Du haut de ses 27 ans, Philippe Archambault incarne la relève philanthropique. Le président du Cercle des jeunes philanthropes du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) s’implique depuis son plus jeune âge, fermement convaincu que chaque petit geste compte. Entrevue.

À quand remonte votre implication dans diverses causes ?

Ça fait longtemps ! En grandissant, j’ai fait énormément de sport. Je suis un athlète : j’ai joué au hockey à partir de l’âge de 4 ans, j’ai fait du ski et j’ai joué de façon compétitive au football du secondaire à l’université. Comme les équipes de sport s’engagent dans différentes initiatives, j’ai toujours fait du bénévolat d’une manière ou d’une autre.

Qu’est-ce qui motive votre engagement social ?

Je crois beaucoup en la mentalité de redonner à la société. Le don, autant en temps qu’en argent, permet à toutes sortes de causes d’avancer, à plusieurs personnes de bénéficier de certaines choses auxquelles elles n’auraient pas accès autrement. Je consacre en moyenne entre trois et cinq heures par semaine au musée. J’aimerais bien m’impliquer dans d’autres causes, mais je manque de temps. J’ai beaucoup d’amis qui s’impliquent, alors je participe quand même à certains évènements caritatifs, comme le tournoi de la Fondation de l’hôpital Sainte-Justine.

Vous faites carrière dans le monde des assurances, bien loin des arts. Pourquoi avez-vous choisi le Cercle des jeunes philanthropes du MBAM ?

J’ai toujours eu un intérêt pour l’art en grandissant. J’ai eu le privilège d’aller à l’école Buissonnière, une école de Montréal axée sur les arts. Mon père est aussi un collectionneur à petite échelle, alors que ma mère a un très grand côté artiste. Je fréquente souvent le MBAM et je visite les musées quand je suis en voyage. Bref, l’art fait partie de ma vie. Quand on m’a contacté en 2019 pour que je m’implique dans le Cercle des jeunes philanthropes en tant que donateur, j’ai accepté tout de suite. J’ai commencé à participer aux évènements, à voir l’impact que ça avait et toute la reconnaissance qui en découle. J’ai décidé de rejoindre le comité exécutif du Cercle. Je suis maintenant dans ma deuxième année de présidence.

En tant que président, sentez-vous que vous pouvez faire une différence ?

Je pense que oui. Quand je suis arrivé comme président, on sortait de la pandémie, qui a fait très mal au musée. On avait moins de 100 donateurs dans le Cercle. Aujourd’hui, on en compte près de 400. Ce qui me motive, c’est l’impact qu’on a auprès des jeunes. On crée une communauté qui rassemble des gens d’horizons et de parcours différents dans un même but. En 10 ans d’existence, le Cercle a ramassé plus de 1 million de dollars. Les chiffres sont aussi à la hausse. J’en suis très fier. C’est essentiel de donner en culture. Ça permet d’aider le milieu des arts, mais aussi de faire rayonner la ville, de convaincre de jeunes artistes de poursuivre leur passion et d’améliorer la société à bien des égards.

Est-ce difficile d’intéresser les jeunes à la philanthropie ?

Les jeunes sont très conscientisés à l’impact que peut avoir la philanthropie. C’est plus une question d’éducation, selon moi. Il faut faire réaliser aux gens que ça ne prend pas des millions pour collectionner l’art. On peut acheter de très beaux morceaux à 20 $ ou 30 $. C’est en donnant à la mesure de ses capacités financières et en donnant de son temps qu’on peut faire bouger les choses. Notre habitude dans le Cercle des jeunes philanthropes d’appeler nos membres des donateurs participe au message que tout petit geste compte. Si ces jeunes continuent à long terme à se mettre ensemble pour soutenir des initiatives, que ce soient celles du musée, en santé ou dans d’autres milieux, on aura accompli notre travail.