Deux rapports d'experts soutiennent que le pont Champlain risque de s'écrouler et qu'il doit être remplacé au plus vite. La structure ne peut pas continuer à soutenir un lourd volume de véhicules sans certains risques. Comme automobiliste, allez-vous continuer d'emprunter le pont Champlain ? Devrait-on entrevoir la fermeture du pont même si cela signifierait une hausse importante du trafic, déjà lourd aux heures de pointe, sur les autres traversées de la Rive-Sud ?

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VOS COMMENTAIRES

Traitons ce dossier en priorité

Parmi tous les problèmes auxquels la grande région de Montréal doit faire face, il me semble que le problème du pont Champlain doit non seulement être mis tout en haut de la liste, mais il doit également faire l'objet de mesures extraordinaires (si les conclusions des rapports d'évaluation sont bel et bien fondées). Un peu comme une crise du verglas, nos dirigeants - les maires et les ministres - doivent créer immédiatement une cellule de crise et traiter en priorité, en équipe et sans panique, ce dossier qui menace de faire dérailler la vie quotidienne de milliers de gens et d'entreprises. Moi aussi, je rêve du jour où l'on pourra prendre un TGV entre Sherbrooke et Montréal, et où l'on aura plus de voies réservées aux autobus qu'aux voitures. Mais d'ici là, on doit entreprendre des actions rapides pour réparer un manque flagrant de vision et de planification. On doit traiter ce dossier comme une crise, et l'on doit malheureusement payer le prix d'une négligence qui dure depuis des décennies. Oui, ça va coûter très très cher, mais a-t-on vraiment le choix?

Jean-François Petit

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Si l'on veut paralyser le système routier; pourquoi pas?

De plus, le problème des excès de vitesse se réglera de lui-même, puisque toutes les routes, dans un rayon de 25 km, deviendront un grand stationnement. La Sûreté du Québec et les corps policiers de l'ensemble de la Rive-Sud que je m'abstiendrai de qualifier en ce qui concerne la soi-disant «prévention en matière de sécurité routière» devront devenir créatifs s'ils veulent continuer à nous «protéger» et remplir leur quota. Ne me parlez surtout pas du transport en commun qui pourra compenser. Il est d'une ineptie assommante. Ne me parlez pas de l'étalement urbain non plus, parce que celle-ci a commencé à la fin des années cinquante et le pont Jacques-Cartier avait déjà des cheveux gris! Cette dérision cache une grande exaspération et celle-ci tient dans le fait que nous savons publiquement, depuis vingt ans, que ce pont est fragile. Cela fait vingt ans que l'on y fait des travaux de réparations et, qu'au moindre toussotement, il refoule la circulation jusqu'à N.D.G. au Nord et à la 30 et plus du côté de la Rive-Sud. Ce pont ne vaut rien. Hier, je lisais dans La Presse que, lorsqu'il a été construit, les ingénieurs n'avaient pas prévu l'utilisation du sel et que ce dernier avait tout faussé dans les calculs. Mon métier me demande de conduire près de 60 000 km par année et je ne peux pas croire que nous ne réalisions pas à quel point nous sommes arriérés en ce qui concerne le développement de nos routes et leur entretien. Cela doit être un trait de notre culture finalement. Déni, procrastination et surtout chercher un responsable pour nos malheurs. Faites un pont ou un tunnel, mais faites-le deux fois plus grand, parce que, quoiqu'en disent les intellos de toutes les souches qui sont contre l'automobile, ceci représente le mouvement des gens et que le jour où celui-ci ne pourra plus se faire, nous serons paralysés. Imaginez un instant le jour où l'on a construit Jacques-Cartier. Qu'est-ce que les ingénieurs du temps auraient conçu s'ils n'avaient pas projeté pour cent ans à venir? La réponse? Le pont Champlain!  Besoin d'en ajouter?

