Si d’autres rues piétonnes de Montréal se distinguent par leurs installations ludiques, la place De Castelnau brille par ses œuvres d’art.

Rue De Castelnau Est

La rue De Castelnau Est est piétonnisée entre l’avenue De Gaspé et la rue Saint-Denis, dans le quartier Villeray. On peut y placoter en découvrant les œuvres de trois artistes locaux jusqu’au 10 octobre.

La « Galerie des placottoirs » porte bien son nom. Entre la rue Saint-Denis et l’avenue De Gaspé, il est possible de contempler des œuvres réalisées par trois artistes du quartier de Villeray : Élisabeth Dupond, Shahrzad Mirza-Hessabi et Roby Provost Blanchard. L’exposition est une initiative de la maison de la culture Claude-Léveillée, en collaboration avec l’arrondissement. Placottoirs (mobilier confortable et convivial) et œuvres d’art se côtoient, dans le but de favoriser les échanges.

« Notre objectif, c’est d’amener l’art vers les gens, souligne l’agent culturel de la maison de la culture Claude-Léveillée, Martin Hurtubise. Le fil conducteur de l’exposition est la communauté, le voisinage. »

La Presse a eu la chance de faire une visite guidée de cette galerie à ciel ouvert, en compagnie de Roby Provost Blanchard, qui vit dans le quartier depuis environ cinq ans, et de Martin Hurtubise.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

« Les œuvres de Shahrzad Mirza-Hessabi sont de l’ordre du rêve, du fantastique, souligne Roby Provost Blanchard. Dans plusieurs d’entre elles, on peut voir des espaces qui ressemblent à des villes, un côté architectural, un peu comme dans les miennes. »

Dans les petits pots les meilleurs onguents

« La piétonnisation de la rue De Castelnau est très appréciée », souligne la mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Laurence Lavigne Lalonde, rencontrée devant le café Larue.

Les années précédentes, les résidants du quartier me demandaient souvent s’il était possible de prolonger la période d’activité.

Laurence Lavigne Lalonde, mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension

Et c’est mission accomplie pour cette troisième édition de la piétonnisation, qui a commencé plus tôt qu’à l’habitude.

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« Élisabeth Dupond s’est promenée dans la rue De Castelnau pour réaliser ses œuvres, nous explique Martin Hurtubise. Ce qui est représenté ici, ce sont des cannettes qu’elle a trouvées par terre. »

« Ce projet est réalisé de concert avec les commerçants de la rue », souligne la mairesse, qui organise chaque année des rencontres avec les commerçants en amont et en aval de la fermeture. Le principal bémol qui a été souligné l’année dernière, soit le délai du montage des installations, a été rectifié cette année.

« Cette année, nous avons été parmi les premières rues piétonnes à ouvrir, si ce n’est pas la première ! », lance fièrement Laurence Lavigne Lalonde.

La proximité du parc Jarry, du marché Jean-Talon et du Réseau express vélo (REV) favorise également l’affluence de visiteurs. « Les habitants du quartier profitent beaucoup du projet, mais on essaie aussi de capter les gens d’ailleurs », explique la mairesse.

En plus de la Galerie des placottoirs et du maintien de la piste cyclable permettant la cohabitation harmonieuse entre les piétons et les cyclistes, la société de développement commercial (SDC) Quartier Villeray a été sollicitée par Silk. En collaboration avec l’entreprise de boissons végétales, la SDC a mis en place un « sentier urbain des abeilles », constitué de jardinières contenant des fleurs essentielles aux pollinisateurs.

  • « Je suis très heureux d’exposer mes œuvres pour la première fois dans l’espace public », nous lance Roby Provost Blanchard, qui les a créées expressément pour le projet de la maison de la culture.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    « Je suis très heureux d’exposer mes œuvres pour la première fois dans l’espace public », nous lance Roby Provost Blanchard, qui les a créées expressément pour le projet de la maison de la culture.

  • « Ce qu’on retrouve dans presque toutes mes œuvres, c’est un hybride entre des choses réalistes et des choses fantaisistes, précise Roby Provost Blanchard. Ce sont des images qui pourraient s’apparenter à des photos lorsqu’on les regarde de loin, mais ce sont en fait des images de synthèse, des images numériques réalisées à partir de dizaines ou de centaines de photos. »

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    « Ce qu’on retrouve dans presque toutes mes œuvres, c’est un hybride entre des choses réalistes et des choses fantaisistes, précise Roby Provost Blanchard. Ce sont des images qui pourraient s’apparenter à des photos lorsqu’on les regarde de loin, mais ce sont en fait des images de synthèse, des images numériques réalisées à partir de dizaines ou de centaines de photos. »

  • « De façon générale, j’ai essayé de travailler avec la notion de portail, une entrée qui guide notre point de vue et qui nous pousse à nous demander ce qu’il y a à l’intérieur, nous explique Roby Provost Blanchard. Cette cabane, c’est une maison que j’ai construite avec mon père et mon grand-père à la ferme familiale. J’ai manipulé 80 photos pour créer un objet 3D. »

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    « De façon générale, j’ai essayé de travailler avec la notion de portail, une entrée qui guide notre point de vue et qui nous pousse à nous demander ce qu’il y a à l’intérieur, nous explique Roby Provost Blanchard. Cette cabane, c’est une maison que j’ai construite avec mon père et mon grand-père à la ferme familiale. J’ai manipulé 80 photos pour créer un objet 3D. »

  • « Ici, le seul élément qui est ancré dans le réel est la chaloupe, nous dit Roby Provost Blanchard. Je voulais exprimer l’idée que même dans un monde fantaisiste, il peut y avoir une trace de réel. »

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    « Ici, le seul élément qui est ancré dans le réel est la chaloupe, nous dit Roby Provost Blanchard. Je voulais exprimer l’idée que même dans un monde fantaisiste, il peut y avoir une trace de réel. »

  • « Il n’y a jamais d’humain représenté dans mes œuvres, précise Roby Provost Blanchard, qui s’est inspiré pour cette création d’un petit potager que l’on retrouve en bordure de la rue piétonne. J’aimais bien cette notion de nature mise en boîte. »

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    « Il n’y a jamais d’humain représenté dans mes œuvres, précise Roby Provost Blanchard, qui s’est inspiré pour cette création d’un petit potager que l’on retrouve en bordure de la rue piétonne. J’aimais bien cette notion de nature mise en boîte. »

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En profiter, pendant qu’il est encore temps

Des travaux d’envergure prévus pour l’année prochaine entraîneront la pause des activités de piétonnisation de la rue De Castelnau, du moins pour le moment.

Les résidants ont exprimé un besoin d’apaisement de la circulation. Nous allons donc refaire la rue pour la rendre plus apaisée, plus verte, plus sécuritaire et plus conviviale.

Laurence Lavigne Lalonde, mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension

L’idée est de construire du mobilier permanent qui pourra être utilisé toute l’année, en plus de favoriser la cohabitation entre tous les modes de transports.

« Il y a évidemment quelques frustrations liées au chantier qui en découlera, mais les commerçants et les résidants sont enthousiastes envers le projet », note la mairesse.

Pour compenser, l’arrondissement envisage la piétonnisation de rues situées dans d’autres secteurs.