Depuis le 11 juin et jusqu'au 11 juillet, l'Afrique du Sud et l'Afrique sont au centre du monde sportif. Si la 19e Coupe du monde de football (soccer) revêt une importance capitale pour l'Afrique du Sud, il en est de même pour le continent africain. Elle est l'expression de volonté de la FIFA de démocratiser cette discipline, de la moraliser et de l'universaliser.

Depuis le 11 juin et jusqu'au 11 juillet, l'Afrique du Sud et l'Afrique sont au centre du monde sportif. Si la 19e Coupe du monde de football (soccer) revêt une importance capitale pour l'Afrique du Sud, il en est de même pour le continent africain. Elle est l'expression de volonté de la FIFA de démocratiser cette discipline, de la moraliser et de l'universaliser.

Le football est le sport le plus pratiqué en Afrique et dans les autres pays de l'hémisphère sud. Cette donnée est à mettre en lumière et s'inscrit dans la lignée de la renaissance africaine, lequel est un vecteur de poids de la politique étrangère de la nouvelle Afrique du Sud.

Cet événement est la conséquence logique de plusieurs facteurs: politique avec le cinquantenaire des indépendances africaines, sportif avec la place actuelle du football en Afrique et moral avec la place de choix du continent dans les instances internationales.

Cette coupe du monde, la première à être organisée en sol africain, va de pair avec l'année du cinquantenaire des indépendances africaines. L'année 1960 a vu de nombreux pays africains accéder à l'indépendance. La décolonisation a commencé à la fin des années 50 avec les pays d'Afrique du Nord en 1956, exception faite de l'Algérie et du Ghana en 1958. Ce double événement fait ainsi de l'année 2010 celle de l'Afrique du Sud et de l'Afrique.

Le facteur sportif: c'est la première Coupe du monde jamais organisée sur le continent africain, synonyme de joie et de fierté. Et ceci n'est que justice, compte tenu de la valeur actuelle et passée du football africain. L'augmentation du nombre d'équipes africaines aux phases finales de Coupe du monde l'atteste. On est passé d'une seule formation de 1970 à 1978 à deux en 1982 en Espagne, à cinq dès 1994 aux États-Unis, à la suite de l'exploit de l'équipe du Cameroun en 1990, quart de finaliste en Italie.

De plus, les participations réussies aux dernières phases finales de la dernière décennie des équipes africaines témoignent de la montée de l'Afrique. Depuis 2002, une équipe africaine est régulièrement présente au second tour de la compétition, à l'instar du Maroc qui avait ouvert la voie en 1986 au Mexique. Enfin, la valeur individuelle des joueurs africains, lesquels font les beaux jours de meilleurs championnats européens, n'est plus à démontrer.

Enfin, il existe un facteur moral non négligeable. Continent immense, avec une jeunesse vive, dynamique et un sous-sol riche en matières premières, l'Afrique est potentiellement riche et n'est plus en marge de la mondialisation et des affaires du monde. Pour preuve, la production de Prix Nobel, intellectuels, médecins, scientifiques, chercheurs et fonctionnaires internationaux, comme l'Égyptien Boutros Boutros Ghali et le Ghanéen Koffi Annan qui ont été secrétaires généraux des Nations unies.

L'Afrique n'a donc pas à rougir de sa position actuelle. Cette reconnaissance continentale augure bien pour un continent qui n'est plus en marge des affaires du monde et est devenu un acteur majeur du football mondial.

Au final, l'organisation de la Coupe du monde en Afrique du Sud illustre la place grandissante du continent dans l'arène internationale. Elle résulte aussi de la volonté de la FIFA de démocratiser ce sport. Enfin, elle place l'Afrique au centre du monde et face à ses responsabilités.