Chaque lundi, nous vous présentons une entreprise qui innove.

L’innovation

Aider par l’intelligence artificielle les petites et moyennes entreprises technologiques à identifier et obtenir des subventions.

Qui ?

En 2019, deux touche-à-tout qui ont combiné affaires et développement durable, Raphaël Bernier et Virgile Sammartin, se rencontrent au sein de l’incubateur Garage & co et étudient les possibilités de lancer une entreprise. M. Bernier a obtenu cette année-là son diplôme en gestion de petite entreprise et entrepreneuriat du Collège Champlain, M. Sammartin termine ses études au baccalauréat en administration et gestion des affaires à HEC Montréal.

Consultant auprès de petites entreprises, en ayant fondé lui-même, M. Bernier constate les besoins en matière de financement. « J’ai vécu les problèmes à aller chercher des subventions, du capital, quand on en a plein les bras. Ça avait donné comme résultat qu’on a récolté 0 dollar. »

Panna Ventures est fondée par M. Bernier en juillet 2022 et M. Sammartin se joindra deux mois plus tard à l’aventure. Ils sont aujourd’hui respectivement PDG et directeur général de l’entreprise, qui compte 11 employés, dont 9 à temps plein.

Le produit

Il existe au Canada « des milliers de programmes de subvention », explique M. Bernier, aux critères extrêmement variables, différents d’une province à l’autre, parfois complexes et pour lesquels la demande prend beaucoup de temps.

Panna Ventures a donc combiné les informations disponibles dans des bases de données publiques, et a monté les siennes mises à jour régulièrement « pour être à l’affût des opportunités », dit le PDG. On utilise ensuite l’intelligence artificielle, combinée à l’expertise de l’équipe, pour « distiller tous ces programmes en dix ou quinze », établir un plan de croissance sur 24 à 36 mois et remplir les formulaires.

« Répondre à une demande de subvention, c’est complexe, les entrepreneurs n’ont souvent pas le temps, explique M. Bernier. Nous, on a fait des centaines de demandes, on a développé cette expertise. L’IA permet de le faire plus vite, de satisfaire les critères des programmes de subvention. »

Panna ne fait que des demandes de subventions pour des montants « non remboursables et non dilutifs », précise-t-il. Pas de ronde de financement, même pas de crédits pour la R et D. Les demandes vont de la simple embauche d’un stagiaire pour 2400 $ à des plans de croissance combinant des subventions pour plusieurs millions de dollars.

Les tarifs sont variables et couvrent essentiellement deux aspects : la première année préparatoire, pour laquelle il faut payer entre 10 000 et 20 000 $, et les subventions pour lesquelles Panna obtient entre 10 et 15 % des montants. Panna accepte parfois d’élaborer gratuitement un plan de match pour de petites entreprises prometteuses.

Les défis

L’année qui vient de s’écouler a essentiellement permis à Panna de définir sa clientèle cible : les petites entreprises en technologie. « Ç’a été beaucoup d’essais-erreurs, rapporte M. Bernier. On s’est rendu compte qu’on avait plus de succès avec les entreprises technologiques qui ont un impact social ou environnemental, qui ont déjà commencé leur croissance, qui ont levé un peu de capital, qui sont en phase de précommercialisation. Elles ont des dépenses, mais n’ont pas le temps de faire des demandes de subventions. »

L’autre défi a été de gérer la croissance de Panna pour offrir un service personnalisé à tous les clients. « On a une offre alléchante, on a eu beaucoup de demandes dès le premier jour. Il a fallu gérer les ventes en équilibre avec les opérations. […] La moitié de l’équipe est dans les opérations, l’autre moitié dans l’acquisition de clients. »

L’avenir

Après le Québec, Panna a accepté quelques clients dans le reste du Canada, surtout en Ontario et en Alberta. « Ça se passe super bien », résume le PDG.

« La grande nouvelle », ce mois-ci, c’est qu’on a lancé un projet pilote aux États-Unis. « Il faut faire de la recherche, aller s’éduquer, entrer en contact avec les différentes organisations, s’assurer que l’on comprend bien la dynamique avant d’offrir des services à des clients potentiels. »

Panna a toutefois un atout inestimable : sa connaissance des mécanismes de subventions. « On est allés chercher des subventions pour notre propre organisation, spécifiquement pour l’embauche et pour faire grandir l’équipe, précise M. Bernier. On prêche par l’exemple. »