En 1997, je prenais ma retraite du monde de l'enseignement public. Les circonstances m'ont par la suite conduit à l'Université de Montréal, à la Formation des maîtres comme superviseur de stage et animateur de séminaires pour quatre autres années. Si bien que j'ai baigné dans ce monde pendant 40 ans. J'ai enseigné au secondaire, au primaire, auprès de la clientèle en difficulté et dirigé des écoles durant huit ans. C'est donc un milieu que j'ai bien connu.

En 1997, je prenais ma retraite du monde de l'enseignement public. Les circonstances m'ont par la suite conduit à l'Université de Montréal, à la Formation des maîtres comme superviseur de stage et animateur de séminaires pour quatre autres années. Si bien que j'ai baigné dans ce monde pendant 40 ans. J'ai enseigné au secondaire, au primaire, auprès de la clientèle en difficulté et dirigé des écoles durant huit ans. C'est donc un milieu que j'ai bien connu.

Treize ans plus tard, il me faut constater que les problèmes que rencontre le monde de l'éducation diffèrent peu de ceux d'alors. La pauvreté de la communication écrite, l'échec lamentable de la réussite scolaire particulièrement chez les garçons, le décrochage, la pertinence des devoirs à la maison, le questionnement sur les mesures d'évaluation et sur les outils de transmission des résultats aux parents et, dans un autre ordre d'idée, la remise en question de l'existence des commissions scolaires, autant de sujets parmi d'autres qui alimentent, aujourd'hui comme hier, les nombreux débats sur la qualité de l'enseignement chez nous.

Allons-nous nous en sortir un jour? Découvrira-t-on la formule magique qui résoudra enfin tous les problèmes? Mon opinion sur la question a bien changé.

Il m'apparaît maintenant qu'il ne faut surtout pas en arriver à une recette miracle qui mènerait à une éducation stagnante tellement certaine d'elle-même que plus rien ne serait remis en question. Je préfère de beaucoup une éducation sans cesse en évolution. À travers tous ces courants de pensée, toutes ces transformations et tous ces essais et erreurs l'école s'améliore, quoi que puissent en penser certains.

Souvenons-nous d'un temps pas si lointain où l'élève mémorisait beaucoup plus qu'il réfléchissait. Se questionner à haute voix en classe était considéré comme une réplique à l'enseignant et souvent réprimandée. Souvenons-nous d'un temps où l'élève passait toute la journée assis à son pupitre les bras croisés, dans un silence monastique qu'il pouvait rompre seulement lorsque l'enseignant l'autorisait à répondre à une question uniquement dans le sens que celui-ci souhaitait. Nous pourrions tous continuer la liste des aberrations de l'éducation de cette époque.

Certes, il ne faut pas faire l'autruche. Malgré les améliorations évidentes, il y aura toujours de la place pour des ajustements et des changements lesquels peuvent parfois laisser l'impression que rien ne va plus à l'école. Pourtant dans la vie personnelle, dans la vie familiale et dans la vie professionnelle nous avons sans cesse à nous ajuster. C'est ce que nous appelons la capacité d'adaptation, laquelle nous aide à aller plus loin, à faire plus et mieux. Acceptons donc que notre école aussi passe par ce processus.