Le modèle de cartographie des inondations de Geosapiens déborde dans le reste du Canada. La petite entreprise de Québec a lancé le 1er février son nouvel outil pancanadien de modélisation des risques d’inondation.

Le modèle produit des cartes qui montrent l’étendue de l’inondation pour un scénario donné. Sa précision lui permet même d’établir la probabilité et l’importance du sinistre pour une propriété spécifique.

« C’est une carte interactive, indique Hachem Agili, président-directeur général de Geosapiens. On peut faire une recherche d’adresse puis obtenir l’information ou le niveau de risque associé à cette propriété. »

Une première version couvrant le Québec avait été lancée au début de l’automne.

« Là, on étend notre couverture géographique à l’échelle du Canada au complet », décrit-il.

« On est d’ailleurs la seule et la première compagnie canadienne qui offre ce genre de produit. »

Les sources

Geosapiens n’est pas née de la dernière pluie. L’entreprise trouve sa source dans les travaux menés par une équipe de chercheurs de l’INRS, qui avaient commencé à travailler sur la modélisation des inondations après celle, historique, de Saint-Jean-sur-Richelieu en 2011.

Fondée en 2017 par le groupe de sept chercheurs, Geosapiens a d’abord lancé en 2021 la plateforme web E-NUNDATION, qui produit une cartographie prévisionnelle des inondations sur le territoire québécois. E-NUNDATION évalue les impacts du sinistre sur la population, les bâtiments, le réseau routier et les infrastructures essentielles pour aider les autorités à prévoir et diriger leurs interventions.

La nouvelle plateforme ne répond pas aux mêmes besoins. « Ce sont des cartes pour l’évaluation du risque et non pas pour gérer les urgences », explique Hachem Agili.

« Pour chaque ruisseau, rivière et lac à l’échelle du Canada, on est capables d’évaluer le risque, c’est-à-dire la probabilité d’être inondé et la profondeur potentielle, pour une propriété, par exemple. »

Geosapiens compte une dizaine d’employés, dont certains sont établis en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario. Non, ce n’est pas en parcourant le territoire avec des théodolites qu’ils ont réalisé leur cartographie.

« Il n’y a aucun travail effectué sur le terrain pour prendre des mesures, confirme le président. On est parti de données déjà existantes, surtout les données de topographie à très haute résolution qui sont produites par le gouvernement fédéral. »

Ils y ont ajouté des données climatiques, hydrologiques et d’occupation du territoire.

« Avec des approches basées sur la géomatique, l’intelligence artificielle et les analyses statistiques, on a été capables de créer ce modèle d’inondation », poursuit Hachem Agili. « Le défi, c’était d’obtenir un modèle cohérent à une grande échelle, donc d’avoir une méthodologie qui fonctionne partout à l’échelle nationale. »

Le modèle couvre le Canada d’un océan à l’autre (eux-mêmes pris en compte pour les risques d’inondations côtières), y compris dans les zones rurales et agricoles.

« Les territoires nordiques ne sont pas encore faits, ils sont en production actuellement, mais sous le 60parallèle, tout le Canada est couvert », précise-t-il.

Quelques précisions

Le modèle de Geosapiens lui permet de produire des cartes des zones inondables « avec une précision inédite », soutient Hachem Agili.

Ses rares concurrents internationaux ont développé et calibré leurs modèles à l’échelle planétaire pour les appliquer ensuite régionalement. Geosapiens a travaillé en sens inverse, en modélisant localement chaque territoire.

« Notre modèle offre une précision d’un mètre dans les zones les plus urbanisées, comparativement aux modèles déjà existants qui sont à 30 mètres de précision à l’échelle du Canada », fait-il valoir.

En d’autres mots, le modèle de Geosapiens peut évaluer le risque et l’importance d’une inondation tous les mètres plutôt que tous les 30 mètres.

« Sur 30 mètres, on couvre souvent plusieurs propriétés, dit-il. Ce n’est pas assez précis. »

Pour cette raison, les modèles existants ne sont pas en mesure de distinguer certaines propriétés où le risque d’inondation est réduit.

Le modèle à haute précision de Geosapiens permettra aux assureurs d’évaluer le risque financier ou les dommages potentiels pour une propriété donnée.

« À partir de cette information, la compagnie d’assurance est capable de générer une prime d’assurance pour la couverture inondation. »

Aujourd’hui le Canada, demain…

Un abonnement au service donnant accès au système est offert sous la forme d’un portail web ou d’une interface de programmation qui connecte le modèle aux systèmes informatiques des clients.

Le modèle pancanadien de Geosapiens arrive à point nommé, croit Hachem Agili.

