Ils savaient manier le fil à coudre. Ils ont maintenant appris à utiliser le fil chauffant.

Chlorophylle, concepteur et manufacturier de vêtements de plein air performants, a conclu un partenariat avec l’entreprise québécoise ewool pour l’intégration de la technologie électrique chauffante à pile rechargeable de celle-ci dans une nouvelle collection de vestes sans manches.

Elle a été lancée le 19 octobre.

« Ça fait environ un an et demi qu’on travaille sur le projet », indique la directrice du marketing pour Chlorophylle, Claudie Laroche.

Leurs racines communes ne sont pas étrangères à leur collaboration.

« C’est le président d’ewool, M. Alain Desmeules, qui a pensé au maillage entre nos deux compagnies, il y a déjà quelques années, parce qu’il vient de la même région que Chlorophylle », indique la porte-parole de l’entreprise saguenéenne.

« Pour lui, ça n’avait pas de sens que sa compagnie spécialisée dans la technologie chauffante ne puisse pas utiliser les manteaux de Chlorophylle pour vêtir les Québécois. »

Un bouton discret

Les vestes sans manches pour hommes et femmes de Chlorophylle, offertes en deux couleurs, sont munies d’une fermeture à glissière apparente et d’un bouton beaucoup plus discret.

Ce bouton de contrôle vibrant est dissimulé dans la veste, cousu entre deux couches de textiles.

« On a décidé avec ewool que ça resterait quand même sobre pour la visibilité du bouton, souligne Claudie Laroche. Le bouton est du côté du logo, donc côté cœur. On le sent quand on appuie dessus, mais on ne le voit pas. »

Le chauffage s’ajuste sur simple pression du doigt au travers du vêtement. Le nombre de vibrations indique lequel des trois niveaux de chaleur est atteint.

La pile assure jusqu’à six heures d’autonomie. Amovible pour la recharge, elle est glissée dans un logement situé à l’intérieur de la veste.

« Il n’y a donc rien qui dit que c’est une veste chauffante. »

Elle peut également être portée sans pile ni chauffage.

« À 380 $, ça devient une veste polyvalente, qu’on peut porter quatre saisons dans toutes les activités », fait valoir la directrice du marketing.

Un projet électrisant

Le vêtement est le résultat de « multiples rencontres avec l’équipe d’ewool ».

Chlorophylle avait déjà tenté dans le passé d’intégrer une technologie chauffante dans ses vêtements, mais l’initiative avait fait long feu.

« On a vite abandonné le projet », relate-t-elle.

« Nous, on est des designers de vêtements, on n’est pas des ingénieurs électriques. Bien savoir gérer la chaleur, gérer le niveau de la batterie, déterminer combien on a besoin de kilowatts pour faire fonctionner la veste, le poids de cette batterie : ce sont des détails, mais c’est ce qui fait la différence entre un bon et un moins bon produit. Pour tout ce qui est de la technologie chauffante, ewool avait des années et des années d’expertise. »

Une fois les paramètres électriques fixés, le dispositif a été intégré dans la confection du vêtement.

« Il a fallu tester ça aussi pour que les fils chauffants de la veste soient au bon endroit, parce qu’on ne veut pas empêcher une liberté de mouvement », poursuit-elle.

« Ça a également demandé beaucoup de suivi avec nos fournisseurs. On n’était pas habitués à gérer des batteries et des fils chauffants. »

Ou même des modes d’emploi.

« C’est vrai, ça prend un manuel d’instructions ! », ont-ils réalisé.

« Nous, on vend des vêtements, on ne montre pas aux gens comment l’enfiler, rappelle Claudie Laroche. Il y avait plein de petites choses comme ça auxquelles il fallait penser en plus avec ce type de vêtement. On se serait cru un détaillant comme Apple ! »

Une entreprise qui chauffe ses concurrents

Chlorophylle, sous la pression du marché, a dû externaliser sa fabrication en Asie, hormis un nouvel article dont elle réserve chaque année la fabrication au Québec.

L’entreprise compte encore une centaine d’employés dans son siège social de Saguenay et son réseau de boutiques.

Un premier lot de 600 vestes chauffantes lui a été livré à la mi-octobre, sur une production annuelle d’un millier d’unités.

« Pour l’instant, on compte seulement sur notre site web et nos magasins pour la vente de nos produits, informe Claudie Laroche. Pour nous, ce sont des qualités qui sont quand même importantes, ce qui montre qu’on a confiance en ce produit.

