Les chiffres de ventes et d'immatriculations de voitures et camions légers au Québec, tout comme dans le reste du Canada, sont très clairs: nous nous dirigeons exactement dans la mauvaise direction en ce qui a trait à la diminution de la consommation de carburant et de nos émissions de gaz à effet de serre.

Les chiffres de ventes et d'immatriculations de voitures et camions légers au Québec, tout comme dans le reste du Canada, sont très clairs: nous nous dirigeons exactement dans la mauvaise direction en ce qui a trait à la diminution de la consommation de carburant et de nos émissions de gaz à effet de serre.

Selon Statistique Canada, les émissions de gaz à effet de serre de véhicules privés ont augmenté de 35% au pays entre 1990 et 2007, soit près du double de l'augmentation de la population, qui se situe à 19%. Au Québec, la première source d'émissions de gaz à effet de serre est le transport, avec environ 40 % du total. Or, ces émissions ont augmenté, tous types de transport confondus, de 36,7% entre 1990 et 2007. Alors que la population québécoise a crû de 6% entre 1998 et 2008, le nombre de voitures et camions légers a explosé de 31%!

En janvier et février 2010, les ventes de voitures ont augmenté de 8% au Québec, comparativement à la même période l'an dernier, alors que celles des camions ont augmenté de 32%! Depuis le début de l'année, les ventes de camions de tous types ont dépassé les ventes de voitures. En avril, les ventes de petites voitures écoénergétiques ont même diminué de 2,3% pendant que celles de grosses voitures et de camions bondissaient de 22,2%...

Outre le fait que le véhicule le plus vendu au pays est la camionnette Ford F-150, les deux modèles de voitures les plus vendues au Canada, soit la Mazda 3 et la Honda Civic, ont vu leur consommation augmenter entre 1995 et 2010, respectivement de 8% et de 30%. La majorité des constructeurs n'ont fait aucun effort sérieux pour diminuer la consommation de leurs véhicules depuis 25 ans.

Ceci va changer un peu grâce aux nouvelles normes de 2016 du président Obama, mais au rythme où nous augmentons le nombre de véhicules sur nos routes, et considérant que la rotation du parc de véhicules prend 14 ans, nous ne sommes pas sortis de l'auberge!

Nous achetons de plus en plus de véhicules énergivores, alors que le prix du carburant augmente régulièrement à 1,13$ le litre. Des concessionnaires automobiles confirment: «Les clients ne nous parlent pratiquement plus de la consommation des véhicules.»

Alors qu'un sondage pancanadien vient de nous apprendre que la priorité des citoyens de ce pays est la lutte au réchauffement climatique devant l'économie et que nous voyons en direct les effets de notre dépendance pathologique au pétrole dans le golfe du Mexique, la lecture des chiffres ci-haut démontre que nous sommes parfaitement inconséquents.

Oubliez la cible de réduction des émissions de gaz à effet de 20% pour le Québec pour 2020 vis-à-vis nos émissions de 1990. Le gouvernement, qui ajoute de nouvelles routes et moyens pour favoriser le transport individuel et se lance dans l'exploitation du gaz et du pétrole, démontre sa totale incohérence dans le dossier de la lutte aux changements climatiques. En fait, il est comme nous: vert dans les discours... pas mal moins vert dans les actions. Quant au gouvernement de M. Harper, que dire sinon qu'il se fout complètement de l'environnement?

L'heure n'est plus aux grands discours, mais aux actions concrètes. Mais que faudra-t-il pour que nous réalisions que nous ne pouvons continuer ainsi si ce que nous voyons dans le golfe du Mexique ne suffit pas?