Valérie Plante a refusé de porter la responsabilité de la suspension et du départ de son ex-chef de police Philippe Pichet, dans un rare témoignage au palais de justice de la Ville de Montréal

Habituée à s’adresser aux médias, c’est plutôt devant trois juges de la Cour du Québec que la mairesse de Montréal a dû s’expliquer, jeudi, à la demande de M. Pichet. Celui-ci poursuit la Ville pour « destitution déguisée ». Il a été suspendu de son poste en 2017 et a l’a quitté en 2018.

Cachant parfois mal son impatience, Mme Plante a répété à plusieurs reprises que le sort du chef de police de Montréal était largement entre les mains de Québec. Elle a ajouté qu’elle ne se mêle pas de la gestion des ressources humaines.

« Je ne suis pas une gestionnaire, je ne m’occupe pas des ressources humaines, je ne m’occupe pas du quotidien. Bien sûr, c’est sous ma surveillance », a-t-elle affirmé, interrogée par MDaniel Rochefort, l’avocat de M. Pichet. « J’engage des gens qui ont ces compétences-là. »

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

L'ex-directeur du SPVM, Philippe Pichet

Confrontée à une déclaration prononcée en campagne électorale en 2021 dans laquelle elle indiquait : « il a fallu que je change le chef de police parce que la pagaille était prise », Mme Plante a regretté ses propos. « Pour moi, ça ne représente en rien » la réalité, a-t-elle dit. « J’aurais dû ne pas le dire. »

Nommé pendant le mandat du maire Denis Coderre, Philippe Pichet a quitté ses fonctions dans la tourmente, après des mois de controverses sur l’espionnage des journalistes et une crise de confiance majeure à l’interne. L’entente à l’amiable qu’il a signée prévoyait qu’il occuperait un poste d’inspecteur-chef au SPVM, mais il aurait été invité à rester chez lui sans tâches réelles.

Jeudi, Mme Plante a admis qu’elle n’avait pas lu « en long et en large » les rapports Chamberland, Bouchard et Prud’homme, qui portaient tous sur le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à l’époque du leadership de Philippe Pichet et qui ont servi de justificatif à son départ. Elle a indiqué que c’est son équipe qui est chargée de lire ce type de documents et de lui en présenter les grandes lignes.

La mairesse et son ex-chef de police se sont brièvement salués.