Le club de golf de Drummondville célèbre cette année ses 99 ans d’existence, mais cessera officiellement ses activités le 15 octobre prochain pour au moins deux ans, le temps que l’on reconfigure complètement le parcours pour en faire l’un des plus beaux terrains de golf du Québec. C’est du moins le vœu de l’entreprise manufacturière Soprema, qui a racheté le club qui éprouvait de sérieuses difficultés financières en 2019.

« On va cryogéniser le club de golf pour au moins les deux prochaines années et on va célébrer le 100e anniversaire comme si de rien n’était en 2025 ou 2026. Mais ça va être un tout nouveau parcours, conçu par Jack Nicklaus, et qui va faire partie des cinq plus beaux golfs au Québec », assure Richard Voyer, vice-président directeur et chef de la direction de Soprema.

Soprema est une multinationale française, spécialisée dans la fabrication de produits d’étanchéité, d’isolation, d’insonorisation et de végétalisation pour le secteur de la construction et exploite quatre usines à Drummondville où elle est profondément enracinée.

L’entreprise a racheté le golf de Drummondville à ses membres en 2019 en vue de le redessiner complètement pour en faire un golf de prestige et y adjoindre une académie pour jeunes golfeurs ainsi qu’un hôtel boutique de 60 chambres haut de gamme.

Je vous ai déjà parlé de ce projet il y a deux ans, mais c’est à l’automne, une fois que la saison sera terminée, qu’il commencera véritablement à voir le jour.

L’objectif de Soprema est de doter Drummondville d’infrastructures récréotouristiques de haut niveau pour que la région se démarque comme elle a réussi à le faire sur le plan économique au cours des 30 dernières années.

Comme l’a rapporté récemment mon collègue André Dubuc, Drummondville vient tout juste d’accéder au rang de région métropolitaine de recensement, un statut acquis en raison de la poussée démographique qui lui a permis de franchir le cap des 100 000 habitants.

Il existe six autres RMR au Québec, soit Montréal, Québec, Gatineau, Saguenay, Trois-Rivières et Sherbrooke. Drummondville et la région avoisinante du Centre-du-Québec sont un véritable moteur économique avec des centaines de PME dynamiques qui en ont fait une véritable force d’attraction.

« On veut que les gens de la région aient accès à des installations de prestige, mais on souhaite également que le golf et l’hôtel deviennent des destinations pour les clients et les fournisseurs des entreprises de Drummondville », poursuit Richard Voyer.

Le projet prend forme

Le réaménagement du terrain de golf devait débuter l’automne dernier, mais il restait certains détails à régler et des permis à obtenir, notamment auprès du ministère de l’Environnement.

« On refait tout le parcours, il va falloir qu’on décontamine les sols des anciens verts où on utilisait à l’époque beaucoup de pesticides. On veut vraiment procéder correctement », explique le VP et directeur général de Soprema.

Le parcours qui longeait la rivière Saint-François et le chemin du golf va prendre une autre amplitude alors que les allées vont être maintenant perpendiculaires à ces deux axes pour ouvrir la vue sur la rivière.

Les architectes du Groupe Nicklaus vont utiliser les 3 millions de pieds carrés inexploités du site pour allonger le parcours et magnifier le paysage, ce qui devrait en faire l’un des cinq plus beaux clubs de golf au Québec.

Le chalet du club va se retrouver dans le nouvel hôtel boutique qui va loger à l’intersection des rivières Saint-Germain et Saint-François, un site naturel actuellement caché par le stationnement du golf.

Il s’agira du premier terrain Nicklaus de l’est du Canada. Le nouveau parcours respectera toutes les normes environnementales en vigueur, même si l’attente de la livraison des permis entraîne un certain retard.

« On va faire le projet par étapes. On commence avec l’aménagement du parcours, la construction des bâtiments de maintenance et l’académie de golf où les jeunes joueurs vont pouvoir s’entraîner de façon virtuelle 12 mois sur 12.

PHOTO FOURNIE PAR SOPREMA

Richard Voyer, vice-président directeur et chef de la direction de Soprema

« On va poursuivre avec la construction de l’hôtel qui va abriter un restaurant avec un chef français de Strasbourg qui va organiser des échanges avec des chefs québécois qui vont pouvoir aller faire des stages en France et vice-versa. On veut créer une destination où les gens vont vouloir venir passer un week-end à Drummondville », expose Richard Voyer.

Si le golf de Drummondville affichait encore cette année des tarifs de jeu dans la norme à 60 $ la ronde, il faut s’attendre à une certaine indexation des prix une fois les travaux conclus pour assurer la rentabilité du site.

Mais on n’affichera pas des tarifs hors de prix comme certains clubs en zone touristique n’hésitent pas à le faire. On souhaite le rayonnement de la région et on veut que l’un des cinq plus beaux parcours au Québec devienne une destination accessible.