Une opération de colmatage d’un « important nid-de-poule », en pleine heure de pointe matinale, a provoqué jeudi une importante congestion à l’approche du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. L’incident illustre la vulnérabilité du réseau depuis la fermeture de la moitié des voies pour la réfection de l’infrastructure.

« Plusieurs équipes ont déjà commencé les premières étapes de colmatage. Le nid-de-poule est vraiment situé au niveau de l’accotement, et non au niveau des voies de circulation », a précisé la porte-parole du ministère des Transports et de la Mobilité durable, Sarah Bensadoun, en début de journée.

N’empêche, l’opération a forcé jeudi la fermeture des accès à l’entrée de l’île Charron, prolongeant ainsi considérablement les temps de parcours dans le secteur. Mme Bensadoun rappelle que les « cycles de gel et de dégel affectent fortement l’état de la chaussée ». Le froid extrême ayant frappé le Québec, le week-end dernier, pourrait donc expliquer la formation de cet imposant trou dans la route.

Sur les réseaux sociaux, le Ministère a précisé jeudi que l’opération de colmatage a également forcé le retranchement d’une voie de circulation sur l’autoroute 25 en direction nord. L’entrée pour l’île Charron a finalement été rouverte autour de 9 h 30, après l’heure de pointe.

En début de journée jeudi, les temps d’attente étaient anormalement longs à l’approche du tunnel, sur la Rive-Sud. Dans le secteur de Longueuil, sur la route 132, il fallait compter environ 1 h 20 pour se rendre à l’infrastructure et ainsi accéder à l’île de Montréal. Dans l’autre direction, les temps étaient toutefois beaucoup moins longs : sur l’autoroute 25, par exemple, les automobilistes n’avaient qu’à patienter une vingtaine de minutes pour atteindre le tunnel en direction de la Rive-Sud.

Une première

C’est la première fois depuis le début du chantier que les temps d’attente pour accéder au tunnel sont plus longs sur la Rive-Sud qu’à Montréal. On ignore pour le moment combien de temps dureront les travaux de colmatage. Le Ministère affirme que les fermetures prévues seront d’une « durée indéterminée ».

Via son compte Twitter, le consortium du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine a rappelé que ce genre de fermetures « sont nécessaires pour assurer la sécurité des usagers ». Quand cela est possible, les fermetures « sont planifiées en nuit de semaine et en collaboration avec nos partenaires afin d’impacter au minimum les usagers », indique-t-on toutefois.

Dimanche dernier, La Presse rapportait que trois mois après la fermeture partielle du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, l’administration Plante s’inquiétait de la « circulation de transit grandissante » engendrée par le chantier dans certains quartiers1. Outre les mesures d’apaisement de la circulation, Montréal réclame notamment de multiplier rapidement les radars photo, une idée à laquelle promet de s’attaquer bientôt la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.

Québec a d’ailleurs installé à la fin du mois de janvier des radars photo sur le chantier du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, la limite de vitesse semblant dépassée par certains automobilistes. Une vingtaine d’accidents ont été recensés depuis le début du chantier, souvent liés à la vitesse. « Quand il n’y a pas de trafic le soir, les gens vont trop vite. C’est ce qui a été observé par la Sûreté du Québec. Et comme il y a des travailleurs 24 heures sur 24, sept jours sur sept, les enjeux de sécurité sont très présents », avait illustré un autre porte-parole du Ministère, Gilles Payer.

1 Lisez l’article : « Mégachantier du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine : après trois mois, la « cohabitation difficile » inquiète les élus »