Alors que le Canada allège les restrictions au voyage liées à la COVID-19, il manque toujours des milliers d’agents des services frontaliers au pays, selon leur syndicat. L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) s’attend quant à elle à « une pression accrue aux frontières » dans les prochaines années.

« Nous estimons qu’il manque au minimum 1000 agents partout au pays, toutes opérations confondues », a dit Pierre St-Jacques, du Syndicat des Douanes et de l’Immigration. Un nombre qu’il juge « conservateur » puisqu’il est « basé sur les compressions au niveau du personnel effectuées par le gouvernement Harper ».

Cela ne prend donc pas en considération « l’attrition régulière ou encore les besoins croissants au niveau des opérations frontalières […] ou l’évolution des enjeux touchant la sécurité », comme la contrebande d’armes à feu. « Dans ce contexte, on parle plus d’un manque de 2000 à 3000 agents, selon nous », a-t-il évalué.

« Il n’y a pas assez d’agents en poste pour répondre aux besoins de façon adéquate », a martelé M. St-Jacques, ce qui touche non seulement les voyageurs, « mais aussi l’ensemble des activités de l’ASFC, dont sa capacité à intercepter la contrebande ».

L’ASFC, elle, « s’attend à une pression accrue aux frontières du Canada compte tenu de l’augmentation du volume des échanges commerciaux et des voyages », a déclaré la porte-parole Judith Gadbois-St-Cyr.

L’Agence n’a pas répondu aux questions de La Presse concernant les difficultés de recrutement ou les besoins actuels et futurs. Elle a simplement précisé former « environ 400 recrues par année », un nombre qui « fluctue pour répondre aux besoins de l’Agence ».

L’ASFC avait indiqué auparavant ne pas divulguer de « renseignements sur la dotation en personnel des différents points d’entrée ».

Ottawa a confirmé mardi suspendre l’obligation d’être vacciné contre la COVID-19 pour monter à bord d’un avion ou d’un train à compter du 20 juin, ce qui pourrait contribuer à augmenter l’achalandage. La levée des tests de dépistage aléatoires le week-end dernier aurait cependant contribué à améliorer la fluidité dans les aéroports.

Dans un communiqué publié à la mi-mai, le Syndicat des Douanes et de l’Immigration demandait au gouvernement fédéral « d’augmenter le nombre d’agents des services frontaliers affectés à la section voyageurs dans les aéroports canadiens afin d’alléger la pression sur le personnel des aéroports et sur les voyageurs ».

Après avoir licencié du personnel de sécurité pendant la pandémie, l’agence de sécurité des aéroports du pays a embauché 865 agents de contrôle depuis avril, a indiqué Ottawa, et d’autres embauches s’en viennent, alors que les quatre plus grands aéroports du Canada prévoient une augmentation de 50 % du nombre de voyageurs en quelques semaines.

En date du 1er juin, ces plaques tournantes traitaient en moyenne 56 000 passagers entrants en provenance de l’étranger chaque jour – plus de la moitié d’entre eux à l’aéroport Pearson de Toronto où des scènes de files d’attente interminables et de frustration des voyageurs ont circulé dans les réseaux sociaux et les médias pendant une grande partie du printemps. Le nombre de voyageurs devrait atteindre 80 000 dans quelques semaines, selon les prévisions du Conseil des aéroports du Canada (CAC).

Avec La Presse Canadienne