Pierre Blondin

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Un problème qui date

Les problèmes avec le pont Champlain ont commencé avec son ouverture en 1962 et même avant. Dès le commencent de l'écriture des plans, il fallait prévoir des routes de ceinture de l'île de Montréal efficaces. Ce qui n'a pas été fait à l'époque, n'est toujours pas complété et risque de ne jamais l'être. Cela ne donnera pas grand-chose de construire un autre pont à cet endroit si le trafic routier lourd doit encore s'y engouffrer, faute d'avoir des routes de ceinture efficaces. Le nouveau pont se détériorerait aussi rapidement sinon plus. On a maintenant l'autoroute 30, qui est proche d'être terminée, mais la 640 et la 440 aboutissent toujours en plein champ et la 13 aussi. Il faudrait amener la 640 et la 440 vers un nouveau pont qui traverserait le lac des Deux Montagnes vers Hudson et joindrait les routes vers Toronto et Ottawa. Le trafic routier lourd vient et va vers ces endroits, desservant Montréal, mais aussi la Rive-Sud et la Rive-Nord et, lorsqu'il n'est pas dirigé vers Montréal, le trafic routier lourd ne devrait pas y transiter. Tout le trafic routier lourd entrant à Montréal devrait se voir imposer un droit d'accès, ce qui inciterait à l'utilisation d'autres moyens de transport des marchandises moins dommageables pour les ponts. Qu'on apporte à Montréal les marchandises par chemin de fer ou par bateau et qu'on allège le trafic de Montréal de tous ces camions qui brisent le réseau routier et polluent plus que les chemins de fer ou les bateaux. Ce n'est pas un nouveau pont qui est nécessaire, c'est au moins deux. Un pour remplacer le pont Champlain et un autre pour traverser le lac des Deux Montagnes. Et en plus, bien sûr, il faut développer au maximum les transports en commun, afin que les travailleurs des rives sud et nord viennent travailler en train, en métro et en autobus. Bâtir un tramway dans Griffin Town, voyons donc! Ce n'est pas ça qui va régler les problèmes de transport à Montréal. Qu'on allonge le métro vers l'ouest et vers l'est à Montréal, ainsi qu'à Laval et sur les rives Sud et Nord. Cela aurait plus de bon sens qu'un tramway par-ci par-là. Oui, il faut fermer le pont Champlain immédiatement, mais il faut aussi s'atteler à la tâche pour établir un système de transport efficace et polyvalent.

Guy L. Bélisle

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Quel gâchis

Dans la grisaille de ce vendredi, j'ai trouvé les nouvelles aussi grises que les photos de la structure du Pont Champlain. J'en ai eu la nausée ce matin en buvant mon café. Quel gâchis!  Nous devrions intenter un recours collectif contre les gouvernements pour avoir laissé pourrir cette structure. J'ai transité pendant une dizaine d'années sur le pont Champlain et l'échangeur Turcot, pour décider un jour que c'était fini pour moi d'y risquer ma vie. De plus, je perdais chaque jour trois heures. Comme la chanson de Michel Rivard le suggère: je fais maintenant tout sur la Rive-Sud. Il n'y pas tellement longtemps le ministre du Transport du Canada disait que ce pont était sécuritaire et bon pour plusieurs années! Demandons sa démission! Il est inconcevable qu'une personne responsable de ce ministère fasse des commentaires aussi insensés. Ce qui me choque le plus, c'est qu'on tarde à faire les travaux et sans doute qu'on reportera encore les décisions,  commandera une contre-expertise de quelques millions de dollars pour se faire dire une autre fois qu'il est plus que temps d'agir. Cela aura pris plus de 50 ans pour finir la 30, combien d'années pour la 25, combien d'années pour le CHUM et combien d'années pour construire un nouveau pont sur la Rive-Sud?

Gilles Séguin, Beloeil

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Annonce attendue

Lors  de la dernière crise financière de 2008, j'avais suggéré au gouvernement conservateur d'investir environ cinq milliards par année sur des travaux structurants, dont le pont Champlain. Il a décidé de na pas le faire. Donc sera-t-il responsable s'il y a des morts? J'ose penser qu'il attend de faire une annonce pendant la prochaine campagne électorale.

Carol Vermette

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Pourquoi un nouveau pont Champlain?

Le pont Champlain menace de s'effondrer et coûte de plus en plus cher d'entretien. Un nouveau pont pourrait coûter aux contribuables la bagatelle somme de deux milliards de dollars. Le pont date des années 60, c'est à dire de l'époque de la pensée béton au Québec. Un demi-siècle plus tard, à l'époque de la pensée environnementale, nous pourrions songer tout simplement à ne pas remplacer le pont. Pourquoi ne pas le démolir et construire le fameux mini rail, dont on parle depuis si longtemps, entre Montréal et la Rive-Sud? Pourquoi construire encore un pont (on inaugure bientôt le pont de la 25 vers Laval) et ainsi encourager les banlieusards, encore plus nombreux, à venir travailler à Montréal en voiture? Pourquoi ne pas mettre plutôt l'emphase sur le transport en commun et la santé de la population montréalaise, quand on sait que la principale source de pollution avec ses conséquences sur la santé est l'utilisation de la voiture? Pourquoi ne pas en profiter pour faire un virage majeur vers la qualité de vie à Montréal et remettre en même temps en question le projet actuel de l'échangeur Turcot puisque nous parlons au fond du même axe routier? Pourquoi ne pas lancer Montréal dans le XXIe siècle et se mettre au diapason des villes d'avant-garde dans le monde? Parce que les politiciens traditionnels, quel que soit leur parti, auraient peur de perdre des votes sur la Rive-Sud, en proposant un tel virage. Aussi, parce qu'il y a tant d'argent à faire avec un tel projet pour les entrepreneurs, les firmes d'ingénierie, les firmes d'architectes, les travailleurs de la construction et leur syndicat, les amis du parti actuel au pouvoir.

