C’est super bon, Cerebrum 2. C’est meilleur que la première saison, qui était, rappelons-le, bien réussie. C’est une combinaison astucieuse de thriller policier, de suspense psychologique et de série médicale dite classique.

C’est tacheté de trucs tordus à la David Fincher avec un splash de Vol au-dessus d’un nid de coucou et plusieurs poffes de légèreté, qui permettent à la série de respirer et d’abaisser son niveau d’anxiété.

Au menu des cinq premiers épisodes, qui apparaîtront jeudi sur l’Extra de Tou.TV : des lettres découpées qui forment une anagramme menaçante, un maniaque du dark web qui manipule un homme instable, des jeunes femmes enlevées et assassinées, de même que des cas lourds dans le bureau du psychiatre Henri Lacombe (François Papineau).

Maintenant, avant de décortiquer l’intrigue, un gros rappel s’impose. Car la suite de Cerebrum montre le bout de son nez trois ans après la sortie du premier chapitre, à l’été 2019. La pandémie et le désistement de l’acteur principal Claude Legault, qui souffrait d’épuisement professionnel, ont retardé la mise en chantier de cette télésérie dramatique signée Richard Blaimert (Hubert et Fanny, Nouvelle adresse) et coréalisée par Guy Édoin et Catherine Therrien.

Photo fournie par Radio-Canada

François Papineau reprend le rôle principal de la série, qu’avait interprété Claude Legault dans la première saison.

Pour ceux dont la mémoire télévisuelle s’efface après deux jours (bonsoir !), voici le résumé éclair du premier volet de Cerebrum. Donc, la psychologue Anne Beaulieu (Évelyne de la Chenelière), épouse du réputé psychiatre Henri Lacombe (Claude Legault), disparaissait mystérieusement et l’enquête concluait à un meurtre par balle. Et qui avait abattu Anne ? Son amie — épouse cocufiée – Sophie Bérubé-Lacroix (Jacynthe René). C’est qu’Anne couchait avec le mari de Sophie, le ministre Richard Lacroix (Gabriel Sabourin), un adultère qui a pulvérisé la vie d’Henri et de ses deux grands enfants, William (Henri Picard) et Marine (Marianne Verville).

Cerebrum 2 redémarre environ six mois après ces évènements tragiques. La transition entre Claude Legault et François Papineau, qui le remplace dans le rôle principal, s’effectue naturellement, sans cassure.

De retour d’un long voyage de ressourcement au Japon, Henri Lacombe (François Papineau) reprend a) son destin en main et b) sa pratique à l’hôpital.

Mais rapidement, son passé chargé le rattrape. Deux jeunes femmes ont été enlevées, puis tuées, et la policière Simone Vallier (Christine Beaulieu) arrête quelqu’un dans l’entourage du DLacombe.

En parallèle, le procès de la présumée meurtrière Sophie Bérubé-Lacroix (Jacynthe René) s’orchestre, ce qui ravive des souvenirs pénibles pour la famille Lacombe. D’autant plus que William (Henri Picard) sort maintenant avec la fille (Marguerite Bouchard) de Sophie (Jacynthe René), qui a tué sa propre maman (Évelyne de la Chenelière). Vous êtes toujours là ? Cool.

Aussi, Cerebrum 2 replace au centre du récit un ancien patient du DLacombe, celui joué par le talentueux Alexis Martin. Vous vous souvenez de lui ? Il s’appelait Jules Côté et avait été interné de force pendant cinq mois. Cet homme solitaire, alcoolique et dérangé attire le trouble malgré lui, on dirait bien.

Photo fournie par Radio-Canada

Alexis Martin interprète le personnage de Jules Côté, un homme solitaire et alcoolique.

Micheline Lanctôt interprète la mère de Jules, qui n’avale plus les mensonges de ce fils malade qui la déçoit depuis si longtemps. Cette relation mère-fils complexe et gangrenée débouche sur des scènes très intenses.

Autre rappel important avant de démarrer le visionnement de Cerebrum 2 : Ludivine Reding et Antoine Desrochers ont campé les jumeaux incestueux Laure et Toby dans la première saison. Sur une note plus douce, la chatte Ming Lee revient également.

Le premier épisode de Cerebrum 2 roule vite et recadre l’histoire promptement. J’adore l’enquêteuse en Kanuk Simone Vallier et son partenaire Danno Boulianne (Olivier Gervais-Courchesne), qui forment un duo dépareillé, mais fort efficace. Leur picossage similaire à celui d’un frère et d’une sœur adoucit les moments plus glauques de Cerebrum. Ils sont parfaits.

Photo fournie par Radio-Canada

Dans Cerebrum 2, le fils d’Henri Lacombe, William (Henri Picard), fréquente Sara (Marguerite Bouchard), qui est la fille de Sophie… meurtrière de sa mère.

Parmi les nouveaux personnages, il y a un jeune père de famille (excellent Frédéric Millaire-Zouvi) qui souffre d’un énorme choc post-traumatique lié à son emploi non conventionnel et confidentiel. Un garde du corps (Éric Robidoux) s’incruste aussi dans le portrait et Frédéric Pierre se glisse dans la peau du psy consulté par Henri Lacombe.

Les cinq derniers épisodes de Cerebrum 2 atterriront sur l’Extra de Tou.TV le jeudi 30 juin. Ceux qui ne souscrivent pas à ce service payant verront Cerebrum 2 sur les ondes de Radio-Canada en septembre, les mardis à 21 h. Le téléroman 5e Rang déménage les lundis à 20 h dans l’ancienne case horaire d’Une autre histoire.

Comme Série noire, Cerebrum se déroule en plein hiver, une saison qui dure pourtant six mois et que la télé québécoise montre rarement. C’est rafraîchissant (LOL) de voir ces séquences de tempête de neige et de personnages qui émettent des nuages de condensation quand ils parlent à l’extérieur. Surtout quand l’humidex s’apprête à exploser et que nos climatiseurs toussent comme s’ils avaient attrapé la COVID-19.