heure. On ne la verra donc pas tous les jours à RDI pendant un mois. Amir Khadir, de Québec solidaire, est le seul des Mordus de campagne qui n’est pas officiellement un député sortant.

Récemment opérée pour une tumeur au cerveau, Claire Samson se porte mieux. « Je n’ai pas de séquelles. Ça va très bien. J’ai un nouveau petit chien. Je suis prête pour la retraite », affirme-t-elle.

Avec son franc-parler qu’elle n’édulcorera pas, Claire Samson détonnera assurément dans cet univers télévisuel plus lisse et propret, disons. Patrice Roy, chef du Téléjournal de 18 h, reconnaît que les panels de Radio-Canada ont « peut-être penché plus d’un bord » dans le passé.

« On a rééquilibré la couverture politique. Il faut essayer des choses », indique-t-il en ajoutant que le politologue Christian Dufour (plus à droite) et la chroniqueuse Émilie Nicolas (associée à la gauche) débattent régulièrement à son Téléjournal de 17 h sur RDI.

Comme son nom le précise, Mordus de campagne s’éteindra après l’élection provinciale. Quant à Mordus de politique, l’ancienne ministre libérale Michelle Courchesne y remplacera Pierre Moreau, que la rumeur renvoie en politique active. Jean-François Lisée, Dimitri Soudas et Françoise Boivin demeurent en selle.

Autre commentateur vedette qui rejoint les rangs de l’info de Radio-Canada : l’ex-maire de Québec Régis Labeaume, qui héritera d’une tribune hebdomadaire au Téléjournal de Patrice Roy qui s’appelle (temporairement) : Les trois minutes à Régis. Rien n’est cependant coulé dans le béton.

Le soir des élections (lundi 3 octobre), Patrice Roy dirigera cette grand-messe avec Régis Labeaume, Luc Ferrandez du 98,5 FM et la mairesse de Chibougamau, Manon Cyr, dont la verve va nous jeter par terre, assure Patrice Roy.

Le débat des chefs, toujours sous la houlette de Patrice Roy, se déroulera dans l’immense atrium de la Maison de Radio-Canada le jeudi 22 septembre à 20 h. Il arrivera une semaine après le Face-à-face des chefs à TVA.

Oui, même si cette campagne électorale ne s’annonce pas parmi les plus palpitantes, elle bouffera beaucoup de temps d’antenne.

Le dimanche 4 septembre à 20 h sur RDI et Radio-Canada, Anne-Marie Dussault, Céline Galipeau et Patrice Roy cuisineront en direct les principaux partis politiques dans Cinq chefs, une élection. C’est aussi cette semaine que Radio-Canada Info débarque sur le réseau social TikTok en offrant du contenu original sur la plateforme (et non des archives).

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Céline Galipeau et Patrice Roy, à l'occasion de la rentrée de l'information de la société d'État

La reporter Tamara Alteresco, qui a mis la clé dans le bureau radio-canadien de Moscou en juin, s’envolera pour l’Ukraine samedi. Pour la prochaine année, Tamara Alteresco travaillera à partir de Montréal. Vous verrez ses reportages dans Le Téléjournal de Céline Galipeau, notamment.

Anne-Marie Dussault amorce sa 15saison à la barre de l’excellent magazine 24-60 et elle se réjouit de pouvoir de nouveau accueillir plusieurs invités en chair et en os et non en Zoom. « Les politiciens disent en campagne électorale que leur région, c’est la plus belle. Moi, je n’ai pas peur de dire que mon studio, c’est le plus beau », lance Anne-Marie Dussault avec la vivacité qu’on lui connaît.