On ne peut pas tout apprendre dans les livres ; le monde et ses cultures ont beaucoup à offrir. Ça tombe bien, puisque la fin de la pandémie est aussi synonyme de reprise des échanges étudiants. Une occasion que les jeunes de la province saisissent à la volée.

En 2021-2022, seulement 1086 participants ont profité du programme de soutien financier à la mobilité étudiante tenu par Les Offices jeunesse internationaux du Québec (LOJIQ).

Avec la reprise graduelle des activités normales, la cohorte 2022-2023 a fait grimper ce nombre à 2802, s’approchant ainsi des chiffres prépandémiques d’environ 3150 inscriptions par année.

Une hausse de la demande est également observée pour l’année en cours, même si les statistiques officielles ne seront disponibles qu’après la fermeture de l’année financière, au 31 mars 2024.

« On voit une recrudescence, une réappropriation des séjours de mobilité à l’étranger », se réjouit Catherine Dufresne, coordinatrice de la mobilité étudiante chez LOJIQ, en entrevue. « C’est une hausse assez appréciable. On prend tout ça avec joie. »

Pour la dernière année complète, soit 2022-2023, 1558 des 2802 bénéficiaires d’une bourse de mobilité étaient des étudiants universitaires. Les autres l’avaient obtenue pour des projets connexes comme un stage à l’international, par exemple.

Chez les étudiants sortants – donc ceux qui quittent le Québec pour aller passer une ou deux sessions dans un autre pays –, une écrasante majorité (83 %) était inscrite dans un programme de premier cycle comme le baccalauréat. Dans le même ordre d’idées, 85 % des boursiers LOJIQ étaient âgés de 20 à 24 ans durant cette période.

C’est le moment dans une vie de le faire. C’est là ou jamais, l’expérience d’un an à l’étranger.

Catherine Dufresne, coordinatrice de la mobilité étudiante chez LOJIQ

En matière de destination, « la francophonie est encore à l’avant-plan des échanges internationaux pour le Québec ». La France (29 %) obtient largement la première place, suivie de la Belgique (10 %) et de l’Espagne (9 %). La Suisse et le Royaume-Uni complètent le top 5, composé à majorité de pays où on parle le français.

Quant aux programmes d’études, on va principalement parler d’administration et gestion (24 %), ensuite de sciences humaines et sociales (18 %), de sciences pures et appliquées (11 %), puis finalement de droit et de sécurité publique (9 %).

Le défi en vaut la peine

Coordonner le départ de milliers de jeunes à l’étranger vient avec sa part de défis, comme assurer la sécurité des participants et composer avec le contexte d’inflation mondial.

« L’actualité internationale, on suit ça de près, indique Catherine Dufresne. Israël, on n’a personne, et heureusement. Je m’apprêtais à déployer un stage en Inde, il y a quelques semaines, mais là, on ne peut plus. »

« Et l’inflation, ça se répercute dans leur billet d’avion, leur hébergement et la nourriture qu’ils achètent. »

Ces quelques obstacles valent toutefois largement la peine. Plusieurs le disent, et le stéréotype a tendance à être vrai : quelque chose change en vous, lors d’une pareille expérience.

À leur retour, on leur demande ce qui ressort de leur séjour et immanquablement, ils nous disent : ça a été formateur au point de vue personnel. Quand ils reviennent, ils nous parlent de comment ça les a changés.

Nadège Célestin, chargée de communications chez LOJIQ

« Ils se sont mesurés à d’autres cultures, ont fait de l’introspection. Et ça, c’est utile, car l’employeur veut savoir si vous êtes outillé, mais aussi si vous avez ce qu’il faut intérieurement. »

« C’est très motivant d’aller à l’étranger. Les jeunes sont vraiment plus engagés, remarque Catherine Dufresne. C’est un vecteur d’engagement autant pour l’université que pour l’étudiant. »

« On a vécu des années pleines de défis, mais moi, je voudrais croire que les moments d’incertitude, on a su les remplir et soutenir l’intérêt des clientèles. Donc je pense qu’on a fait du bon travail. »