En février dernier, l’École de technologie supérieure (ÉTS) a inauguré le tout nouveau Pavillon D, un projet de 55 millions de dollars. En l’espace de quelques mois, ce pavillon est devenu le repaire d’une communauté étudiante qui travaille jour et nuit sur des projets souvent récompensés à l’échelle internationale.

Il a beau n’avoir ouvert ses portes qu’il y a quelques mois, son impact se fait déjà largement ressentir.

Le Pavillon D, qui a notamment reçu 27 millions du fédéral et 16 millions du provincial, est doté de technologies de fine pointe et d’équipements modernes. Il est l’antre des clubs étudiants de l’ÉTS, une sorte de point chaud de l’innovation universitaire.

Dans l’établissement, l’espace consacré à la recherche a considérablement augmenté. On a aussi acheté des imprimantes 3D, des salles de réalité virtuelle et des microscopes de haute performance.

Les clubs mis de l’avant

Le milieu de vie imaginé par l’établissement montréalais est basé sur le modèle de « l’engagement techno-sociétal », qui est notamment utilisé à Georgia Tech aux États-Unis ainsi que dans plusieurs universités d’Allemagne.

« [Le Pavillon D] est parmi les premiers au monde pour accueillir les étudiants. Chaque club a son local. Nous avons 24 équipes de compétition, mais dites-vous qu’une équipe, ça peut être 30 étudiants qui vont s’envoler trois semaines en Australie pour construire un véhicule solaire », illustre avec enthousiasme le directeur général de l’ÉTS, François Gagnon.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Le véhicule électrique de l’ÉTS

Plus de 11 000 étudiants sont inscrits à l’ÉTS pour l’année scolaire qui vient de commencer. Parmi eux, 1000 font partie des différents clubs.

Signe de succès et matière à fierté : l’École a remporté 13 podiums dans des compétitions nationales ou internationales au cours de la dernière année, dans différents domaines.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

François Gagnon, directeur général de l’ÉTS

Il se passe quelque chose à l’ÉTS, c’est vraiment particulier. Les gens viennent ici parce qu’ils sentent la fibre entrepreneuriale et la passion envers l’engagement sociétal.

François Gagnon, directeur général de l’ÉTS

Nouvelle mentalité

Depuis quelques années, François Gagnon réalise que « le côté humain est devenu plus important » qu’avant et que les nouvelles technologies devraient être pensées pour être mises « au service de la société ».

« On va plus loin que juste un rocket scientist avec nos petits calculs. On est engagés avec la technologie pour améliorer le monde ; c’est important pour nous », lance-t-il.

« Les ingénieurs et les scientifiques, à cause de la méthodologie de rigueur, on se méfie des émotions. Mais quand on voit les grands défis actuels qui sont humains, pour la nouvelle génération, c’est important, les émotions. Il faut dépasser cette pudeur, parce que ça ne nous empêche pas de faire des calculs. »

Les jeunes engagés, eux, font intégralement partie de ce mouvement. Ils ont accueilli leur nouveau terrain de jeu, le Pavillon D, à bras ouverts.

« Quand j’ai fait la gaffe de fermer les locaux pendant la pandémie, les étudiants ont tout pris et sont allés en louer ailleurs, se rappelle-t-il. C’est quand on essaie de mettre un frein à l’engagement qu’on se rend compte qu’il est si puissant. C’est devenu un des premiers éléments de mon discours. »

Et ce n’est pas terminé : d’ici la fin de l’année, l’ÉTS prévoit achever la construction du Pavillon F à l’angle des rues Peel et Notre-Dame. Cet autre projet, qui accueillera lui aussi des espaces de recherche, partagera donc certaines similarités avec son frère aîné.