La suspension des tests de dépistage aléatoires de la COVID-19 à la douane marque un « grand pas » vers le retour à la normale, se réjouissent les aéroports, au moment où Ottawa s’apprêterait aussi à lever la vaccination obligatoire pour les voyageurs.

Monette Pasher, présidente du Conseil des aéroports du Canada, a souligné que les temps d’attente et les retards dans les arrivées sur le tarmac des grands aéroports s’étaient améliorés immédiatement après l’entrée en vigueur de la mesure, samedi.

« Nous sommes très encouragés par la nouvelle. C’est un grand pas en avant pour résoudre les problèmes de retards », a-t-elle affirmé lundi lors d’une entrevue. « Mais il reste encore beaucoup de travail à faire, car il y a encore des retards, mais sur des périodes plus courtes. Dans notre métier, nous ne voulons jamais voir des gens attendre sur le tarmac. »

« J’ai attendu peut-être 10-15 minutes au contrôle douanier », a dit Mélina Gauthier, pour qui le retour au pays par l’aéroport Montréal-Trudeau (YUL) a « s’est vraiment bien passé » dans la nuit de samedi à dimanche.

Le site web de YUL indiquait des délais d’attente à la douane à l’arrivée de 5 à 20 minutes en après-midi lundi. « Les délais d’attente varient en fonction des périodes de pointe », a simplement indiqué Aéroports de Montréal en réponse aux questions de La Presse sur la situation.

Suspension des tests aléatoires

Selon des informations rapportées par CBC en soirée lundi, Ottawa serait sur le point d’annoncer la fin de l’obligation de se faire vacciner pour les voyages intérieurs et internationaux.

Cela fait suite à l’annonce, vendredi dernier, de la suspension des tests de dépistage pour les passagers internationaux vaccinés sélectionnés au hasard, et que les tests rapides obligatoires imposés aux arrivants non vaccinés auraient lieu à des sites extérieurs aux aéroports à compter du 1er juillet.

Mais après des files interminables à la fin de mai, la situation à Dorval semblait s’être améliorée avant même la suspension des tests aléatoires, selon des voyageurs qui se sont entretenus avec La Presse.

« Je suis sortie de l’aéroport en moins de 45 minutes depuis l’atterrissage », s’est réjouie Anne Desjardins, qui est revenue d’Europe vendredi après-midi. Elle a même été sélectionnée pour un test de dépistage de la COVID-19, qui n’a pris qu’une dizaine de minutes.

Même chose pour Philippe Leduc, qui est arrivé d’Europe mardi dernier. « J’étais sorti 50 minutes après l’atterrissage », a-t-il dit, ça a « super bien » été. « C’était vraiment mieux que ce à quoi je m’attendais », a affirmé Laurent Fournier, qui n’a dû attendre qu’environ 45 minutes pour passer la douane et sortir de l’aéroport vendredi.

Le Conseil des aéroports du Canada (CAC) et d’autres groupes de l’industrie réclamaient déjà la fin de la vaccination obligatoire pour les voyageurs et les employés de l’aviation, affirmant que des centaines de travailleurs supplémentaires pourraient être mis à contribution pour soutenir davantage les voyageurs.

Pour le moment, Ottawa continue d’exiger des quarantaines de 14 jours pour les passagers canadiens non vaccinés et d’interdire l’entrée aux étrangers non vaccinés.

Augmentation du trafic

Après avoir licencié du personnel de sécurité pendant la pandémie, l’agence de sécurité des aéroports du pays a embauché 865 agents de contrôle depuis avril, a indiqué Ottawa, et d’autres embauches s’en viennent, alors que les quatre plus grands aéroports du Canada prévoient une augmentation de 50 % du nombre de voyageurs en quelques semaines.

En date du 1er juin, ces plaques tournantes traitaient en moyenne 56 000 passagers entrants en provenance de l’étranger chaque jour – plus de la moitié d’entre eux à l’aéroport Pearson de Toronto où des scènes de files d’attente interminables et de frustration des voyageurs ont circulé dans les réseaux sociaux et les médias pendant une grande partie du printemps. Le nombre de voyageurs devrait atteindre 80 000 dans quelques semaines, selon les prévisions du CAC.

Les gens peuvent s’attendre à des temps d’attente plus longs en été, mais nous ne devrions rien voir de semblable à ce que nous avons vu le mois dernier. Je pense que nous surmontons cet obstacle.

Monette Pasher, présidente par intérim du Conseil des aéroports du Canada

« L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ne divulgue pas de renseignements sur la dotation en personnel des différents points d’entrée », a indiqué l’Agence en réponse aux questions de La Presse. Elle assure toutefois prendre « les mesures appropriées pour s’assurer qu’il y a suffisamment de ressources disponibles pour gérer adéquatement la frontière ».

Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis ont annoncé vendredi que le gouvernement américain abandonnerait les tests de dépistage de la COVID-19 comme condition d’entrée au pays – une mesure que le Canada a déjà supprimée.