Avec le lancement ce soir des Francos et le déploiement, la semaine prochaine, du cirque de la Formule 1 qui débarque à Montréal, la saison touristique estivale montréalaise démarre sur les chapeaux de roue. L’industrie du tourisme, qui a été dévastée par deux années de quasi-inactivité pandémique, a repris du tonus l’an dernier et est en voie de reprendre pleinement sa contribution à la vitalité économique montréalaise et québécoise.

L’été dernier, tout le monde était bien content de goûter au retour à la normale après deux années marquées par les confinements et les restrictions de toutes sortes. On a assisté au phénomène de la revanche des voyageurs alors que le transport aérien a progressivement retrouvé ses repères et a permis tant aux Québécois de partir à l’étranger qu’aux touristes de l’extérieur de venir nous visiter.

L’été qui s’amorce devrait aussi témoigner de ce vent de reprise alors qu’on prévoit une hausse de l’achalandage du transport aérien et une augmentation du nombre de visiteurs qui vont venir au Québec.

Le taux d’occupation des hôtels du Grand Montréal devrait lui aussi se rapprocher du niveau prépandémique atteint en 2019 sans toutefois l’atteindre. Selon l’Association hôtelière du Grand Montréal, le taux d’occupation moyen pour l’année 2022 a été de 60,7 % contre 73 % en 2019.

Son PDG, Jean-Sébastien Boudreault, observe que les résultats de 2022 concernent essentiellement les trois derniers trimestres de l’année puisque le début de 2022 avait été marqué par un nouveau confinement.

« Pour l’année en cours, on s’attend à une hausse du taux d’occupation de 15 %. Ce serait plus si le tourisme d’affaires reprenait comme il était en 2019, mais on s’attend quand même à une bonne année avec une hausse du tourisme d’agrément. Pour le seul mois de mai, on a enregistré un taux d’occupation de 74 % contre 64 % l’an dernier », souligne-t-il.

L’an dernier, durant la semaine du Grand Prix de Formule 1, les hôteliers du Grand Montréal ont enregistré un taux d’occupation de plus de 95 %. Cette année, il reste encore des chambres de disponibles la semaine prochaine, mais elles devraient rapidement trouver preneur.

Un hôtel 3 étoiles peut facturer de 300 $ à 400 $ la nuitée durant le Grand Prix alors que les hôtels plus haut de gamme peuvent exiger plus de 1000 $ par jour…

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Journée portes ouvertes au circuit Gilles-Villeneuve, lors du Grand Prix de Formule 1 de Montréal, l’an dernier

Une activité économique structurante

L’industrie touristique est importante au Québec, nous rappelle justement l’Institut du Québec (IDQ) dans une nouvelle étude publiée jeudi qui démontre comment cette industrie a un rôle stratégique à jouer pour le développement économique du Grand Montréal.

L’industrie du tourisme compte pour près de 2 % du produit intérieur brut du Québec, soit un poids équivalent à celui de l’agriculture ou de l’industrie minière, et regroupe plus de 135 000 emplois de différents secteurs d’activité comme le transport, la restauration, l’hébergement et les loisirs.

Mais, comme le souligne l’étude de l’IDQ, l’industrie touristique ratisse plus large encore dans la grande région de Montréal puisqu’elle participe à ce que l’étude définit comme étant l’économie du visiteur.

Grâce à sa grande vitalité culturelle et ses nombreux festivals, que ce soit les Francos, le Festival de jazz, de l’humour, Nuits d’Afrique, Mode & Design, Osheaga…, Montréal dispose d’une vitrine exceptionnelle pour attirer différentes clientèles de touristes qui participent à la création de richesse.

C’est aussi le cas avec la contribution des grands congrès internationaux qui se déroulent chaque année au Palais des congrès. On le sait, Montréal est la ville qui accueille le plus de congrès internationaux en Amérique du Nord. À lui seul, le Palais des congrès génère des retombées économiques annuelles de plus de 220 millions.

Les 35 000 étudiants internationaux qui sont inscrits dans les grandes universités montréalaises sont aussi des visiteurs susceptibles de devenir résidents permanents en devenant captifs des attraits et des possibilités qu’offre la métropole. En cette ère de pénurie de main-d’œuvre généralisée, il s’agit là d’un important vivier de talents et d’un autre vecteur de création de richesse non négligeable.

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Métro Place-d’Armes au Palais des congrès de Montréal

La vitrine touristique de Montréal mise évidemment beaucoup sur la qualité de vie de la métropole québécoise, le fait qu’on puisse y circuler en toute sécurité pour découvrir la richesse de ses quartiers, de ses restaurants ou de ses multiples lieux culturels.

Ce qui est encore vrai, malgré certains problèmes qui semblent malheureusement s’enraciner dans le quotidien de la ville, notamment la hausse déplorable de l’itinérance au centre-ville et particulièrement autour du Palais des congrès et dans le Vieux-Montréal, un autre site éminemment touristique.

C’est sans compter les nombreuses entraves circulatoires qui compliquent inutilement la vie des visiteurs qui ont à se déplacer en voiture ou en taxi. Si Montréal souhaite que le tourisme reste un moteur économique performant, la ville ne doit pas négliger tous les éléments qui composent sa vitrine en s’occupant notamment mieux de ceux qui en ont besoin.