Depuis 30 ans, la firme d’experts-conseils Épisode accompagne les organismes à but non lucratif (OBNL) et les entreprises dans leur structure et leur développement philanthropique. Discussion avec Laetitia Shaigetz, présidente de l’entreprise.

Concrètement, que fait Épisode pour les organismes ?

Épisode publie des études, notamment l’Étude sur les tendances en philanthropie au Québec, qui permettent d’outiller le milieu, de l’analyser et de le comprendre. Pour aller encore plus loin, on n’hésite pas à aller à la rencontre des gens pour sonder et comprendre les enjeux afin de pouvoir vraiment mieux outiller notre milieu qui se professionnalise et qui a besoin de ça, qui est en attente de ça, qui est avide de connaissances.

On aide au développement, mais aussi à la gouvernance, à la structure organisationnelle et au positionnement stratégique. On est aussi dans le transfert des connaissances et dans le renforcement des capacités. On ne s’appelle pas Épisode pour rien, c’est parce qu’on est là pour un épisode de leur vie organisationnelle.

Ce qu’on veut, c’est qu’il y ait un avant et un après Épisode et qu’ils sentent que quand on part, ils sont mieux structurés et plus aptes à aller chercher des fonds et à se structurer aussi à l’interne pour aller atteindre leurs objectifs et avoir une plus grande portée.

Bien qu’on travaille principalement avec des OBNL, on travaille aussi avec de grandes entreprises et des PME.

Que faites-vous pour les entreprises et les PME ?

Avec la montée en popularité de la responsabilité sociale des entreprises, ces dernières voient qu’elles ont besoin de la philanthropie pour plein de raisons, dont la rétention des employés. Dans les dernières années, on a eu la chance de travailler avec les plus grandes entreprises au Québec pour les aider à structurer leur philanthropie et s’assurer qu’elles vont jouer leur rôle d’impact dans leur collectivité.

Avez-vous vu des transformations dans l’écosystème philanthropique au cours des dernières années ?

Dans les dernières années, il a fallu qu’on s’adapte beaucoup à la professionnalisation du secteur. On voit qu’il y a de plus en plus de besoins et que, parce que le financement de l’État est insuffisant, il y a de plus en plus d’organismes et de fondations qui se créent. Mais les donateurs, eux, n’augmentent pas aussi rapidement que les besoins. En étant de plus en plus sollicités, ils sont plus avisés, plus exigeants et plus stratégiques. Ça fait de la pression sur les organismes qui, en plus de devoir combler prioritairement les besoins auxquels ils doivent répondre, doivent aussi développer une compétence vraiment forte sur le plan du développement des affaires. Ça crée beaucoup de compétition dans le milieu même si on n’aime pas ça, parler de compétition dans un secteur comme celui-là.

Y a-t-il un aspect de la philanthropie qui devrait se développer davantage ?

Bien qu’on entende de plus en plus parler de philanthropie, dans les médias et ailleurs, il y a encore beaucoup d’éducation à faire, par exemple quant aux dons planifiés. En ce moment, on est dans un transfert de richesse au Québec, il y a beaucoup de patrimoine, pourquoi ne pas parler encore plus de dons planifiés alors que ça peut vraiment changer la donne en philanthropie ?