Oh, la belle image bucolique. Tim et Marie-Denise, alias le moine réincarné et la dame au chapeau flyé, qui gambadent dans un champ de fraises de l’île d’Orléans, le soleil caressant leur peau nourrie à la salade flétrie. Ne manquait que la musique du DVD de fanfare militaire pour compléter ce tableau champêtre digne de Jean Paul Lemieux.

La grande question que les obsédés, non, attendez, que les dépendants de Si on s’aimait se sont posée à cet instant précis, c’est : s’agissait-il d’un champ de fraises bio, pour l’amour des dualités ? On le sait, Marie-Denise est rendue à l’âge où elle mérite de croquer dans de bonnes fraises bio, et non dans des fraises moisies que Tim lui sert directement sur une table sans nappe ni serviette de table, franchement.

Et comme Tim reçoit une pension du fédéral, dixit la coquette Marie-Denise, il a les moyens de se payer des fruits plus chers, non ?

Depuis plusieurs semaines, Marie-Denise envoie des cris et des S.O.S. — d’une Terrienne en détresse — que Louise Sigouin n’entend pas ou ne veut pas entendre. La tenue vestimentaire négligée de Tim commence à se transformer en poudre à gratter pour Marie-Denise, Tim est trop vieux dans son mode de vie et dans son attitude, bref, les drapeaux rouges se hissent aussi souvent que Marie-Denise change de paire de lunettes.

Je cite encore Marie-Denise, entrepreneure et coiffeuse semi-retraitée de 62 ans, qui parle de Tim : « C’est triste à mort de voir des gens qui sont morts à moitié. »

Aussi, Marie-Denise a déjà qualifié Tim d’homme gris et terne. Et aucune énergie sexuelle ne circule entre ces deux-là, c’est aussi malaisant qu’une mauvaise blague de suicide d’Éric-Guy devant Isabelle.

Alors pourquoi Marie-Denise s’acharne-t-elle à essayer de percer l’épaisse carapace de Tim, cet émotif lent et futur snowbird ?

Marie-Denise a pourtant eu l’option de changer de partenaire (elle a refusé) et a même lancé que Sylvain de la deuxième saison de Si on s’aimait serait plus son genre. On se souviendra de Sylvain, alias M. Party pyjama disco, comme l’homme le plus patient du Québec pour avoir encaissé une tonne de remarques désobligeantes de Brigitte jusque dans une yourte à Charlevoix. Un vrai saint.

Même si la golfeuse Marie-Denise se « présente dans ses besoins » et qu’elle « explore ses inconforts », selon l’épître à Sigouin, ce couple ne vivra aucun « moment guérissant ». C’est le syndrome de Stockholm, mais version Laurentides.

Comme Nostradumas l’avait prédit, il y a beaucoup trop d’eau dans le terreau amoureux de Dominic et Audrey, alias la femme qui plantait des arbres, non, des crassulas. Cette relation éclatera bientôt comme un pot en terre cuite échappé sur un balcon de Verdun.

À l’image d’un gag que Dominic ferait 12 fois en une heure, on me dit à l’oreillette d’annuler la réservation de la salle de réception de mariage. Quand c’est rendu que c’est le chien saucisse Paulo qui approuve ou non les futurs copains d’Audrey, la codépendante solitaire et rationnelle de 28 ans, c’est signe que la cohabitation se transformera en une autre « journée infernale » pour Audrey, au secours.

De son côté, Dominic, 33 ans, a été très touchant quand il a évoqué sa relation difficile avec sa maman. C’est dans ce type de moment charnière que Si on s’aimait se révèle à son meilleur. La docuréalité de TVA nous sert quasiment de thérapie collective, mais sans la facture de 110 $ l’heure.

Rien ne va plus pour Isabelle, 47 ans, la célibataire qui aime les hommes au cou large. Malgré les belles attentions qu’il lui prodigue, Isabelle ne clique pas avec Jean-François, 42 ans, gestionnaire de projet informatique. Peut-être qu’Isabelle s’est jetée trop rapidement dans cette émission Tinder sans avoir pu faire le deuil de sa maman.

Je n’étais pas leur plus grand fan au départ, mais mes préférés de Si on s’aimait sont devenus Vicky, 50 ans, et François, 57 ans. Ils sont adorables et super mignons. Tous nos espoirs reposent maintenant sur eux pour qu’un premier couple de Si on s’aimait dure plus longtemps qu’une partie de minigolf ou qu’un cours de cuisine indienne.

Des « bros » émouvants

Il est souvent question de masculinité toxique dans les téléréalités Cupidon, et Occupation double dans l’Ouest nous a démontré dimanche soir que la nouvelle génération de jeunes hommes est en train de démolir ces stéréotypes tenaces.

Dans une séquence super émouvante, l’athlète Stevens, 26 ans, s’est mis à pleurer devant ses camarades en les remerciant d’être si ouverts et proches de leurs émotions. Rapidement, il a été encerclé par ses colocs qui lui répétaient à quel point ils l’appréciaient, que c’était correct d’afficher sa vulnérabilité et de communiquer ses sentiments.

Les gars se sont ensuite donné une accolade géante, Robin et Frédérick le géant essuyant des larmes au passage. Honnêtement, c’est rassurant de voir ces vingtenaires se démontrer de l’affection sans avoir peur de se faire traiter de (insérez ici une insulte homophobe). La société évolue, un verre de Shaker à la fois.

En terminant, un gros merci à Sabrina, étudiante en kinésiologie de 23 ans, qui a découvert que non, Nicolas et elle n’étaient pas les « bouquets mystères » d’OD, mais bien les boucs émissaires. Je la ris encore.