L’accès gratuit à une plateforme comme ChatGPT pourrait avoir une incidence sur la façon dont l’industrie alimentaire utilisera l’intelligence artificielle à l’avenir.

Nous savons tous que l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) au sein de l’industrie alimentaire se fait plus lentement que dans d’autres secteurs. Pour la première fois, des technologies comme ChatGPT permettent aux consommateurs d’apprécier pleinement le pouvoir et la puissance de l’IA et la façon dont elle peut changer leur propre monde. Alors que Facebook a atteint son millionième membre en 10 mois, il n’aura fallu que cinq jours à ChatGPT pour compter 1 million de membres.

Les entreprises alimentaires ont toujours été prises dans cette symétrie capricieuse entre traditions, cultures et technologies. L’utilisation de nouvelles approches avancées ne peut se faire au détriment de ce que représente l’alimentation pour les consommateurs et les collectivités. L’IA va changer notre monde, comme l’internet l’a fait. Et cela aura également le potentiel de changer l’industrie alimentaire.

OpenAI, financée par Elon Musk dès 2015, a conçu ChatGPT. Cette dernière plateforme a décidé d’offrir une démo publique pour montrer au monde entier les capacités de l’IA. Depuis, tout le monde se questionne sur l’utilité d’une telle plateforme et de l’IA. Pour le secteur alimentaire, l’accès à un tel outil risque de changer la donne.

Il suffit de penser au gaspillage alimentaire. Avec l’IA et les étiquettes intelligentes, il devient possible d’accéder à plus de données sur la durée de conservation des aliments à la maison avant de jeter quoi que ce soit.

Les dates de péremption deviendraient obsolètes et les rappels aussi. Les étiquettes, réfrigérateurs, téléphones cellulaires et montres nous informeraient si un produit fait l’objet d’un rappel, éliminant ainsi l’obligation de se fier aux nouvelles. Le modèle utilisé lors d’un rappel d’aliment qui consiste à tout jeter deviendra assurément dépassé. L’application Alerte COVID a été développée durant la pandémie pour assurer notre sécurité. Nous pouvons certainement développer une meilleure technologie et faire de même pour les rappels de produits alimentaires en utilisant l’IA pour assurer notre sécurité.

Nos visites à l’épicerie changeront sûrement, elles aussi. Avant de partir pour l’épicerie, il suffirait de demander à l’IA d’optimiser notre alimentation en fonction de ce qui est le plus abordable ce jour-là avant de parcourir physiquement les allées du magasin. Éventuellement, la numérisation du visage ou des doigts des clients à l’entrée d’un détaillant aurait la possibilité de fournir l’accès à des suggestions sur les ingrédients requis pour faire une recette donnée en fonction de leurs propres besoins, de la taille de leur ménage, de leurs préférences et de leurs restrictions alimentaires, etc.

Le même procédé s’appliquerait lors d’une visite au restaurant. L’élaboration des menus en serait également influencée. D’ailleurs, le premier livre de cuisine comportant des recettes entièrement créées par l’IA se retrouve déjà sur les tablettes des libraires depuis quelques mois.

Pour l’industrie, certaines pratiques changeront. Sachant que les consommateurs sont mieux outillés pour faire face à la hausse des prix alimentaires, les épiciers auront probablement recours à une approche de gestion de prix plus dynamique.

Par exemple, si un produit se vend beaucoup, son prix risque d’augmenter à la minute à l’aide d’étiquettes numériques. Cela se produit déjà dans de nombreux endroits dans le monde. La recherche d’un équilibre idéal entre l’offre et la demande pourrait stabiliser les prix alimentaires. Un taux d’inflation alimentaire de 10 % est tout simplement cruel et insoutenable, tant pour les consommateurs que pour l’industrie.

En haut de la chaîne alimentaire, l’IA est déjà bien installée. Les algorithmes d’IA aident les agriculteurs à analyser les données sur le sol, le climat et les cultures pour prévoir le rendement des récoltes, optimiser les calendriers d’irrigation et de fertilisation et améliorer l’efficacité des pratiques agricoles.

Cette assistance sera aussi en mesure d’apporter un appui important à la chaîne d’approvisionnement. L’IA facilitera la prévision des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’optimisation des calendriers de livraison, tout en réduisant l’effet de « mise en rayon » lorsque la durée de conservation d’un produit est compromise par un problème sur le plan de la chaîne d’approvisionnement.

Avec ChatGPT et d’autres sites web émergents de dialogueurs, nous comprendrons mieux ce qui nous attend. L’industrie alimentaire, en particulier les épiciers, réagira probablement en adoptant davantage de technologies et en utilisant les consommateurs comme participants actifs.

Mais l’IA n’aura pas une réponse pour chaque défi auquel l’industrie alimentaire doit faire face. La technologie n’a pas d’éthique ni de morale, et aujourd’hui, la nourriture est une question d’éthique et de morale. Alors l’IA n’est pas la solution à tous nos problèmes.