Le Québec est absent du nouveau système de don d'organes que le fédéral, les provinces et territoires ont mis en place collectivement. Cette absence est injustifiée.

Le Québec est absent du nouveau système de don d'organes que le fédéral, les provinces et territoires ont mis en place collectivement. Cette absence est injustifiée.

Aucun argument ne peut soutenir l'absence du Québec devant une telle initiative. Des centaines de vies humaines en dépendent - selon l'Institut canadien d'information sur la santé, 4195 Canadiens sont en attente d'une transplantation qui pourrait leur sauver la vie au mieux, ou mettre fin à des souffrances indues. D'ailleurs, toujours selon l'ICIS, 193 Canadiens sont mors en attente d'un organe, au cours de 2007.

Tout ce qui peut être entrepris pour réduire ces statistiques doit être fait. Ce sont autant de vies humaines qu'il est possible de sauver ou d'améliorer.

Le mécanisme mis en place à la grandeur du Canada nécessitera un investissement conjoint de 35 millions $ au cours des cinq prochaines années. Cela ne mènera pas à la création d'un nouvel organisme ; c'est plutôt la Société canadienne du sang qui se voit mandaté d'une responsabilité supplémentaire. L'objectif est de rapidement faire le lien entre les organes disponibles et les patients en attente. La mécanique prévoit la création d'une liste tripartite. Un premier registre identifiera les cas les plus urgents et remplacera un système qui fonctionnait jusqu'ici par téléphone et télécopieur. Un second registre sera consacré aux dons de reins. Un troisième registre, enfin, planifiera les dons pairés.

Les difficultés d'aligner donneurs et récipiendaires compatibles font en sorte que la loi du nombre fait toute la différence. Plus il y a de donneurs, et plus ces dons sont connus, plus il est facile d'identifier un patient en attente.

Ce n'est pas en s'isolant que le Québec aide ses citoyens. La création d'une organisation équivalente à la Société canadienne du sang, baptisée Héma-Québec, a peut-être du sens lorsque l'on parle de don de sang, mais lorsque le mandat s'élargit jusqu'au don d'organes, cette séparation ne tient plus. À ce chapitre, le Québec devrait se joindre à l'initiative fédérale-provinciale-territoriale, pour le plus grand bénéfice de ses citoyens.

Tempête inutile

Une querelle partisane retarde la nomination d'un nouveau juge à la Cour suprême. Le poste est vacant depuis le départ du juge Michel Bastarache, en juin dernier. Le comité consultatif qui doit raccourcir à trois noms la liste des candidats potentiels compte deux conservateurs de haut rang. Il s'agit de Christian Paradis, le nouveau ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux, et Diane Ablonczy, secrétaire d'État aux petites entreprises.

Le député néo-démocrate Joe Comartin pousse pour que ces deux membres du cabinet soient exclus du comité parce qu'ils seraient trop près du premier ministre. Il croit que le comité consultatif doit garder ses distances du pouvoir.

Cette position est difficilement défendable compte tenu que ce sera le premier ministre lui-même qui, en accord avec la tradition au pays, procédera à la sélection finale, ou du moins, annoncera le prochain candidat. D'une manière ou d'une autre, le premier ministre devra être en accord avec le choix de la personne.

Que les deux membres du gouvernement au sein du comité consultatif soient membres du cabinet ou de simples députés ne change absolument rien à l'affaire. C'est toujours le bureau du premier ministre qui a le dernier mot.

S'il y a des pressions à faire, elles vont dans le sens de s'assurer que le bilinguisme soit un critère de sélection pour le prochain magistrat du plus haut tribunal au Canada... et pour tous ceux qui suivront. Une idée à laquelle le ministre de la Justice, Rob Nicholson, ne souscrit malheureusement pas. En voilà un qu'il faut convaincre, plutôt que s'époumoner sur les procédures d'un comité consultatif. C'est ce qui importe vraiment.