« Beaucoup d’initiatives sont en cours du côté gouvernemental, à l’échelle provinciale et fédérale, pour arriver à ce résultat. Avec notre solution, on vient soutenir ces initiatives et aussi l’industrie de l’assurance, qui a un grand besoin de données d’abord, mais aussi de fiabilité et de précision de données associées aux inondations. »

Sans prétendre inonder le marché nord-américain avec sa technologie, Geosapiens a tout de même des ambitions continentales.

« On va prochainement commencer à travailler sur de nouveaux territoires, notamment les États-Unis », informe son président. « Même aux États-Unis, il n’y a pas de produit équivalent aujourd’hui à ce qu’on offre au Canada. »

Geosapiens prévoit ensuite de tourner son attention vers l’Europe, l’Asie et l’Afrique.

« On a des ambitions d’expansion parce que le problème est global, dit-il. L’inondation représente la catastrophe naturelle la plus fréquente et la plus dommageable à l’échelle de la planète. »

Doyon Després s’étend en Ontario

PHOTO FOURNIE PAR DOYON DESPRÉS

Michel-Luc St-Pierre, président-directeur général de Doyon Després, aux portes du Paradis du chef, à Ottawa, dont il vient de faire l’acquisition.

Le président-directeur général de Doyon Després, Michel-Luc St-Pierre, était aux portes du Paradis, autant métaphoriquement que sur la photo. Le distributeur québécois d’accessoires et d’équipement commercial de cuisine a fait l’acquisition du Paradis du chef, un réputé magasin d’articles culinaires d’Ottawa, qui constitue sa première succursale hors Québec. Doyon Després, qui compte huit établissements au Québec (à Montréal, Brossard, Drummondville, Granby, Laval, Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières), maintenait jusqu’alors une petite équipe des ventes commerciales en Ontario sans y détenir de magasin. « C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis longtemps », a informé Michel-Luc St-Pierre par voie de communiqué. Déjà issue de fusions successives, Doyon Després compte 245 employés. Fondé en 1921 comme boutique d’articles de porcelaine fine, Paradis du chef est devenu un important distributeur d’équipement et d’accessoires de cuisine pour le secteur commercial et le commerce de détail. Le magasin de 12 000 pi⁠2 (1115 m⁠2) conservera pour l’instant sa céleste enseigne.

Mon Technicien prend du coffre

PHOTO FOURNIE PAR MON TECHNICIEN

Mon Technicien a annoncé l’arrivée de 13 nouveaux employés sur un panneau publicitaire en bordure de l’autoroute 15.

Mon Technicien élargit sa boîte à outils et s’en réjouit jusque sur un panneau publicitaire aux abords de l’autoroute 15. La firme lavalloise spécialisée en cybersécurité et autres services informatiques aux PME annonce ainsi l’acquisition de la division d’infogérance (prise en charge contractuelle des ressources informatiques d’une entreprise) d’Openmind Technologies. La transaction, qui entraîne le transfert de 13 personnes, porte le contingent de Mon Technicien à une cinquantaine d’employés. Cette acquisition « ouvre de nouvelles opportunités tout en élargissant notre portefeuille de services », selon Sylvain Dion, président-directeur général de l’entreprise. Openmind Technologies, dont le siège social est situé à Blainville, a été fondée en 2005. Mon Technicien est né en janvier 2001.

Groupe Proxima acquis par la française setec eocen

PHOTO FOURNIE PAR SETEC PROXIMA

Maxime Fournier, président de Gestion Proxima, Anne-Marie Choho, directrice générale de setec, et Stéphane Chardon, directeur général de setec eocen, lors de la signature de l’entente entre les deux entreprises, le 23 janvier 2024

Une entreprise d’outre-Atlantique scelle une alliance à distance avec Proxima. La firme française setec eocen, spécialisée dans la gestion de projets industriels complexes, investit dans l’entreprise québécoise Gestion Proxima, qui se voue pour sa part à la planification, au contrôle et à la gestion de projets au Québec. Conclue le 23 janvier, cette acquisition donne naissance à setec proxima, une filiale directe de setec eocen et, par extension, de sa société mère, le groupe d’ingénierie setec. En lui donnant accès à un réseau de plus de 3800 collaborateurs répartis dans quelque 20 pays, ce partenariat stratégique positionne la nouvelle entité comme un acteur clé dans tout le Canada, font valoir ses protagonistes. La transaction trouve son origine dans « une initiative de setec dans un but de collaborer sur une offre de service internationale pour Airbus que nous avons finalement gagnée ensemble. Par la suite, il est tombé du sens commun que nous devions unir nos forces », a expliqué par courriel le président et fondateur du Groupe Proxima, Maxime Fournier. Fondée en 2004, la firme montréalaise compte près de 40 collaborateurs. Tous ces postes sont maintenus et Maxime Fournier demeure président de setec proxima, qui conserve sa pleine autonomie opérationnelle. L’entreprise québécoise ne perd que sa majuscule, pour se conformer à la graphie de l’acquéreur français.

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