Demander à quelqu’un d’enlever le mode haut-parleur de son téléphone, ça se dit ?
« Oh my God, oui ! » Nick Bramos, chef de l’Emmanuelle (rare établissement en ville à inviter ses clients à « oublier les distractions numériques à la porte »), le fait régulièrement. « Minimum une fois par semaine, à mon père, un partenaire au resto, mon comptable, des clients ! […] Une conversation, c’est entre deux personnes, pas tout le monde aux alentours. » Question de respect et de savoir-vivre, tout simplement. Un truc qui se perd, visiblement, quoiqu’il y ait de l’espoir : « 99 % du temps, les gens sont d’accord ! »
Silvia Galipeau, La Presse
Je te ghoste ou pas après un mauvais rendez-vous ?
Après un premier rendez-vous fort agréable, juriez-vous, tout signe de vie cesse sans explication. En 2023, l’acceptabilité sociale du ghosting ne devrait plus être une question. Ça fait mal, point. « C’est une question de respect d’être clair sur ses intentions », souligne Joan Paiement, présidente de l’agence Intermezzo. Ça n’a pas cliqué ? Pas besoin d’inventer une justification. Juste un court message qui remercie la personne pour le café, la belle soirée, mais malheureusement, la connexion n’était pas là. Merci et bonne vie !
Léa Carrier, La Presse
Demander à quelqu’un pourquoi il porte un masque, ça se fait ?
Si votre interlocuteur est un étranger, que vous ne le connaissez ni d’Ève ni d’Adam, comment dire… est-ce que ça vous regarde ? Soyons francs : la question est généralement chargée. « Ça sous-entend que c’est bizarre », commente Sarah Ben Sabat, qui porte le masque depuis la pandémie, et qui a même lâché son boulot dans un restaurant du centre-ville parce que son ex-patron voulait la forcer à l’enlever. « As-tu un visage ? », lui a-t-on déjà servi. Si vous vous adressez à une personne connue, cela dit, qui tout à coup se présente masquée, la question se justifie. Tout comme le plus direct : as-tu la COVID ?
Silvia Galipeau, La Presse
Elle, il, iel : ça se demande ou pas, les pronoms ?
Depuis l’apparition de pronoms dans les signatures de courriel, la question se pose de plus en plus. Et laisse perplexe. Et si oui, comment ? « Attends-toi pas à une réponse claire et nette ! », prévient Kim Forget-Desrosiers, intervenante psychosociale chez Aide aux trans du Québec. Dans le milieu de la santé, oui, demander les pronoms aux patients, ça peut être pertinent. Or, dans un environnement de travail, la personne pourrait se sentir forcée de se révéler à ses collègues. Bref, tout dépend du contexte. Et oui, il est possible de se tromper. On s’excuse brièvement, et on passe à autre chose !
Léa Carrier, La Presse
Vos invités à souper vous offrent une bouteille de vin. On la boit ?
En principe, selon les spécialistes de l’étiquette Julie Blais Comeau et Philippe Lichtfus, la bouteille est un cadeau, donc on ne l’ouvre pas. On a préparé le repas, on a pensé aux vins à marier avec les plats, alors on garde la bouteille. Cela dit, les principes, c’est bien, mais dans la vie, très souvent, nos invités vont nous dire : « Allez, on ouvre la bouteille ! On l’a apportée pour qu’on la boive ensemble ! » Alors, faites donc, évidemment, le tout de manière très festive !
Olivia Lévy, La Presse
Commenter le tatouage d’un étranger, c’est oui ou non ?
Si c’est pour dire : « Wow ! Ton tatouage est vraiment joli ! », c’est oui. Mais si c’est pour ajouter « en as-tu ailleurs », « en regrettes-tu », ou pire, monologuer sur le pourquoi du comment les gens se font tatouer aujourd’hui (fait vécu), alors là, « non », tranche Vanessa Gascon, une manucuriste (nail artist) et professeure de yoga aux tatouages multiples.
Silvia Galipeau, La Presse
On croise la même personne à l’arrêt d’autobus tous les matins. Doit-on la saluer ?
Oui, saluons cette personne ! Pourquoi pas ? « Le fait de regarder l’autre et d’avoir cette reconnaissance, de dire bonjour, de lui sourire, c’est important, estime Julie Blais Comeau. On peut aussi faire un signe de la tête, car c’est avoir un égard envers l’autre, tout simplement. Peut-être que cette personne est seule et que ce sera un des rares contacts de sa journée. Alors, pourquoi se priver de cette petite attention ? Voilà un bel exemple de savoir-vivre. »
Olivia Lévy, La Presse
Vapoter à l’intérieur sans demander la permission, c’est grave ?
La vapeur aux cerises de votre vapoteuse risque de chatouiller les narines de votre voisin de table ? Demandez-lui la permission de vapoter, c’est le minimum ! Car ce n’est pas sans risque pour la santé. Si la fumée secondaire des cigarettes est plus nocive, celle issue du vapotage contient tout de même des particules dangereuses, comme des métaux lourds. Irritation des poumons, toux : l’exposition aux cigarettes électronique peut aussi être incommodante, en particulier chez les personnes souffrant de maladies respiratoires ou les jeunes enfants, soutient le Dr Nicolas Chadi, pédiatre spécialisé en médecine de l’adolescence et toxicomanie.
Léa Carrier, La Presse