Ma fille est revenue de ses premiers Jeux du Québec à Salaberry-de-Valleyfield l'âme déchirée,  d'une part, et réjouie de l'autre. Les lois implacables du sport ont joué contre son équipe de hockey. Merveilleuses, elles ont fini quatrièmes. Soit à un pas d'une médaille, mais aussi avec la réalité de deux défaites crève-coeur en prolongation, en demi-finale et en finale de bronze.

Ma fille est revenue de ses premiers Jeux du Québec à Salaberry-de-Valleyfield l'âme déchirée,  d'une part, et réjouie de l'autre. Les lois implacables du sport ont joué contre son équipe de hockey. Merveilleuses, elles ont fini quatrièmes. Soit à un pas d'une médaille, mais aussi avec la réalité de deux défaites crève-coeur en prolongation, en demi-finale et en finale de bronze.

Ma fille est une des gardiennes et elle se souviendra longtemps de cette rondelle qui lui a glissé sous le bras, de ce moment qu'elle reprendrait, de cet arrêt qu'elle aurait tant voulu effectuer pour changer le cours de son histoire.

Elle est revenue réjouie, car l'expérience de groupe, la fraternité et l'esprit d'entraide lui apporteront des souvenirs pour toute sa vie. Cela provient en grande partie du dévouement et de la qualité de l'équipe d'entraîneurs et d'encadrement bénévole dont leur équipe a bénéficié. L'énergie qu'ils ont déployée pour les souder et les diriger vers un objectif commun, soit une équipe unie et solidaire était belle à voir. L'intensité et l'implication étaient à son comble. Les pleurs et la déception des joueuses après la défaite en demi-finale étaient prévisibles, elles avaient tout donné.

Ma surprise a été de constater que plusieurs filles de l'équipe gagnante pleuraient aussi à la sortie de l'aréna. Leur déception était tout autre, l'entraîneur avait fortement «coupé» son banc et elles pleuraient de ne pas avoir participé normalement à la victoire de leur équipe. Cette même situation s'est malheureusement continuée pour elles, en finale pour l'or. Nous pouvions voir une joueuse pleurer au banc parce qu'elle ne jouait presque pas. On pouvait voir ses coéquipières essayer de la consoler. Son équipe est revenue avec la médaille d'or. Je ne puis espérer qu'elle y trouvera un baume pour panser ses plaies.

En revenant à la maison, l'amertume de la défaite s'est estompée et la réaction de ma fille sur l'ensemble de ces cinq jours a été «malade». Pour une ado, c'est un superlatif des plus positifs.

Je reste avec une immense satisfaction en pensant que dans une trentaine d'années, lorsqu'elle ira reconduire, si elle a cette chance, un de ses enfants aux Jeux, elle pourra puiser dans ses souvenirs pour éprouver une fierté envers son enfant et une quiétude sachant, qu'elle sera entre bonnes mains, comme elle-même l'a été cette année.

En essence, ce sont ces valeurs fondamentales que doivent guider la pratique du sport pour les jeunes. La quête de la victoire ne doit pas s'acquérir au détriment de l'intégrité et de la confiance en soi de joueuses plus faibles. Ce prix est beaucoup trop lourd.