Âgé dans la jeune soixantaine et propriétaire depuis une vingtaine d'années d'une PME, je me considère comme un acteur économique d'assez faible importance, dont les caractéristiques sont toutefois représentées par un fort contingent d'électeurs de la province.

Âgé dans la jeune soixantaine et propriétaire depuis une vingtaine d'années d'une PME, je me considère comme un acteur économique d'assez faible importance, dont les caractéristiques sont toutefois représentées par un fort contingent d'électeurs de la province.

Mon fonds de pension à venir, ainsi que celui de ma femme, est composé d'épargnes personnelles et corporatives, accumulées au cours de toute une vie. Comme la plupart des travailleurs du Québec, qui oeuvrent principalement au sein de petites sociétés, et non pas dans la fonction publique ou dans la grande entreprise, les mots «assurance de service» et «garantie de revenus» ne sont pas au rendez-vous lorsqu'il s'agit de planification financière pour la retraite.

Comme plusieurs de mes compatriotes, j'en ai ras le bol de constater à quel point nos dirigeants politiques sont de plus en plus déconnectés des besoins modernes de la société dans laquelle nous évoluons.

Le discours de gauche et la social-démocratie sont encore à l'ordre du jour, alors que les notions de sacrifice, d'efficacité et de travail bien fait sont reléguées à l'arrière-plan. Quelle que soit la formation politique au pouvoir, on a l'impression du blanc bonnet, bonnet blanc. Le Parti québécois a brassé la cage dans les années 70, mais aujourd'hui, son programme d'intervention dans le secteur public et parapublic est à toutes fins plus ou moins semblable à celui du Parti libéral: beaucoup de bureaucratie et une crainte de se mettre les syndicats à dos.

Le discours de Mario Dumont a été pendant plusieurs années assez rafraîchissant, mais force est de constater qu'il manquait nettement de contenu. L'ancien chef de l'ADQ n'ayant acquis aucune expérience parlementaire autre que d'oeuvrer dans l'opposition perpétuelle, il était clair, lorsqu'est venu le temps de prouver l'étoffe de ce parti politique à titre d'opposition officielle dans un gouvernement minoritaire, qu'il ne pouvait pas être considéré comme une réelle solution de rechange.

C'est dans cette optique, M. Legault, qu'aujourd'hui j'ose vous demander de bien vouloir donner suite à votre projet de création de parti politique, compte tenu à la fois de votre grande expérience à ce chapitre, mais surtout de vos idées pragmatiques et pleines de bon sens.

Plusieurs essaieront de démontrer que votre approche est soit irrecevable, compte tenu de ses coûts sociaux associés, ou bien insuffisamment étoffée, pour qu'on lui prête une attention sérieuse. Avant de peaufiner quoi que ce soit, il faut d'abord qu'un leader politique se lève debout et présente un projet de société qui se veut rassembleur, malgré toutes les embûches qui ne manqueront pas de se dresser en cours de route.

Il est temps de penser à établir un plan clair qui exige des sacrifices de toute la société avant qu'il ne soit trop tard. La population paiera tôt ou tard pour le laisser-aller actuel en matière de finances publiques. La détérioration des services offerts, principalement au chapitre de l'éducation et de la santé, ne peut continuer que de s'aggraver si nos dirigeants politiques continuent de gérer qu'à la petite semaine. Sachant que la situation actuelle ne peut perdurer, vos idées ont le mérite d'être assez claires et précises.

Dès lors, M. Legault, j'espère que vous donnerez suite à votre projet et que nous serons bientôt en mesure de pouvoir voter pour une formation politique qui saura doser son budget en fonction des capacités réelles de paiement, tout en maximisant le niveau de performance pour atteindre les résultats visés.