« Je ne sais pas nécessairement s’il y a de l’intérêt au niveau des détaillants, mais ce qu’on veut leur dire et leur montrer avec ce produit-là, c’est qu’on veut innover sans cesse. »

Des mitaines chauffantes doivent suivre en novembre.

« C’est le début d’une plus grande collaboration avec ewool, assure-t-elle. On est en train de regarder pour plusieurs autres articles, surtout au niveau des accessoires, mais on n’a pas encore arrêté notre idée sur un produit précis. Mais c’est certain qu’on ne s’arrêtera pas là. »

Pas question de perdre le fil.

Un fabricant qui respecte les règles

PHOTO FOURNIE PAR ÖKO CRÉATIONS

Öko Créations, une entreprise de Boisbriand qui fabrique et distribue des serviettes hygiéniques et des culottes menstruelles lavables, vient d’éditer un petit livret illustré qui initie les jeunes filles aux questions menstruelles.

Un fabricant québécois de produits hygiéniques féminins se lance (un peu) dans l’édition. Öko Créations, une entreprise de Boisbriand qui fabrique et distribue des serviettes hygiéniques et des culottes menstruelles lavables, vient de faire imprimer un petit livret illustré qui initie les jeunes filles aux questions menstruelles. Intitulé Mon guide premières règles, il a été élaboré en partenariat avec le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) dans le cadre de sa campagne « Le Fil Rouge », subventionnée par Femmes et égalité des genres Canada (FEGC). Il s’adresse principalement aux jeunes de 9 à 14 ans et aborde notamment les règles, le cycle menstruel, les mythes et, bien sûr, les différents produits menstruels. Les illustrations sont l’œuvre d’Öko Créations et de Soefara Jafney Jaafar. L’objectif était de « concevoir un compagnon amusant et accessible pour les jeunes d’aujourd’hui, conçu pour répondre aux questions essentielles sans s’embourber dans les détails, tout en offrant des ressources pour approfondir leurs connaissances », a expliqué par courriel Karine Létourneau, copropriétaire d’Öko Créations. « C’est exactement le type de guide que nous aurions souhaité avoir avant de faire face à nos premières règles. » Le livret de 14 pages est offert dans la boutique en ligne d’Öko Créations et chez ses revendeurs. « Nous sommes actuellement en discussions pour lancer notre livret dans les coopératives de divers collèges », a précisé Karine Létourneau.

Les PME en mal d’innovation

Il faudrait innover dans la manière d’aborder l’innovation chez les PME du pays. Les PME canadiennes traînent de la patte en innovation et productivité, non seulement par rapport aux grandes entreprises du Canada, mais également en comparaison avec les PME d’autres pays. C’est le constat d’un Point de vue économique publié le 16 octobre dernier par Études économiques Desjardins, intitulé Réussite des petites entreprises : portrait de l’innovation au Canada. L’innovation en entreprise ne touche pas que les nouveaux produits et les technologies de pointe. Elle englobe aussi les améliorations aux procédés de fabrication et l’adoption de technologies qui améliorent la productivité. Or, dans tous les secteurs d’activité, le niveau de production par heure travaillée des PME canadiennes est inférieur à celui des PME des États‐Unis et de l’ensemble des entreprises du Canada. De surcroît, les secteurs les moins productifs de l’économie canadienne sont généralement ceux où les PME sont les plus présentes et emploient le plus de travailleurs : l’hébergement et la restauration, le commerce de gros et de détail, la construction, notamment. Malgré leur bonne volonté, les PME font face à des obstacles comme le manque de compétences et de connaissances techniques, et elles affrontent des difficultés à embaucher des travailleurs hautement qualifiés et à obtenir du financement pour investir dans l’innovation. Ces obstacles pourraient être aplanis « grâce à des politiques publiques bien ciblées et financées », font valoir les auteurs. « Manifestement, il faut en faire davantage pour que les PME connaissent les différentes solutions qui s’offrent à elles et que ces politiques soient adéquatement conçues pour répondre aux besoins des entrepreneurs canadiens », écrivent Jimmy Jean, vice‐président, économiste en chef et stratège, Randall Bartlett, directeur principal de l’économie canadienne, et Kari Norman, spécialiste de la production de documents économiques, chez Études économiques Desjardins.

Le chiffre

6/10

Selon une nouvelle étude de KPMG, 59 % des PME canadiennes disent avoir été « directement touchées » par des phénomènes météorologiques extrêmes durant l’année qui s’achève, marquée par des incendies de forêt dévastateurs. La moitié ont connu une hausse importante de leurs coûts globaux, alors que 44 % ont connu une perte directe de revenus.