C’est la vente du siècle : le « Portrait de Mademoiselle Lieser » du célèbre peintre autrichien Gustav Klimt, estimé entre 30 et 50 millions d’euros, doit trouver preneur aux enchères le 24 avril à Vienne, malgré les zones d’ombre entourant sa provenance.

Ce portrait non signé et resté caché pendant près d’un siècle fait sensation d’autant qu’il est très bien conservé. La toile entamée en 1917 représente une jeune femme brune aux traits précis, ornée d’un grand foulard richement décoré de fleurs sur un fond rouge vif. Le tableau est inachevé... Le peintre est mort l’année suivante et un mystère, débattu avec fougue dans la presse spécialisée, entoure toujours l’identité du modèle.

À plus d’un titre, cette vente est historique : « aucune œuvre comparable » n’a jamais été proposée dans le pays natal de l’artiste selon Claudia Mörth-Gasser, responsable de la section d’art moderne de la maison « im Kinsky ».

Qui est le modèle, cette magnifique Viennoise de moins de vingt ans, issue de la grande bourgeoisie fortunée, qui s’est rendue neuf fois à l’atelier de ce génie adulé de son temps pour poser lors de 25 études préliminaires ? Une seule chose est sûre : elle est issue de la famille Lieser, grande dynastie industrielle juive, mécène de l’avant-garde artistique.

En juin 2023, une autre toile de Klimt, La femme à l’éventail, a été adjugée 98,9 millions d’euros à Londres, devenant l’œuvre d’art la plus chère jamais vendue en Europe...