L’achat d’une première propriété est souvent décrit comme l’investissement d’une vie, mais il n’est pas facile de gérer le financement de ce projet lorsque l’on est face à la volatilité des marchés boursiers, à l’inflation qui déséquilibre le budget et aux risques de récession. Raison de plus pour utiliser tous les outils à sa disposition, dont le nouveau CELIAPP, un dérivé du CELI. Conseils.

Nombreux sont les jeunes qui aspirent à devenir propriétaire d’une première maison. Souvent, ils se donnent quelques années pour bâtir le projet. Ils se demandent comment accumuler le capital nécessaire à la mise de fonds. Le CELI est-il un véhicule valable, et comment doit-on investir les fonds accumulés ?

Investir les fonds

D’abord, la question de la stratégie d’investissement. Elle est simple. « La période est trop courte pour investir cet argent à la Bourse », dit d’entrée de jeu Charles Hunter-Villeneuve, fiscaliste et planificateur financier, Gestion privée 1859, Banque Nationale. Investir à la Bourse doit se faire sur un horizon à long terme. Les sommes accumulées en vue de ce projet doivent être investies dans des placements garantis, tels les CPG offerts par les banques ou les obligations gouvernementales. La lutte contre l’inflation a fait remonter substantiellement les taux d’intérêt, si bien que des rendements de 4 à 6 % sont maintenant possibles sur ces véhicules d’investissement.

L’arrivée du CELIAPP

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Mélanie Noël, gestionnaire de patrimoine chez Desjardins

Mais surtout, comme il s’agit de l’achat d’une première propriété, tous les intéressés doivent surveiller la date du 1er avril, lorsque sera lancé le CELIAPP. « Ce sera un outil extraordinaire pour les acheteurs d’une première maison », explique Mélanie Noël, gestionnaire de patrimoine chez Desjardins. Les avantages du CELIAPP sont nombreux, si bien que l’outil deviendra certainement un incontournable, s’entendent à dire nos deux experts. Il se pourrait que tous les systèmes nécessaires au fonctionnement de ce nouveau programme ne soient pas encore en place le 1er avril. Mais les institutions offriront des facilités aux épargnants pour qu’ils puissent commencer à accumuler leurs cotisations.

Le fonctionnement du CELIAPP

Les cotisations au CELIAPP seront de 8000 $ par année, et comme pour le REER, elles seront déductibles d’impôts. Mais elles pourront, contrairement au REER, être retirées sans être imposées, de même que tous les revenus de placements qu’elles auront générés. De plus, la déduction de la cotisation peut être reportée à une année ultérieure. Enfin, l’utilisation du CELIAPP n’exclut pas d’utiliser aussi le programme RAP associé au REER, soit le programme qui permet d’emprunter temporairement les sommes accumulées dans le REER pour l’achat d’une maison. Ces sommes devront être remboursées au REER sur une période de 15 ans. Contrairement, les sommes retirées du CELIAPP pour l’achat de la maison n’ont pas à être remboursées.

Accessibles aux couples tout en se faisant aider

Pour les jeunes vivant en couple sous le même toit, les deux sont admissibles au CELIAPP, mais à la condition que ni l’un ni l’autre ne soit propriétaire de l’endroit où ils vivent. Sinon, les deux ne seraient pas admissibles. « Mais s’ils sont locataires, les deux peuvent “CELIAPPer” », dit Charles Hunter-Villeneuve. Il est fréquent que les jeunes gens se fassent aider par leurs parents qui leur font un don pour les aider à faire l’acquisition de leur première propriété. « Pour maximiser les possibilités qu’offrira le CELIAPP, les parents pourraient simplement faire un don à leur enfant du montant des cotisations », suggère Mélanie Noël. Les jeunes propriétaires éventuels profiteraient ainsi de tous les avantages du programme.