La multiplication des partis, rassemblements, associations, unions, groupes et groupuscules souverainistes ou quasi souverainistes (certains savent ne pas être trop clairs sur la question!) entraîne forcément la division du mouvement souverainiste. Cette division ne fait que profiter à une force fédéraliste qui a le mérite de rester unie sur la question nationale.

La multiplication des partis, rassemblements, associations, unions, groupes et groupuscules souverainistes ou quasi souverainistes (certains savent ne pas être trop clairs sur la question!) entraîne forcément la division du mouvement souverainiste. Cette division ne fait que profiter à une force fédéraliste qui a le mérite de rester unie sur la question nationale.

La question de base qu'il faut se poser est: quel élément unit les souverainistes? La réponse globale est: le désir de faire du Québec un pays à part entière. On peut discuter des moyens, des délais, des étapes, des façons de faire la souveraineté, mais une chose est certaine, c'est qu'on a tous la même fin : avoir notre pays, un pays à nous, un pays qui nous ressemble et qui nous rassemble.

Les fédéralistes ont compris une chose que les souverainistes n'ont pas comprise, c'est que la fin justifie les moyens. De leur côté, ils ont compris que pour arriver à leurs fins, c'est-à-dire que le Québec demeure une province canadienne, tous les moyens étaient bons. Mais leur meilleur moyen est de conserver la cohésion dans leurs troupes ; ça, les souverainistes n'en sont actuellement pas capables... et les fédéralistes l'ont compris.

En fait, ils l'ont tellement compris qu'ils s'amusent, à leur unique profit, à utiliser et entretenir cette faille, la plus grande faille des souverainistes. Une expression dit: diviser pour mieux régner. Les libéraux québécois, tout comme les conservateurs canadiens, sont passés maîtres dans cette tactique qu'ils exploitent avec force, car la fin justifie les moyens. Et leur fin, ils y parviennent car le Québec n'est toujours pas un pays et, à l'heure actuelle, bien malin celui qui pourra prédire une montée du nationalisme québécois dans un avenir rapproché...

En bref, les fédéralistes réussissent là où les souverainistes échouent: la cohésion des troupes et l'unicité du message. A-t-on entendu Trudeau critiquer Chrétien, Chrétien critiquer Martin (du moins durant son mandat), Chrétien ou Martin critiquer Ignatieff? Jamais. A-t-on entendu Bourassa critiquer Lévesque ou Ryan, Johnson critiquer Charest? Jamais. Pourtant, ils en auraient eu moult raisons, mais ils ont décidé d'appliquer leur devoir de réserve, pour le bien de leur parti, mais aussi pour le bien de leur cause: le fédéralisme. Personne ne leur a demandé de se taire et ils avaient le droit de parler, mais leur fin justifiait leur moyen, celui de se conserver une certaine réserve ; une petite gêne quoi!

Pour combattre la meute fédéraliste unie et ordonnée, il est impératif que les souverainistes se réunissent. Pas qu'ils se taisent, pas qu'ils cessent de débattre sainement des moyens justifiant leur fin, mais, à tout le moins, qu'ils s'unissent vers leur fin, vers la destinée que tous veulent atteindre.

De gauche, de centre, de droite, ou quelque part entre ces visions, unissez-vous! Unissons-nous! Concentrons-nous sur la fin: la souveraineté. Débattons sainement des enjeux, et utilisons nos divergences de moyens comme des armes alliées et non fratricides. Il y a du bon dans la gauche, dans le centre et dans la droite. Et rien n'est, au fond, totalement indissociable si tout un chacun tend la main (et l'oreille) vers l'autre et tente de travailler avec son allié de fin pour atteindre cette fin.

Vive les Québécois unis ! Vive le Québec... libre!