Les rénovations des logements étaient planifiées sur une période de 10 ans.

Les artistes savaient dès le départ qu’ils allaient devoir partir un jour. « On connaît les besoins en logements sociaux, donc c’est fantastique que les gens reviennent, dit Elizabeth-Ann Doyle. Mais oui, on était très tristes de quitter ce site qui est devenu la maison. »

On a grandi avec les Habitations Jeanne-Mance.

Elizabeth-Ann Doyle

Au fil des ans, les artistes ont commencé à donner des ateliers toute l’année ; la collaboration continue.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

MU fait plus que des fresques extérieures. Cette mosaïque se trouve dans les bureaux de l’administration des Habitations Jeanne-Mance.

Les liens sont trop précieux, relate Patricia Bouchard, qui raconte que des jeunes qui vivent dans le complexe ont été marqués par l’expérience, par la proximité de l’art et des créateurs. « L’intérêt pour l’art ne naît pas dans des cours d’histoire de l’art, dit-elle. Ça naît dans le jeu. »

Pour Angel Ezcequiel Lopez-Herrera, cette expérience a été le déclencheur de quelque chose de plus grand qu’une réalisation artistique. « Ça a ouvert », dit-il, tout simplement, mais en expliquant que ce qu’il y a appris va nettement au-delà des compétences artistiques. Plus à voir avec la vie, confie celui qui continue à créer, régulièrement.

« L’apport de MU ne s’est pas juste fait avec la création d’œuvres sur le site et qui restent sur le site. C’est l’interaction entre les gens qui y habitent et les gens qui y travaillent, dit Patricia Bouchard. La relation est magnifique. »

« MU est encore ici, dit-elle. Le legs, c’est plus que les œuvres. »