La certification B Corp, pour plusieurs entreprises, représente bien plus qu’un titre à encadrer. C’est une manière d’être, de penser et de fonctionner. C’est le cas d’Alvéole, une PME de Québec qui développe l’apiculture en milieu urbain, et qui attire de nouveaux employés grâce à ses pratiques.

Alvéole existe depuis 2013. Cinq ans plus tard, en 2018, l’entreprise obtenait sa certification B Corp, attestant ainsi de son dévouement envers des pratiques commerciales durables et socialement responsables.

« Ça fait partie de notre identité, affirme Étienne Lapierre, cofondateur d’Alvéole, en entrevue. On adhère à 100 % au système B Corp, c’est de cette façon qu’on embauche les gens, qu’on promeut la marque. »

Démarche sérieuse

L’an dernier, la PME a d’ailleurs fait l’embauche d’un conseiller à temps plein en normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Il est chargé de soutenir la mise en œuvre des objectifs B Corp grâce à un programme d’amélioration de la formation des gestionnaires, à l’achat auprès de fournisseurs locaux et à un programme de récupération des produits et composants apicoles en fin de vie, par exemple.

« On a toujours eu le désir de démontrer qu’une entreprise privée peut avoir une orientation environnementale et sociale. Ça s’aligne directement avec nos valeurs », pense M. Lapierre, dont la société installe des abeilles sur les toits de bâtiments en milieu urbain – et ce, dans sept pays différents.

PHOTO FOURNIE PAR ALVÉOLE

Alvéole est très sérieuse dans sa démarche.

Je pense que tout le monde, maintenant, veut travailler dans une entreprise qui a des valeurs claires et qui pose des actions concrètes pour l’environnement. B Corp devient un outil important pour démontrer notre engagement [à cet égard].

Étienne Lapierre, cofondateur d’Alvéole

Un processus « très complexe »

Pour être certifiée, une PME intéressée doit répondre à un formulaire de 300 questions sur la gestion et l’impact de ses décisions concernant cinq critères : gouvernance, clients, fournisseurs, communauté et environnement.

Le processus complet, qui peut durer jusqu’à six mois, demande aussi à l’entreprise de payer des frais pour sa certification, lesquels vont dépendre de son revenu.

« Une fois qu’on émet la certification, on doit démontrer qu’il y a une amélioration continue », ajoute Étienne Lapierre.

Alvéole en est justement un bon exemple. Son score B Corp, qui se situait au minimum de 80 en 2018, est désormais de 111,8 points, « un score excellent dont on a été extrêmement fiers, poursuit M. Lapierre. Par contre, il faut s’améliorer, garder ce standard. C’est ce qui rend ça extrêmement excitant ».

À titre comparatif, la médiane des entreprises ordinaires se situe à 50,9 points. C’est un peu moins de la moitié du score d’Alvéole, qui voit plusieurs retombées positives à la certification.

« Ça augmente l’attractivité pour nos équipes. On accorde une importance à B Corp et on y croit. Ça nous permet aussi de démontrer à nos clients qu’on a des normes extrêmement strictes à l’interne et pour lesquelles on a un plan d’action qui permet de toujours s’améliorer. Et ça nous permet de choisir de travailler avec des fournisseurs qui sont B Corp eux aussi, donc que la chaîne d’approvisionnement respecte les normes. »

« Et je pense que ça influence nos clients. C’est comme un cycle, le plus qu’on en voit, le plus que ça donne envie à d’autres entreprises de le faire. »