Yves Chartrand, Montréal

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Infrastructures chancelantes

Je demeure sur la Rive-Sud et travaille à Montréal. Je dois donc emprunter à chaque jour notre beau réseau routier sur une distance de 48 kilomètres, aller-retour. Cela me donne le privilège de voir dans quel état se trouvent les viaducs, les ponts et les routes. Je passe sous 28 viaducs de façon quotidienne et j'espère ne pas revivre une tragédie telle que celle qui s'est produite au viaduc de La Concorde. Cela dit, je n'emprunte pas le pont Champlain car je n'ai aucune confiance en cette structure qui souffre d'usure prématurée et du manque chronique d'entretien. Imaginez un peu si nous étions frappés par une secousse sismique  significative. Combien de morts y aurait-il? Qui serait imputable?  Serions-nous encore plongés dans une commission d'enquête à la Johnson qui, en fin de compte ne nous mènerait à rien? Les experts affirment que cet ouvrage s'écroulera, si nous subissons un fort tremblement de terre. N'est-ce pas la raison suffisante pour que nos décideurs politiques agissent rapidement? C'est de nos vies dont il s'agit.

Jean Bottari, St-Mathias-sur-Richelieu

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Qu'attendent-ils?

J'habite à Sherbrooke depuis six ans. J'habitais Ville Lasalle auparavant et je travaillais à Greenfield Park, je traversais donc le pont Champlain tous les jours. Maintenant, j'emprunte le pont Champlain lorsque je visite la famille sur la Rive-Nord de Montréal. Le piètre état de l'échangeur Turcot me fait vraiment peur et je ferme les yeux lorsque je passe par là (c'est mon conjoint qui conduit). En lisant que le pont Champlain est à risque de s'écrouler, je n'ai eu aucune surprise et j'éviterai dès aujourd'hui, tant que je pourrai, le pont Champlain. Je ferai tous les détours possibles pour ne plus passer par là, mais c'est plus facile pour moi que pour les automobilistes qui l'empruntent la semaine pour aller travailler. Mais qu'attendent-ils? Tomber dans le vide?

Marie-Pierre Rousseau

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Plus jamais

C'est certain que jamais je ne repasserai sur ce pont et je me demande ce qu'ils attendent pour le fermer. Ce n'est pas quand il va y avoir des victimes qu'il va falloir faire quelque chose. Vaut mieux arriver en retard qu'en corbillard comme le dit le dicton.

Sylvie Beauchamp

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Trouvons une solution temporaire

On devrait immédiatement commencer les manoeuvres pour construire un pont temporaire pour ne pas trop nuire au traffic. Les allers et retours entre la Rive-Sud et Montréal par le pont Champlain sont primordiaux et ils ne peuvent pas cesser comme ça. On peut facilement imaginer les impacts que cela aurait:  des gens mécontents, des manifestations contre la fermeture du pont et une hausse du traffic etc.

Thalia Cerilli, étudiante

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Un bordel incroyable nous attend

Il est difficile d'envisager la fermeture du pont Champlain, malgré les dangers qu'il présente. J'ose à peine imaginer les bouchons sur les autres ponts en cas de fermeture, même partielle. Si le gouvernement du Canada, le gouvernement du Québec, la Ville de Montréal et les municipalités de la Rive-Sud s'étaient entendus pour la construction du système léger sur rail (SLR) reliant Brossard et l'Île-des-Soeurs au centre-ville de Montréal sur l'estacade du Pont Champlain - l'Agence métropolitaine de transport a démontré la nécessité et la rentabilité du projet - alors la fermeture aurait été envisageable. Des milliers de personnes auraient pu transiger vers l'une ou l'autre des directions sans problème, et les véhicules lourds auraient pu se rabattre sur les autres ponts.  Il ne fait nul doute qu'un bordel incroyable nous attend!

Michael Bernier