Chargée de faire briller les entreprises de transformation d’aluminium au Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Société de la Vallée de l’aluminium gère actuellement 35 projets – un sommet depuis six ans. Allant du développement de nouveaux matériaux à l’intégration des femmes en milieu industriel, ceux-ci tiendront l’organisme occupé jusqu’en 2028. Entretien avec sa directrice générale, Lilianne Savard.

Quelle est la mission de la Société de la Vallée de l’aluminium (SVA) ?

Nous sommes un pôle d’attraction visant à créer de la richesse dans la Vallée de l’aluminium. Autrement dit, on aide les entreprises du secteur à croître et à émerger en soutenant des projets développés en collaboration avec elles.

On s’implique toutefois seulement auprès des entreprises de la deuxième transformation, c’est-à-dire celles qui fabriquent des produits comme des câbles et des tiges, ainsi que de la troisième transformation. Dans ce cas-ci, elles fabriquent plutôt des produits finis comme un équipement ou une fenêtre. On laisse tout ce qui touche au primaire à nos grands acteurs.

Qu’est-ce que vous faites, concrètement, pour accomplir cette mission ?

Nous avons quatre axes d’intervention.

D’abord, nous travaillons à accroître l’accessibilité et la qualité du soutien aux entrepreneurs. Ensuite, on favorise l’émergence de nouvelles activités de production. Enfin, on aide à renforcer les maillages et aussi à coordonner le Créneau d’excellence en transformation d’aluminium, dont je suis aussi la directrice.

Qu’est-ce que cela implique en matière de volume et variété de projets ?

La SVA compte 135 membres, soit les entreprises que l’on est chargés de soutenir. Cela implique de les conseiller, et de leur trouver des fournisseurs et des partenaires. On se charge aussi de faire réaliser des études pour analyser l’implantation potentielle d’une nouvelle usine ou le développement d’un nouveau procédé de fabrication.

En matière de volume de travail, je dirais que c’est l’année la plus occupée pour nous depuis que je suis arrivée à la société, il y a six ans. Présentement, on gère 15 projets découlant de la Stratégie québécoise de développement de l’aluminium. On en a une vingtaine d’autres qui touchent à des thèmes aussi variés que la main-d’œuvre et la technologie numérique. Ils devraient aboutir d’ici un à cinq ans.

Avez-vous quelques exemples de projets prometteurs ?

Nos projets sont confidentiels, alors on ne peut pas révéler tous les détails, mais on en a un touchant à l’intégration des femmes en milieu industriel, par exemple. Lancé en septembre, il devrait permettre des retombées importantes : dans certaines usines, il n’y a pas encore de toilettes pour les femmes.

On a aussi démarré des projets pour développer de nouveaux équipements de même qu’un autre projet de symbiose industrielle qui pourrait bien se transformer en projet d’économie circulaire. Car les déchets d’une entreprise peuvent être la matière première d’une autre.

Quel est le bon coup dont vous êtes le plus fier, ces dernières années ?

On est particulièrement heureux d’avoir terminé l’Espace Aluminium, un bâtiment qui regroupe maintenant quatre organismes spécialisés dans le secteur de l’aluminium. Ça va permettre à tout le monde de travailler plus facilement.

Quel est le plus gros défi de votre secteur actuellement ?

C’est toujours la main-d’œuvre.

On propose parfois des fonds de développement aux entreprises et elles hésitent parce qu’elles manquent d’employés. Le 4.0 et la main-d’œuvre étrangère aident un peu, mais ça reste problématique.

Les salaires sont élevés, alors les jeunes préfèrent travailler : actuellement, au Saguenay, on n’a aucun étudiant d’inscrit aux programmes d’AEC en transformation d’aluminium. C’est un cercle vicieux.

On a lancé des comités de travail avec des écoles, alors on est en mode solutions.